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Titre : Catalogue du musée d'antiquités de Rouen (par l'abbé Cochet)
Auteur : Cochet, Jean-Benoît-Désiré (1812-1875). Auteur du texte
Éditeur : (Rouen)
Date d'édition : 1868
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb302532392
Type : monographie imprimée
Langue : français
Langue : Français
Format : In-8° , XVI-159 p.
Format : Nombre total de vues : 188
Description : Collection numérique : Originaux conservés à l'INHA
Description : Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Contient une table des matières
Description : Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6524723m
Source : Bibliothèque de l'INHA / coll. J. Doucet, 2013-74842
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
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CATALOGUE
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ROUEN CHEZ TOUS LES LIBRAIRES et chez le Concierge du Musée.
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CATALOGUE
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PRIX : 2 FRANCS.
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ROUEN CHEZ TOUS LES LIBRAIRES et chez le Concierge du Musée.
1868
A MONSIEUR LE BARON E. LE ROY,
SÉNATEUR,
Préfet de la Seine-Inférieure.
Hommage de son respectueux serviteur,
L'Abbé COCHET.
PRÉFACE.
Les Musées seront pour l'avenir une des gloires de notre époque. Ils ne peuvent être, en effet, que le résultat d'une civilisation prospère et perfectionnée. Il n'appartient qu'à un peuple vraiment éclairé et qui désire s'instruire, de recueillir ainsi les œuvres du passé, soit dans l'ordre de la nature, soit dans l'ordre de l'intelligence.
Cette grande institution, entrevue par l'antiquité grecque et romaine, fut profondément inconnue au Moyen-Age. Elle n'a pris naissance, parmi nous, qu'avec l'étude de l'antiquité classique, cette conquête des trois derniers siècles. Concentrée longtemps dans les seules capitales, cette belle institution n'acquit son complet développement qu'au soleil du xixe siècle.
De nos jours, des Musées se sont ouverts de toutes parts, et chaque fois qu'une ville ou qu'un pays progresse dans la vie intellectuelle, il sent immédiatement le besoin d'un Musée et d'une Bibliothèque. Ce sera l'honneur des hommes de notre temps d'avoir compris cette nécessité et d'avoir doté chaque ville importante d'un Musée et d'une Bibliothèque.
C'est qu'un Musée, de quelque nature qu'il soit, est aussi une Bibliothèque, j'oserais même dire, la plus sûre et la meilleure des Bibliothèques, puisqu'ici c'est la nature, c'est le passé lui-même, qui se sont chargés d'écrire les pages qu'il s'agit de déchiffrer.
C'est que l'homme, dès que la civilisation l'éclairé, sent le besoin de regarder autour de lui et de se rendre compte des phénomènes historiques et naturels qui l'entourent ou qui l'ont précédé sur la terre.
Il veut connaître son point de départ avec autant d'ardeur que son point d'arrivée. Pour atteindre ce but, rien de plus nécessaire que de recueillir, avec un religieux scrupule et de classer dans un ordre méthodique, tout ce que le passé nous a légué sous quelque forme que ce soit. Ce ne sont pas seulement les belles œuvres sorties des mains et de l'intelligence de l'homme qu'il s'agit de rassembler dans ces asiles de la mort prêts à se transformer en sanctuaires de vie : toute œuvre humaine, du moment qu'elle révèle un besoin de l'homme ou une forme de son existence, a droit au respect et à l'étude. Les Musées sont donc la réunion intelligente et raisonnée de tout ce qui constitue le rôle de l'homme avant comme après l'Histoire.
Parmi les provinces de France qui ont marché les premières dans cette voie du progrès scientifique et de l'amélioration intellectuelle, la Normandie peut se flatter de compter parmi les plus ardentes et les plus zélées.
Rouen et Caen, ses deux capitales ont ouvert des asiles aux débris des anciennes civilisations alors que tout sommeillait encore autour d'elles. Si la ville de Caen a précédé la métropole dans la création d'un sanctuaire pour la science archéologique, la vieille cité ducale a devancé de beaucoup l'Athènes normande dans l'ouverture et le développement d'un Musée d'antiquités.
La collection rouennaise, que nous appelons volontiers normande, est encore aujourd'hui une des plus belles et une des plus riches de France. Elle a surtout un côté qui lui appartient en propre, c'est d'être, parmi ses pareilles, la plus locale, la plus nationale de toutes. Ailleurs, dans les capitales surtout, vous trouverez de riches collections grec
ques, romaines, égyptiennes, assyriennes peut-être; à Rouen rien de pareil. Tout y est national, français d'abord, et presque toujours normand.
Ça été l'honneur des savants et judicieux Directeurs de ce Musée d'avoir sû se concentrer dans l'élément provincial et de n'avoir pas dispersé, en choses étrangères, des ressources créées dans l'intérêt de l'art national et de l'histoire normande.
Le Musée de Rouen a ceci de très-heureux dans sa création et de très-favorable dans son développement, c'est qu'il est départemental. Je ne veux pas dire que la ville de Rouen eut été incapable de le fonder et de le faire prospérer. Non certes, cette belle et grande cité qui fait tant pour les lettres, les sciences et les arts, ne saurait encourir un tel reproche ni mériter un pareil soupçon. Mais ses ressources, si grandes qu'elles soient, ne sauraient se comparer à celles d'un département qui marche l'un des premiers de la France dans le commerce, l'industrie, l'agriculture et tous les éléments de la richesse publique. Et puis on n'est jamais trop pour faire le bien. Plus il y a de personnes intéressées à la prospérité d'un établissement, plus naturellement il doit progresser.
Dès 1818 M. le comte de Kergariou, un préfet breton et très-archéologique, fonda, à Rouen, une Commission d'Antiquités qui dure encore et qui, dans deux volumes de procèsverbaux qu'elle vient de publier, montre tout ce qu'elle a fait pendant cinquante années de sa modeste mais très-utile existence.
Tous les préfets qui se sont succédé dans ce département depuis un demi-siècle, ont tous honoré la Commission de leur bienveillance. Nous citerons, avec plaisir, comme ses meilleurs protecteurs, MM. les barons de Vanssay, DupontDelporte et Ernest Le Roy, les trois préfets qui ont tracé
parmi nous le sillon le plus profond, le plus brillant et le plus honorable.
La Commission des Antiquités, instituée surtout pour suivre les fouilles de Lillebonne, conduites par M. Rever d'abord, puis par MM. Gaillard et Deville, s'occupa de recueillir les épaves sorties du sol fécond de l'antique cité des Calètes, ce véritable Herculanum normand.
Ce fut avec ces débris unis à ceux que fournit pendant quinze ans la métropole de la seconde Lyonnaise, que l'on forma les premiers éléments de la collection départementale.
Déjà en germe dans la pensée de tous, cette création n'attendait, pour éclore et se formuler, que le souffle bienveillant d'un administrateur éclairé. Cet homme se rencontra en 1831 : ce fut M. le baron Dupont-Delporte, préfet du Taro sous le premier empire. Jeune encore il avait fondé à Parme, en 1810, un Musée archéologique. Il fut heureux de pouvoir appliquer à la France, sa patrie, une institution qui avait fait fortune à l'étranger.
Le baron Dupont-Delporte était très-favorable à l'archéologie. Aussi, dans le cours de l'année 1831, il se concerta avec M. Barbet, alors maire de Rouen, pour la cession d'un local et il fit approuver ses projets par le Conseil général d'alors.
Enfin tout étant bien préparé il prit un arrêté, le 10 décembre 1831, par lequel il créait un « Musée d'antiquités dans la maison de Sainte-Marie. » Le 19 du même mois il nommait Directeur de la fondation nouvelle, M. A. Deville qui fut autorisé à « s'adjoindre M. Hyacinthe Langlois afin de l'aider dans la régie et l'administration du Musée. »
La ville de Rouen, qui avait accordé au département le cloître de l'ancien couvent de Sainte-Marie, avait également voté une somme de 500 fr. pour faire face aux premiers frais d'appropriation. De son côté, le Conseil général avait accordé 1,800 fr. dans sa séance du 12 novembre de la même année. Dans le cours de 1832, M. Deville publia, dans les
journaux de Rouen, la liste des dons faits au nouveau Musée avec les noms des donateurs. Cette liste nous a été conservée dans les Procès-verbaux de la Commission d'Antiquités. Dans le cours de cette même année, la ville de Rouen accorda encore 1,500 fr., et le département en donna 6,600.
L'année 1833 fut consacrée à l'appropriation de deux galeries qui formèrent le commencement du Musée et qui le constituèrent pendant trente années. M. Grégoire, architecte du département, seconda M. Deville dans ce travail de restauration, dont il fit une œuvre de goût.
Le couvent de Sainte-Marie est une construction de la fin du XVIIe siècle. Installées à Rouen vers 1630, les Visitandines n'élevèrent le bâtiment qu'elles nous ont légué et qui nous occupe, que vers 1680. La construction durait encore en -1688, et même en 1691.
Le cloître concédé par la ville se composait de trois galeries en retour d'équerre formant les côtés est, sud et nord du monastère. Deux seulement, celles du nord et de l'est, furent appropriées. Celle du midi, restée à l'état de dépôt, fut consacrée, en 1864, au Musée céramique de la ville de Rouen.
Ces galeries sont ogivales. Elles sont voûtées en pierre et dans le style du règne de Louis XIIL Aujourd'hui, la galerie du nord est double ; autrefois, elle était simple, mais accompagnée d'un vestibule qui a été transformé par M. Grégoire, au moyen de voûtes en plâtre. L'habile architecte a su donner, à cette partie récente, la physionomie de l'édifice primitif.
Ceci explique comment la première galerie est double.
M. Deville, dans ses Catalogues, donnait à l'ancien vestibule le nom de contre-galerie. Aujourd'hui, les deux n'en font plus qu'une seule, et elles portent un nom unique.
M. Deville s'appliqua à l'appropriation du local, à l'exposition et au classement des objets avec cet esprit d'activité
et de méthode qui le caractérise. Tout étant convenablement préparé, il ouvrit au public les portes du nouveau Musée, le 27 juillet 1834.
Un Catalogue parut en même temps, de sorte que les visiteurs purent aisément se rendre compte de ce qu'ils avaient sous les yeux. Ce modeste livret n'avait que 26 pages in-18; mais enfin c'était un guide et un flambeau.
Pendant les quinze années qu'il dirigea ce Musée, l'enfant de sa prédilection, M. Deville déploya un zèle au-dessus de tout éloge. Les registres d'entrées sont tenus avec un ordre admirable. Chaque objet est enregistré, décrit, dessiné et parfois colorié avec un soin et un scrupule merveilleux.
M. Deville ne négligea aucune occasion d'enrichir une collection à laquelle il avait voué sa vie et à laquelle encore, dans sa verte et belle vieillesse, il porte un intérêt si touchant et si paternel.
M. Deville s'attacha surtout à l'époque romaine, et il a laissé dans la collection numismatique un monument de sa science et de son bon goût. Le Moyen-Age ne le trouva pas indifférent non plus. L'historien de nos châteaux et de nos abbayes ne pouvait rester étranger à ces richesses sans nombre que la ville de Rouen renferme dans son sein, et que cette vieille capitale déroule avec orgueil aux yeux de l'étranger.
Il recueillit donc tout ce qu'il put rencontrer des anciennes églises et des vieilles maisons de Rouen. Quand il ne pouvait obtenir des originaux précieux, il avait recours au moulage et à l'estampage. C'est ainsi que dès 1832 il eut l'honneur d'organiser une souscription pour mouler les basreliefs du Camp du Drap d'or qui décorent l'hôtel du Bourgtheroulde (1). Une des gloires de M. Deville, c'est assurément la belle suite de verrières qu'il a su sauver des églises de
(1) « Procès-verbaux de la Commission des Antiquités, » t. 1er, p. 170, 178, 179.
Rouen et des environs. Au moyen de ces dépouilles opimes que le temps et l'ignorance auraient détruites, il a pu donner à notre Musée un éclat qui ne se retrouve pas ailleurs.
Nous ne devons pas oublier non plus une des qualités remarquables de notre vénéré prédécesseur : ce fut son attention de publier périodiquement et à fur et mesure des besoins du service, des Catalogues, aujourd'hui précieux puisqu'ils forment l'histoire de l'Établissement, et qu'ils sont le meilleur témoignage du zèle éclairé de son premier Directeur.
Comme nous l'avons déjà dit, le premier Catalogue parut en 1834, l'année même de l'ouverture du Musée. Il se composait de 26 pages in-18. Les objets n'y étaient pas numérotés.
Le second, qui parut en 1836, avait 53 pages in-18, mais cette fois des numéros d'ordre sont placés sur les principaux objets et groupes d'objets ; on en compte 118. Le troisième Catalogue parut en 1838, sous format in-12, il compte 72 pages. Le quatrième, toujours in-12, comptait 75 pages.
Le cinquième, et malheureusement le dernier, parut en 1845.
Il comptait 85 pages in-12, et il accusait 179 numéros. Ce dernier fut imprimé chez Péron, tandis que tous les autres l'avaient été chez Nicétas Périaux.
En quittant Rouen, en 1848, pour devenir receveur général de l'Orne, M. Deville laissa à son successeur un Catalogue complet, parfaitement à jour, et tout prêt à être livré à l'impression ; malheureusement il demeura inédit, et c'est à nous qu'il était réservé d'utiliser cette œuvre de conscience et de dévouement.
M. Pottier, nommé directeur du Musée par arrêté de M. le Préfet du 12 décembre 1848, demeura chargé de l'Établissement jusqu'à sa mort, arrivée le 26 avril 1867.
Pendant ces dix-huit années, ce savant conservateur, homme calme et méthodique, agrandit et remania le Musée. Il l'accrut également d'acquisitions précieuses au point de vue du
mobilier du Moyen-Age, surtout de la céramique, sa spécialité de prédilection.
Nul mieux que M. Pottier n'était préparé pour devenir le conservateur d'un Musée archéologique. Il était versé dans tous les genres d'érudition. Tout objet d'art, à quelqu'époque qu'il appartint, trouvait en lui un interprète et un juge exercé.
Toutes les anciennes civilisations lui étaient pour ainsi dire familières, et de très-bonne heure il avait donné une preuve de son savoir-faire en interprêtant les Monuments français édités par N. X. Willemin (1).
L'œuvre principale de M. Pottier a été l'appropriation des deux belles salles consacrées aux antiquités romaines et gallo-romaines.
Ce fut en 1858 que la ville de Rouen remit au département l'amphithéâtre de chimie popularisé et presque illustré par le savant M. Girardin. Le Conseil général ayant voté, dans la session de cette année, une somme. de 8,000 fr., l'appropriation , commencée immédiatement, fut terminée en 4860 (2). M. Desmarest, architecte en chef du département, fut chargé de conduire ce travail qu'exécuta avec tout le soin possible M. Adolphe Grimaux, entrepreneur distingué de notre ville. Ces salles, sévèrement décorées, furent adaptées aussi bien que possible à leur destination monumentale.
Pour les orner on utilisa des débris provenant d'anciennes maisons de Rouen. Dans la salle destinée à recevoir les verreries, les poteries et les bronzes, on plaça les médaillons peints et les lambris dorés provenant des belles maisons de la rue de la Grosse-Horloge (nos 115 et 129).
Dans la salle appropriée pour les monuments de pierre et
(1) « Texte hist. et descript. des Mon. français inédits pour servir à l'hist. des Arts, depuis le XIIIe siècle jusqu'au xviie. » In-folio, Paris, Crapelet, 1839.
(2) Voir les « Procès-verbaux du Conseil général de la Seine-Infér., » année 1859, p. 240; année 1860, p. 227; année 1861, p. 230.
pour la grande mosaïque romaine, on installa deux cheminées dont les chambranles de bois furent empruntés à la maison de Thomas Corneille, et les manteaux à l'hôtel de l'ancienne Présidence (1).
Les années 1861 et 1862 furent consacrées à meubler les salles et à leur donner cet aspect grandiose et austère qui convient si bien à la majesté romaine. Mais l'œuvre capitale de cette installation, ce fut la mosaïque de Brotonne, découverte par M. Charlier en 1838, enlevée par M. Deville en 1844, et installée par M. Pottier en 1861. De grandes difficultés se présentaient pour l'enlèvement et le remontage d'une pièce qui n'a pas moins de cinq mètres sur chacune de ses faces, mais le talent des deux hommes chargés de cette double opération triompha de tous les obstacles, et aujourd'hui on ne saurait assez remercier les deux savantsartistes dont les efforts combinés ont amené un pareil résultat.
Nous n'avons pas besoin de dire que cette mosaïque est la pièce capitale du Musée de Rouen. Paris n'en offre pas de pareille, et, la ville de Lyon exceptée, nous croyons qu'elle est en France la seule de son espèce.
Je dois encore remercier M. Pottier du soin qu'il a pris d'installer avec honneur les produits de mes fouilles archéologiques dans la Seine-Inférieure. Ce fut pendant sa gestion qu'eut lieu la plus grande partie de mes explorations scientifiques. A l'exemple de M. Deville, il s'est fait un plaisir et un devoir d'étaler aux yeux du public ces curieux monuments de la Normandie souterraine, comme il s'était fait un bonheur d'en illustrer les pages.
Nous ne devons pas oublier une opération importante et
(1) Dans le travail d'organisation de ces deux salles romaines, M. Pottier fut activement secondé par M. Billiard, marchand d'antiquités à Rouen, homme de goût et fort instruit. Le Musée doit beaucoup à M. Billiard au zèle et au désintéressement duquel je me plais à rendre ici un public hommage.
délicate à laquelle présida M. Pottier. Vers 1864 le Ministère d'État distribua aux Musées des départements une partie de la collection Campana dont le gouvernement avait fait l'acquisition. Le Ministère, ignorant sans doute que le Musée des Antiques de Rouen était départemental, adressa à la ville de Rouen un don qui probablement était destiné au département et qui dans tous les cas ne convenait qu'à lui seul.
La ville, toutefois, garda le présent qui se composait de 110 pièces divisées en trois classes : les marbres, les terres cuites et les vases.
Ces objets, appartenant généralement aux civilisations grecque, étrusque et romaine, n'avaient pas leur place dans les collections municipales, aussi il ne fut pas difficile de décider la ville à opérer, avec le département, un échange désiré par les amateurs et essentiellement désirable. L'échange proposé par M. Pottier, en 1865, fut accepté simultanément par le Conseil général et par le Conseil municipal, et il fut effectué en 1866. La donation Campana était estimée à 4,155 fr. Le département donna en échange une suite de Palissy, et une série de faïences de Rouen et de fabriques diverses, estimées à 3,955 fr.
Le dernier acte de M. Pottier, comme directeur du Musée de Rouen, fut de désigner les salles et galeries par un nom spécial. Jusqu'en 1866 elles ne portaient aucune dénomination particulière, et il devenait très-difficile de les spécifier.
Dans quelques-uns de ses Catalogues, M. Deville les avait classées sous le nom de Galerie de Lillebonne et de Galerie de François Ier.
Mais après 1862, lorsque la statue de Lillebonne avait changé de place et que les moulages du Camp du Drap d'or avaient disparu, cette première appellation n'avait plus sa raison d'être.
M. Pottier proposa alors au Préfet de donner aux salles des noms qui rappelassent au public les hommes qui s'étaient
particulièrement voués à l'étude des antiquités départementales et à la prospérité du Musée.
Les noms choisis par lui furent ceux de M. Hyacinthe Langlois, de M. Deville et de M. l'abbé Cochet.
Le nom de Mosaïque dut rester à la grande salle qu'elle remplissait de sa majesté.
M. le baron Le Roy toujours bienveillant pour le Musée départemental, ne manqua pas d'agréer une proposition si bien motivée et à laquelle il n'avait qu'un seul reproche à faire, c'était que le modeste Directeur s'était effacé lui-même pour faire place aux autres.
Le Conseil général dans sa séance du 29 août 1866, acclama les propositions de M. le Sénateur Préfet, et il émit en l'honneur de M. Pottier un vote que celui-ci ne voulut pas accepter (1).
Une chose a manqué à la mémoire de M. Pottier, qui a si bien ordonné le Musée, ç'a été d'en rédiger lui-même l'inventaire, afin de faire mieux apprécier du public le dépôt dont il était chargé. Sa modestie, sans aucun doute, s'est opposée à cette œuvre si difficile. Pourtant, nul mieux que lui n'était capable de la conduire à bonne fin. Nous regretterons toujours qu'il ne s'en soit pas chargé. Nous regretterons bien plus encore que cette tâche nous soit dévolue à nous, nouveau venu et si peu versé dans la plus grande partie des matières dont se compose la collection. Mais le public excusera notre présomption, il pardonnera notre insuffisance en faveur de notre bonne volonté. Nous avons voulu lui être agréable et utile : immédiatement nous nous sommes mis à l'œuvre. Ce premier essai, que nous lui offrons, sera nécessairement incomplet et insuffisant à tous les points de vue.
Déjà, nous-même, en reconnaissons les lacunes et les im-
(1) « Procès-verbaux du Conseil général de la Seine-Inférieure, » année 1866, p. 179-188.
perfections ; mais, nous espérons que l'on nous tiendra compte de notre empressement et de notre bon vouloir.
Beaucoup de fautes nous seront pardonnées, parce que nous avons beaucoup aimé notre tâche et cherché à la bien remplir. Dans une édition ultérieure, que nous entrevoyons, nous pourrons perfectionner cette ébauche, devenue nécessaire après une lacune de vingt-trois années. En la donnant, nous avons pris pour devise ces paroles du Poète : « Bis dat qui citô dat. »
CATALOGUE
DU
MUSÉE D'ANTIQUITÉS
DE ROUEN
Le Musée de Rouen installé, comme nous l'avons déjà dit, dans un ancien couvent de Visitandines, est entièrement entouré, dans la rue comme dans la cour, de statues des xive et xve siècles. Ces statues de pierre, mutilées par le temps et restaurées au moyen de plâtre, proviennent de la cathédrale de Rouen, notamment du Portail des Libraires et du Portail de la Calende, récemment restaurés.
Il y a quinze ans le Musée n'avait qu'une seule porte, celle
de l'ancienne RUE PoussiN, aujourd'hui enclave des cours publics. A présent il en a deux. La seconde, établie vers 1862, est dans le jardin. Cette porte, en bois, se compose de deux pièces différentes, mais qui s'harmonisent parfaitement ensemble. La porte est une belle sculpture de la Renaissance, venant de l'ancienne abbaye de Saint-Amand. Elle est surmontée d'un cintre encadrant un bas-relief représentant la Femme adultère. Ce dernier morceau provient des anciens Chartreux de Rouen.
Cette porte sert rarement et ce n'est pas par elle que pénètre le public.
Celle qui sert chaque jour offre une belle sculpture sur pierre, du commencement du XVIIe siècle. Elle est surmontée d'une jolie statue de Diane, également en pierre, et accompagnée d'un cerf.
« Le cimier, à tête de cerf, placé au fronton de la baie, et la statue de Diane qui la surmonte, caractérisent les armoiries de la famille Scott de la Mésangère et de Fûmechon, qui firent construire cette ouverture (1). »
Ces deux pièces proviennent de la belle maison de la Renaissance que l'on admirait autrefois aux nos 115-117 de la rue de la Grosse-Horloge, et que le percement de la rue de l'Impératrice a fait disparaître en 1861 (2). La porte et l'image sont ici depuis 1862.
(1) Paul Baudry, « Le Musée départemental d'Antiquités de Rouen, » p. 6, in-12 de 36 pages. Rouen, Lapierre, 1862.
- (2) En 1860, avant le percement de la rue de l'Impératrice, on voyait dans la rue de la Grosse-Horloge, nos 115-117 et 129-131, deux admirables maisons de bois, qui ont été plusieurs fois reproduites par la gravure.
Toutes deux avaient été construites sous François 1er, dans le style le plus pur de la Renaissance. L une d'elles portait même la date de 1523. On en trouve la description et la gravure, par MM. Delaquérière et Langlois, dans la « Rescription hist. des Maisons de Rouen, » t. 1er, p. 140-142 ; t. II, p. 179, pl. 4 et 5, et dans les « Monuments français inédits, » recueillis par M. Willemin. Depuis 1862 la ville de Rouen les conserve dans ses magasins afin de les rétablir un jour.
VESTIBULE ET COUR.
VESTIBULE.
Le vestibule et la cour sont consacrés à deux périodes bien distinctes : l'époque romaine et le Moyen-Age. Par exception, le vestibule renferme quatre cercueils en pierre, de l'époque franque (nos 2, 3, 4 et 5), que leur pesanteur a empêché de placer dans les salles.
La civilisation romaine est représentée, dans la cour, par des tombeaux de pierre et autres lourdes pièces que leur volume n'a pas permis de ranger dans les salles spécialement consacrées à cette grande époque.
Le vestibule est éclairé par une petite VERRIÈRE représentant Jésus priant au Jardin des Olives et Jésus crucifié sur le calvaire.
Ce vitrail provient de l'église du Mont-Cauvaire, près Monville. Le Musée l'a acheté 250 fr. en 1837.
Au bas on voit représenté le donateur de la vitre accompagné de ses armes. On lit à côté de lui : L'AN 1533 CESTE VERRIRE (sic) FUT DONNÉE PAR (RICHAR)D ANGO RELIGIEVX DE St OVEN (DE ROU)EN CURÉ DE CESTE PAROISSE (PRIEZ DI)EU POUR LUY.
Richard Ango était le second fils de Roger Ango, maistre des ouvrages de la ville de Rouen, dont le nom se rattache à la construction du Palaisde-Justice de cette ville. (Registre mss. des recettes et dépenses de la ville de Rouen.)
Largeur du vitrail. 0 m. 68 Hauteur. 1 63
ENTAILLES DE CERCUEILS en moellon, des xie et XIIe siècles.
Quatre de ces entailles proviennent de fouilles pratiquées à Bouteilles, près Dieppe, en 1855, par M. l'abbé Cochet (1). La cinquième a été trouvée dans le cimetière de Martin-Église, en 1860, et donnée par M. l'abbé Malais.
2. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, avec une partie de son couvercle, trouvé à Eslettes, près Monville, en 4847-48. Il contenait le squelette d'un homme de forte taille.
Ce cercueil, comme tous ceux de cette époque, est plus étroit aux pieds qu'à la tête. Son couvercle, en partie brisé, avait la forme d'un toit.
Longueur extérieure du cercueil. 1 m. 96 Largeur id. à la tête 0 72 Id. id. aux pieds. 0 45
3. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, trouvé à Ouville-la-Rivière, en 1854.
Ce sarcophage, placé dans le cimetière mérovingien d'Ouville, contenait, avec les restes d'une jeune fille, un couteau en fer, une bague et une fibule de cuivre, une perle côtelée en verre bleu, des boucles d'oreilles en laiton avec pendant recouvert de lamelles d'or et des plaques de ceinturon en fer damasquiné (2).
Longueur.» 1 m. 97 Largeur à la tête. 0 70 Id. aux pieds. 0 37 Hauteur variant de 40 à 60 c.
Épaisseur. 0 7
4. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé, provenant du cimetière actuel de Saint-Étienne-du-Rouvray, près Rouen, où il a été trouvé avec plusieurs autres en 1863 (3).
Il n'a qu'une partie de son couvercle.
(1) Sur les fouilles d'antiquités chrétiennes du cimetière de Bouteilles, faites en 1855, 1856 et 1857, et les cercueils à entailles pour la tête, voir les « Sépultures gauloises, romaines, franques et normandes, » de M. l'abbé Cochet, p. 319-338.
(2) Voir « la Normandie souterraine, » 2e édition, p. 436-440, et surtout « les Sépultures gaul., rom., franq. et norm., » p. 131-156.
(3) « La Seine-Inférieure historique et archéologique, » lre édit., p. 445446; 2e édit., p. 159-160.
5. CERCUEIL FRANC en pierre de Vergelé, avec couvercle complet en forme de toit.
Trouvé à Anceaumeville, près Monville, en 1851, il contenait deux corps et des débris mérovingiens (1).
6. MODÈLE en plâtre de la STATUE FUNÈBRE qui décore le tombeau du cardinal prince de Croy à la Cathédrale de Rouen.
Cette image, qui est l'œuvre du sculpteur Fulconis, a été exécutée vers 1853 et acquise par le Musée en 1854.
7. MODÈLE en plâtre du CHRIST en croix qui décore la salle des assises du Palais-de-Justice de Rouen.
Ce Christ, qui est l'œuvre de M. Jean, sculpteur rouennais, a été donné au Musée par l'administration départementale.
A côté sont les deux statues emblématiques de la Force et de la Justice, en style du xvie siècle, également destinées au même Palais.
8 et 9. MOULAGE des STATUES de saint Pierre et de saint Paul, en style du XVIe siècle, provenant de la Cathédrale de Rouen.
10. TRONC D'ORME, revêtu de son écorce, et creusé au moyen d'une tarrière. Il servait de conduite d'eau pour alimenter les bains romains de Sainte-Marguerite-surMer.
Ce tube, long de 1 m. 80 c., a été trouvé en place avec plusieurs autres, en 1846, par M. Fcret, de Dieppe, lors de ses fouilles de la villa de SainteMarguerite (arrondissement de Dieppe).
11. MOULAGE de plâtre d'un BAS-RELIEF en pierre, de 1580, qui se voit au premier étage d'une maison de la rue Étoupée, n° 4.
Ce bas-relief représente une ville forte du Moyen-Age dont les flots baignent les murs crénelés et chaînés de tours. Aux deux côtés sont deux pèlerins qui arrivent pieds nus. Cette maison est connue sous le nom de Cité de Jérusalem. Cette curieuse enseigne a été reproduite par M. H. Langlois dans les Maisons de Rouen, de M. Delaquérière (2).
Ce bas-relief a été donné au Musée par M. Osmont, architecte à Rouen.
(1) « La Normandie souterraine, » lre édit., p. 341; 2e édit., p. 449.
(2; « Description historique des Maisons de Rouen, » par M. DelaqUérière, t. 1er, p. 110-111 et pl. 3.
12. MOULAGE en plâtre de deux PILASTRES de pierre, de la Renaissance.
Le pilastre de droite, à ornements arabesques, vient de l'hôtel du Bourgtheroulde, belle construction de 1506 à 1537. Le pilastre de gauche, également à ornements arabesques, a été tiré du château de Gaillon, élevé de 1501 à 1510.
13. Grand BAS-RELIEF en pierre, représentant deux cerfs ailés, qui servent de support à un écusson, sur lequel étaient figurées les armes de France.
Ce bas-relief occupait le tympan de la porte en pierre de la cour du Palais-de-Justice à Rouen, donnant sur la rue aux Juifs. Cette porte, qui avait été construite sous Louis XII, a été démolie en 1835, pour faciliter le prolongement de la grille de ce même Palais.
14. FRISE sculptée en feuillage de chêne, du XIIIC siècle.
Cette belle frise, en pierre, provient de la Cathédrale de Rouen.
15. STATUE en pierre, provenant du Palais-de-Justice de Rouen, d'où elle a été transportée au Musée, avec son dais, lors de la destruction du grand escalier angulaire de la cour de ce Palais.
On croit qu'elle représente Louis XII. La tête a disparu lors de l'invasion des Calvinistes à Rouen, en 1562.
Le CHAPITEAU, à têtes d'anges, qui porte la statue, vient de l'église de Saint-Michel de Rouen, dont la démolition a été consommée en 1835. Il a été donné par M. Hayet, entrepreneur de bâtiments à Rouen.
46. Deux BUSTES en plâtre, représentant les deux cardinaux d'Amboise. Ils ont été moulés sur leur tombeau qui existe à la Cathédrale de Rouen.
16 bis. BUSTE DE SIMON DUBose, 58e abbé de Jumiéges, mort en 1418.
Plâtre, d'après la statue en marbre de son mausolée, qu'on voyait à l'abbaye de Jumiéges.
Donné par M. de Radepont.
17. MÉDAILLONS de François 1er et de Henri VIII, dans une guirlande de fruits.
Ces médaillons ont été moulés sur les originaux existants à l'hôtel du Bourgtheroulde, sur la porte d'entrée, à l'intérieur.
M. E. Delaquérière en a fait don au Musée.
<8. « INSCRIPTION sur table de pierre, qui avait été placée, au commencement du xive siècle, dans le cimetière de l'église Saint-Ouen, puis encastrée au xvie siècle dans le mur de la tour méridionale du grand portail.
« On y lit que le pape accorde « autant de pardons qu'il y a eu de corps inhumez, depuis l'inception du chimetière, » à tous ceux qui, en le traversant, réciteront les prières qui sont mentionnées sur la pierre. »
La note, qu'on vient de lire, est de M. Deville. Nous ajouterons, pour notre compte, que l'inscription actuelle nous parait appartenir à la fin du xve siècle ou mieux encore au commencement du XVIC.
L'inscription étant mutilée en plusieurs endroits, la lecture en est trèsdifficile. Nous n'avons pu en rétablir que les quatre lignes suivantes, qui, du reste, sont les plus importantes : LE PAPE JEHAN XIIE DE CE NOM A DONÉ A TOUS CEVLX QVI P (AR) CE CHIHETIÈRE PASSEROT ET DIROT PATER Nr (NOSTER) ET AVE MA (RIA) L'ANTHNE ET ORESON BNSVITE AQVEREROT AUTANT D'AS (ANS) DE PDOS (PARDONS) QVIL T A EV DE CORPS INHVMÉS DEPVIS LINCEPTIO (N).
Hauteur de la pierre 1 m. 0 Largeur. 0 58
49. TABLETTE de marbre noir relatant la fondation obituaire de Paul Antheaume et de Jeanne Guiffart, sa femme, dans l'église de Saint-Cande-le-Jeune, en 4630. Il y est dit que les époux « ont vécu ensemble 49 ans, » et que l'épouse est décédée en 1629.
Hauteur de la tablette. 0 m. 42 Largeur. 0 37
20. TABLETTE de marbre noir relatant l'inscription tumulaire et obituaire de « honorable homme mestre Anthoine Faulcon, en son vivant marchand en cette ville de Rouen, » décédé le 8 janvier 1659. Près de lui gisait Catherine Leprevost, son épouse, décédée le 28 décembre 1657.
Cette inscription provient de l'ancienne église Saint-Vigor de Rouen, où elle était placée dans la chapelle Sainte-Catherine (1).
Elle a été donnée au Musée par M. Lachèvre.
Hauteur de la tablette 0 m. 47 Largeur. 0 40
(1) Voir Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » édit. de 1731, p. 519.
24. TABLETTE de marbre noir, contenant l'inscription tumu-
laire de Robert Leroux de Tilly, conseiller au Parlement et de famille parlementaire, décédé le 24 mai 1638, à l'âge de 61 ans (1).
Ce monument, élevé par sa femme et ses trois fils, provient de l'église Notre-Dame de Louviers. Il a été donné au Musée, par M. Houel, ancien président du tribunal civil de Louviers, et auteur des Annales des Cauchois.
Hauteur de la tablette 0 m. 62 Largeur. 0 59
22. TABLETTE obituaire et commémorative, en marbre noir, avec encadrement en marbre blanc.
Dressée par Balthazar Henri de Fourcy, abbé commendataire de SaintWandrille, de 1690 à 1754, pour le repos de l'âme du chancelier Boucherat, son aïeul maternel, et de Henri de Fourey et de dame Magdelaine de Boucherat, ses père et mère (2).
(Abbaye de Saint-Wandrille.)
23. TABLETTE en marbre noir, sur laquelle est tracée cette inscription, du commencement du XVIIIe siècle :
HIC JACET AYMERICUS GUENENT EX ANTISSIODOR. EPISCOPO ARCHIEPISCOPUS ROTOMAG.
CLEMENTIS VI. SUM. PONT.
PROXIMUS IN SEDE ROTOMAG. SUCCESSOR QUAM TENUIT ANNIS FERME IV.' MORA QUIDEM BREVI MANSURAM DIU BENEFICIENTlÆ LAUDEM CONSECUTUS OBIIT XVI KAL. FEBR. MCCCXLII.
« Ci-gît Aymeric Guenent (3), évêque d'Auxerre, puis archevêque de Rouen, successeur immédiat de Clément VI, souverain Pontife, dam
(1) Robert Leroux de Touffreville avait été nommé conseiller au Parlement, en 1629. Farin, « Histoire de Rouen, » t. H, p. 200.
(2) Voir, pour cette inscription, « l'Essai hist. et descript. sur l'abbaye de Fontenelle ou Saint-Wandrille, » par M. E.-H. Langlois, où elle est rappelée en entier, p. 55. — Dans l'église de Grémonville, près Yvetot, il existait, au siècle dernier, une fondation de Madeleine de CanouvilIe, épouse de messirc Louis Boucherat, chancelier de France sous Louis XIV.
« Les Eglises de l'arrondiss. d'Yvetot, » 1re édit., t. II, p. 295; 2e édit., t. n, p. 294.
(3) Cet archevêque est appelé Guénaud par le P. Labbe et dom Pommeraye. Quelques-uns lui donnent le surnom de Durefort.
la chaire de Rouen, qu'il occupa près de quatre années. Dans ce court délai il acquit, pour long-temps, par sa bienfaisance, une louange durable. Il décéda le 16 des calendes de février, l'an 1342. »
Cette inscription tumulaire avait été placée, il y a environ un siècle, dans la chapelle de la Vierge de la Cathédrale de Rouen, au-dessus de là tombe de l'archevêque Aymeric Guenent. Elle a été retrouvée dans les magasins d'un marbrier de cette ville, et acquise par le Musée.
Hauteur 0 m. 77 Largeur. 0 55
24. TOMBE plate, en pierre, provenant de l'abbaye de BonPort.
On y voit représentée une femme dans une niche gothique richement ornée. Sur la frange de la pierre court cette inscription : Il Cy gist ma dame Agnes de Saint-Amant, fame iadis Guilleaume dit Beneait, la quele trespassa lan de grace mil CC quatre vinz et seize, le samedi dapres la Thyphaigne : priez que lame dele soit au paradis. Amen. »
Cette belle tombe a été donnée par Mad. Charles Martin.
Longueur. 2 m. 60 Largeur. 1 23
25. INSCRIPTION sur pierre, du XVIe siècle, venant de l'ancienne église de Saint-André-de-la-Ville.
C'est la fondation obituaire de « Thomasse, veufve de deffunct Pierre Racliet, » mort en 1507.
Nous pensons que cette pierre a été trouvée, en 1862, dans la démolition de l'église Saint-André, et qu'elle a été offerte au Musée par la ville de Rouen.
Hauteur de la pierre 0 m. 97 Largeur. 0 84
26. INSCRIPTION tumulaire et obituaire de Loys de Cormeilles et d'Ysabelle Alorge, son épouse.
Cette inscription, que je crois du xve siècle, provient probablement d'une des églises de Rouen.
Longueur de la pierre 1 m. 24 Hauteur. 0 56
27. PIERRE obituaire de Jelian de la Porte, natif de Cau-
debec, marchand et bourgeois de Rouen, mort en 1533.
Cette pierre, remarquable par sa longue inscription, est ornée des armes parlantes du défunt, ou plutôt d'une espèce de rébus : J. de la et une porte, Jean de la Porte. L'écusson est supporté par deux figures rehaussées de couleur.
Cette pierre, qui provient de l'ancienne église de Saint-Vigor de Rouen, a été donnée par M. Lachèvre, de Rouen.
28. TOMBE plate, en pierre de Caumont, gravée en creux.
On y voit, représenté dans une niche gothique, un personnage laïque dans le costume de la fin du xme siècle, les pieds appuyés sur un chien, et tenant de la main droite un bâton court ou baguette, telle qu'en portaient les maires à cette époque. Sur la frange de la pierre règne cette inscription : « ICI GIST VUILL. (Vuillaume) JORDAIN Q (qui) TRESPASSA LAN M CCC III LE JOUR DE s. (saint) c. PRIES POUR S. (son) AME. »
Hauteur 2 m. 11 Largeur. 0 98
29. PIERRE TOMBALE de Robert Maillard, seigneur de Lamberville-en-Caux, décédé en 1344.
Ce chevalier y est figuré, dans son costume militaire, les mains jointes et les pieds appuyés sur son lévrier. Il est placé sous un dais gothique richement orné et garni de figurines. L'inscription suivante est gravée autour de la pierre : « CHI GIST MONS. ROBERT MAILLART CHEVALIER SEIGN. DE LAMBERVILLE QUI TRESPASSA LAN M CCC XLIIII LE XVI JOUR DE SEPTEMBRE PRIEZ P. (pour) LI »
Hauteur. 2 m. 24 Largeur. 1 0
Cette tombe, ainsi que la précédente, proviennent de l'église de l'ancien prieuré de Longueville, aujourd'hui détruite.
Elles ont été données au Musée par M. Beauval, de Longueville.
30. FRAGMENT d'une table obituaire, de 4533. L'inscription est en vers français.
Provenance inconnue.
Hauteur de la pierre 0 m. 88 Largeur. 0 51
31. TABLETTE en marbre blanc, renfermant l'inscription tumulaire de Jean-Louis Faucon de Ris, premier
président au Parlement de Normandie, décédé en 1663, et de Bonne Royère, sa femme, décédée en 1685.
Hauteur du marbre 0 m. 82 Largeur. 0 40
32. INSCRIPTION, sur plaque d'étain, de la pose et de la bénédiction de la première pierre du chœur du couvent de Sainte-Marie, le 6 août 1711 : Julienne-Rosalie Leroy étant supérieure ; Pierre Caumont, profest du couvent des Frères Prêcheurs, architecte ; Romain Gravois, maître maçon.
Ce couvent, dans le cloître duquel est établi le Musée, fut fondé en 1630.
La première pierre, dont parle l'inscription, fut posée par les mains d'un pauvre. L'inscription, elle-même, fut gravée par P. Renault, demeurant dans la cour du Palais, à Rouen.
33. TABLETTE de marbre, longue de 73 c. et large de 20 c., sur laquelle on lit en beaux caractères du XVIIe siècle : VIDE. MIRARE. TACE.
34. PORTE en bois de chêne, ornée de sculptures du xve siècle.
Donnée par M. de Maupassant, de Roaen.
Dans le cabinet, que ferme cette porte, sont déposés des portes et des volets en bois sculpté, du xvie siècle. Ces derniers viennent de la Maison dite des Lansquenets, rue des Carmes, démolie vers 1862.
On y voit aussi un grand nombre de moulages de plâtre pris sur divers monuments de Rouen. Nous citerons, entre autres, les cinq bas-reliefs de l'hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen, qui représentent l'entrevue de François 1er et de Henri VIII au camp du Drap-d'Or.
Dans le premier bas-relief, en commençant par la gauche, on voit la ville de Guines, d'où le roi d'Angleterre vient de sortir avec sa suite.
Le deuxième bas-relief nous montre le cortége du prince, dans lequel figure le cardinal de Wolsey.
Le troisième représente le moment de la rencontre de Henri VIII et de François 1er, escortés de leurs gardes à cheval.
Ce bas-relief est le mieux conservé.
Dans le quatrième bas-relief, marche le cortége de François 1er.
Le cinquième bas-relief fait voir la suite du cortége du prince français et la ville d'Ardres, d'où il est parti.
Ces curieuses sculptures ont été décrites par Montfaucon, dans ses « Monumens de la Monarchie françoise, » t. iv, p. 16, et par M. E. Delaquérière, dans sa « Description des Maisons de Rouen, » t. n, p. 208 à 234, pl. 11 à 16.
Ils ont été moulés, vers 1835, par M. Pellcgrin, pour le Musée des Antiquités, au moyen d'une souscription qui a été remplie par plusieurs honorables habitants de Rouen. — Ils ont orné longtemps la troisième galerie du Musée dite alors de François 1er et aujourd'hui nommée galerie Langlois (1).
35. SOCLE de pierre, du xive ou du xve siècle.
Ce socle supporte le moulage d'une statue de femme.
36. MOULAGE en plâtre d'un chapiteau roman représentant les derniers actes de la vie de saint Jean-Baptiste.
37. CHAPITEAU et sommet de colonne de la Renaissance.
Ce chapiteau supporte un moulage de la statue de la reine Nantéchilde, d'après le tombeau de Dagobert qui est à Saint-Denis.
38. MARBRE tumulaire de Pierre Boutehen, marchand de Rouen, décédé le 1 er mai 1672, et de Marie Lepicard, sa femme, provenant de l'ancienne église Saint-Vigor de Rouen.
Donné par M. Lachèvre.
39. MOULAGE en plâtre de l'INsCRIPTION, sur marbre noir, qui surmonte le tombeau de Louis de Brézé, inhumé dans la Cathédrale de Rouen, en 1531 (2).
40. TABLETTE obituaire, en marbre blanc, de « Messire Nicolas Bonté, prêtre, de Saint-Valery-en-Caux, et curé du Mesnil-Saint-Germain, près d'Arques. »
Bonté, qui est mort le 18 avril 1745, avait fait sa fondation, le 18 septembre 1744, dans la chapelle de Notre-Dame-de Bon-Port à Saint-Valeryen-Caux.
Ce marbre a été acheté à Saint-Valery, en 1860.
Hauteur du marbre 0 m. 90 Largeur. 0 69
(1) Voir les Catalogues de 1836, 1840 et 1845.
(2) Voir Deville, « Tombeaux de la Cathédrale de Rouen, » p. 120, édition 1833.
COUR.
L'arcade qui met le vestibule en communication avec la cour, est ornée d'anges moulés aux portails de la Cathédrale de Rouen.
41. CIPPE tumulaire de J.-B.-R. Jouannin, architecte en chef de la Seine-Inférieure, né à Saint-Brieux, en 1776, mort à Rouen, en 1841.
42. DALLE tumulaire, en pierre, provenant du chœur de l'ancienne église d'Étran, près Dieppe, où elle a été trouvée par M. l'abbé Cochet, dans une fouille de 1860 (1).
Sur la dalle est gravé un prêtre encadré dans des ornements de la Renaissance. On lit autour : « CY GIST DISCRETTE PERSONNE MESSIRE NICOLLE PYNEL, PRESTRE, EN SON VIVANT VICAIRE DE L ÉGLISE DE CYENS ET TRÉSORIER DE LA PAROISSE, LEQUEL'FINA (sic) SES JOURS LE DIMANCHE XXIe JOUR DE NOVEMBRE MIL Vcc QUARANTE-SIX (1546). PRIEZ DIEU POUR SON AME. »
Hauteur de la pierre 1 m. 55 Largeur. 0 70
43. FRAGMENT de DALLE tumulaire du XIIIe siècle.
Il n'y a que la partie haute de la dalle sur laquelle je n'ai pu lire que ces mots : « QUE DIEU LEUR FACHE PARDON. AMEN. »
44. DALLE tumulaire du XIIC ou du XIIIC siècle, offerte au Musée, en 1862, par M. Therret père, antiquaire de Paris. Elle vient de la Bourgogne ou de la Champagne.
Sur cette dalle on voit gravé un personnage couché sur le dos et la tête penchée gur le côté. Vêtu de la robe, il porte à la ceinture une lanière de cuir fermée par une boucle. Les pieds posent sur un chien. A droite et à gauche de la tête sont des écussons présentant une croix latine. Le long
(1) « Explorations des anciens Cimetières de Rouxmesnil et d'Etran, en Normandie, » p. 10, in-4o de 18 p., Londres, 1863, extrait de « l'Archæologia, Il vol. xxxix. — « Etude de Sépultures chrétiennes, faite de 1858 à 1860, dans les Cimetières de llouxmcsnil et d'Etran, près Dieppe, » in-4o de 25 p., Caen, 1863 ; extrait du tome xxv des « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm. »
du corps sont semées des fleurs de lys. L'inscription effacée ne m'a laissé lire que ces mots : « PRIEZ : POUR : » La pierre, plus étroite aux pieds qu'à la tête, mesure aux pieds 78 c. et à la tête 93 c., sur une longueur de 1 m. 82 c.
45. DALLE tumulaire du XIVe siècle, que l'on dit provenir de l'ancien cloître de Saint-Ouen.
Sur la pierre, un peu usée, on voit gravé un personnage couché sur le dos, mains jointes. La tête est nue et les pieds posent sur un lévrier. On lit autour : « CHI GIST PHELIPPE LE (BIGR) E QVI TRESPASSA LAN DE GRACE MIL CCC XLVIII LA VIGILLE DE LA SAINT MICHEL. PRIES POVR LVI. »
Hauteur de la pierre. 2 m. 15 Largeur. 0 93
46. DALLE tumulaire du XIVe siècle, que l'on dit provenir de l'ancien cloître de Saint-Ouen.
On y remarque une figure de femme couchée, mains jointes, et encadrée dans une ogive. On lit autour : « ICI. GIST. AALIS. QVI FU. FAME. GVILLEBERT. PIGNE ? GOVILLAME. LECARPENTIER ET TRESPASSA. LAN. DE GRACE M. CCC IX LE. MERCREDI. DEVANT. LA. SAING. CLEMENT. PRIES. DEX. QVE.
IL BIT. MERCI. DE LAME. DELLE. PATER NS (NOSTER ?)
Hauteur de la dalle. , 2 m. 14 Largeur. 1 3
47. FRAGMENT de la DALLE tumulaire d'Isabelle d'Eu, vicomtesse de Longueville, femme de Geoffroi Martel, sire de Longueil, décédée en 1339.
On ne lit plus que les premiers et les derniers mots de l'inscription qui courait sur la frange de la pierre. Voici ces mots : « t CHI GIST DAMOISELLE ISABEL D PRIEZ DIEU POUR L'AME DE LI. AMEN. »
Cette pierre tumulaire était placée dans l'église du prieuré de Longueville, détruit vers 1816. Elle a été rachetée, ainsi que celle de Drogon (no 50), par M. Deville, en 1847.
48. DALLE de pierre, du xvie siècle, provenant de l'ancien cloître de Saint-Ouen de Rouen.
Elle est usée et paraît avoir reçu des coups de fusil ou de pistolet.
On reconnaît encore, gravée en creux, une image de Jésus en croix, que le Père éternel, coiffé d'une tiare, soutient entre ses bras. Tous deux sont liés par le Saint-Esprit, qui, sous forme de colombe, sort de la bouche du Père. Au bas du groupe trinitaire se voient des personnes age-
nouillées, qui ont l'attitude de donateurs. A gauche est un homme, de la bouche duquel sort un phylactère écrit. A droite sont trois femmes aussi agenouillées. Il y a plusieurs inscriptions, mais qui sont devenues illisibles. J'ai pu seulement déchiffrer le nom et la date qui suivent : «
GUILL. DE GOURNAY, BOURGEOIS DE ROUEN, DONNA UNE FOIS CESTE COMMÉMORATION ? EN L'AN MIL QUATRE CENT QUARANTE-DEUX. »
49. FRAGMENT d'une DALLE tumulaire, du xve ou xvie siècle.
Ce morceau figure la partie haute de la tombe et de l'inscription. On ne peut lire que les deux fragments suivants : « (CY GIST) NOBLE HOME.
JEHAN GRANTFORT, ESCCIER, EN SON VIVANT HUISSIER DE LA CHAMBR (E) CENT QUATRE, LE XXIIie JOUR D'AVRIL. DIEU LUY (FASSE PARDON OU MERCY.) » Peut-être est-ce 1804 ?
On me dit que ce fragment de dalle vient des anciens Dominicains de Rouen, aujourd'hui la Préfecture.
50. DALLE tumulaire de Drogon de Trubleville, chanoine de Rouen, mort vers l'an 4242.
Drogon de Trubleville est représenté, sous une ogive tréflée, revêtu de l'aube, l'amict au cou, le manipule au bras gauche. Il est tête nue, les yeux fermés, les mains croisées sur la poitrine et les pieds appuyés sur un chien couché.
Sur le bandeau de l'ogive sont gravés ces mots : HIC JACET DROGO DE TRVBLEVILLA CANONICVS ROTOMAGENSIS.
Des roses à six feuilles, qu'on retrouve dans les armoiries des Trubleville et une rose mi-partie de lis, ornent le champ de la pierre.
Drogon de Trubleville appartenait à une famille normande distinguée.
Il avait été chargé de plusieurs missions par Richard Cœur-de-Lion, qu'il avait accompagné à la Croisade. Il demanda à être inhumé au prieuré de Longueville, qu'il avait comblé de bienfaits (1).
C'est au bourg de Longueville que cette belle tombe a été retrouvée.
Elle servait de balcon à la maison du sieur Beauval, qui a bien voulu la céder au Musée des Antiquités.
La dalle, en pierre de liais, est longue de 2 m. 63 Large de. 0 82
(Voir, ci-après, le no 83 de la Galerie Cochet.) m
51. Deux BAS-RELIEFS en pierre, de la Renaissance, provenant d'une maison de la rue de l'Écureuil, qui portait le no 13.
(1) Sur Drogon de Trubleville consulter la « Notice » de M. Deville « sur la Châsse de Saint-Sever, » dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, » t. x, p. 361-367.
La maison ayant été démolie en 1865, par suite de l'établissement de la rue de l'Hôtel-de-Ville, ces sculptures ont été offertes, au Musée, par M. Pimont, propriétaire.
On peut voir, dans l'ouvrage de M. Delaquérière sur les maisons de Rouen, la description de ces bas-reliefs et du beau logis dont elles proviennent (1). Nous pensons que ces sculptures curieuses ont été dessinées par M. Hyacinthe Langlois.
52. PORTE de la maison de Pierre Corneille.
* Cette porte, en bois de chêne, de la fin du xvie siècle ou plutôt du commencement du XVIIe, a été donnée par M. Lefoyer, alors propriétaire de la maison de Corneille, située rue de la Pie, no 2 (2). Cette porte est encore garnie de sa serrure et de son marteau. C'est aujourd'hui tout ce qui reste de la maison du grand poëte, qui a été démolie vers 1860.
Cette porte, qui sert à présent d'entrée au Musée céramique, fondé à Rouen en 1864, est surmontée d'un buste en plâtre représentant le grand tragique français.
53. Deux BAS-RELIEFS en bois de chêne, du XVIe siècle.
Ils proviennent de la maison de la Renaissance, qui portait le no 115 de la rue de la Grosse-Horloge, et à laquelle ils servaient d'enseigne.
C'est l'histoire de Phaëton. Sur l'un de ces bas-reliefs on voit Phaëton montant dans le char du Soleil pour le diriger. Apollon lui donne ses conseils.
Sur l'autre est représentée la chute de Phaëton. Ces deux bas-reliefs, qui autrefois n'en faisaient qu'un, ont été donnés par M. Juste Houel, qui les a décrits (3).
Longueur du premier bas-relief 1 m. 90 Longueur du second. 2 22
54. BAS-RELIEF en bois peint, du xvie siècle, servant d'enseigne à une maison de la rue Malpalu, portant autrefois le n° 17. L'enseigne était connue sous le nom de l'Ile-du-Brésil (4).
(1) Delaquérière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. ii, p. 137-141.
, (2) M. Lefoyer, maître serrurier, a conservé religieusement cette porte et a même refusé une somme considérable qui luren était offerte. Aussitôt qu'il apprit qu'un Musée d'Antiquités était ouvert à Rouen, il s'empressa d'y déposer ce précieux monument. — Cette maison portait le no 17, en 1820. - Delaquérière, le Desc. hist. des Maisons de Rouen, » t. II, pl. 9.
(3) « Notice sur deux bas-reliefs trouvés à Rouen, » dans les « Mém.
de la Soc. des Antiquaires de Normandie, » année 1825, p. 141-145, atlas de 1825 et 1826, pl. VIII, nos 1 et 2.
(4) Delaquérière, « Description historique des Maisons de Rouen, » t. Ier, p. 151-153 ; t. II, p. 194-195.
On voit sur la frise des nègres nus occupés à couper et à embarquer du bois du Brésil.
MM. Delaquérière et P. Baudry pensent, non sans raison, que cette enseigne reproduisait « un des singuliers spectacles dont Rouen régala Henri II et Catherine de Médicis lors de l'entrée de ces princes dans cette ville, en 1550 (1). » Ils supposent, par là même, qu'elle appartient au milieu du xvie siècle. M. Delaquérière a reproduit ces deux bas-reliefs dans ses Recherches historiques sur les Enseignes (2).
Ce long bas-relief, qui rappelle nos premières expéditions transatlantiques, est entré au Musée en 1837. L'Hôtel du Brésil fut démoli cette année-là pour le percement de la rue Impériale.
Longueur totale. 3 m. 93 55. Deux FRONTONS de porte ou de fenêtre, en pierre sculptée, du xive siècle. Ils proviennent, dit-on, de la Cathédrale.
56. Grande BALUSTRADE de pierre, du xve ou du xvie siècle, provenant de l'abbaye de Saint-Ouen.
Contre cette balustrade s'appuient plusieurs statues mutilées, en pierre, provenant de Saint-Ouen de Rouen.
57. GARGOUILLE en pierre, du xive ou du xve siècle, provenant de Saint-Ouen ou de la Cathédrale.
Au pied sont des boulets de grès dont un vient d'Harfleur et a été donné par M. Viau.
58. BAS-RELIEF en pierre, du xvie siècle, provenant de l'ancienne église de Saint-Pierre-l'Honoré, à Rouen.
Quoiqu'il soit très-mutilé on croit y reconnaître une Résurrection.
59. « BUSTE d'évêque, en pierre, rehaussé de couleurs, venant de l'ancienne église Saint-Michel, de Rouen, donné par M. Gustave Reiset. »
Je copie ici les indications du Catalogue de M. Deville. Mais pour moi ce buste d'évéque est la partie haute de la statue d'un saint pontife, statue qui serait de la fin du xvie ou du commencement du xvue siècle.
Ce buste pose sur un chapiteau de pierre venant de Saint-Maclou.
Au pied de la colonne sont cinquante BOULETS de pierre, des xve et XVIe siècles, provenant d'un puits de la rue l'houret, où ils ont été trouvés en 1857..
(1) Paul Baudry, « Le Musée départ. d'Antiquités de Rouen, » p. 22.
(2) Delaquérière, « Recherches historiques sur les Enseignes des Maisons particulières, » p. 38, 39 et 40.
60. STATUE de pierre, du xve ou du xvie siècle, représentant la Vierge avec l'Enfant Jésus tenant une grappe de raisin.
61. STATUE de pierre, du XVIIe siècle, représentant sainte Madeleine.
Elle provient de l'ancien couvent de Bellefonds et a été donnée par M. Carel, maître de pension.
Elle est placée sur un socle du xve ou du xvie siècle.
62. CUVE BAPTISMALE, en pierre, provenant de l'église de Pommeréval.
Elle a été donnée par M. Louis Quesnel, de Rouen.
Ce baptistère, aujourd'hui de forme octogonale, dut être autrefois quadrangulaire. Les quatre têtes, qui le décorent, devaient être placées aux angles. Je les crois du xme siècle comme le baptistère lui-même. Mais la cuve et le fût ont dû être retaillés au XVIIe. C'est une opération qui fut très-commune sous Louis XIV et que j'ai rencontrée sur beaucoup de cuves baptismales.
63. BAPTISTÈRE en plomb, de forme ronde, orné extérieurement de onze petites arcades cintrées qui logèrent autrefois des statues.
Toutes les statues ont disparu; mais M. Canel qui, vers 1830, a vu ce baptistère dans l'église du Bourg-Achard, affirme que dans les arcades se trouvaient les statues des douze apôtres, dont plusieurs déjà avaient été enlevées (1). M. Canel croit ce baptistère du xie siècle. Nous le reporterons tout au plus au xne, mais sans certitude : car les cintres pourraient également appartenir à la Renaissance.
Ce font, acheté par le Musée en 1854, est placé sur un socle de pierre qui présente des médaillons du xive siècle.
64. BAPTISTÈRE en plomb, venant de l'église de Doudeville ou des environs.
Cette cuve, circulaire, est décorée d'une inscription en relief qui paraît avoir été fondue avec elle. De cette inscription, fort difficile à lire, je ne suis parvenu à déchiffrer que la date et les quelques mots suivants : « L'AN MYL CCCC VII (1407) VI MAI? BENEDICTVS JHS CRISTUS DEI MISERERE NOBIS VT ISTE PVER. » Ce baptistère, acheté 60 fr.
en 1838, pèse 113 kilogrammes.
(1) A. Canel, « Essai hist., archéol. et statist. sur l'arrond. de PontAudemer, » t. n, p. 146, 1834.
65. VASQUE de fontaine avec son pied en marbre blanc.
Ce joli morceau, de la Renaissance, provient de l'ancienne abbaye de Valmont.
Donné par M. Metton, de Rouen.
Hauteur. 1 m. 15 Diamètre de la vasque. 1 15
lll^ 66. CROIX en fer, du xw- siècle, provenant de l'ancien clocher d'Écalles-Villers, dont l'église a été renou- ) velée en 1863. �
Donnée par M. Jules Warnault, serrurier à Rouen.
67. ÉPI en plomb, de la Renaissance, provenant de la belle maison de bois, n° 115, de la rue de la Grosse-Horloge, démolie vers 1861.
Il est posé sur une aiguille ou clocheton en pierre, du xvie siècle, dont la base est une pierre sculptée du xve ou du XVIe.
68. Petit ÉPI en plomb, du XVIe ou du XVIIe siècle.
69. ANGE de pierre, du XVIe siècle, tenant un écusson.
Ce morceau vient de l'ancienne abbaye de Bonne-ouvelle, près Rouen.
70. Sept GROUPES ou MASSIFS de pierre, des xve et xvie siècles, venant des églises de Rouen, notamment de la Cathédrale.
Au bas du groupe sont deux têtes en pierre, du xme siècle, que l'on dit provenir d'une ancienne maison de la rue Caquerel.
71. Petit SOCLE carré et à cannelure, de la fin du xvie siècle.
Je pense que ce socle était tumulaire et qu'il indiquait la tombe d'un chanoine ou d'un autre personnage ecclésiastique. On lit au bas du socle ce commencement d'inscription : « CY GIST HON ORABLE HOME ESTIKNNE DU CHEF DE LA vi (1) » Au-dessus est la statuette tumulaire d'un chanoine.
Ce cippe, venant de Gaillon, a été donné par M. Ilouel, ancien président du tribunal civil de Louviers et auteur des Annales des Cauchois.
(1) M. Deville avait lu Chef de Caus, aujourd'hui Sainte-Adresse. On pourrait tout aussi bien lire Chef de l'Eau, près Buchy.
72. CHRIST en plomb, du XVIIIe siècle, provenant d'un calvaire placé au haut de la côte de Bon-Secours, sur la route qui conduit de l'église à l'ancienne abbaye de Sainte-Catherine.
Ce Christ, donné par M. Grimaux, entrepreneur à Rouen, avait été conservé, à la Révolution, par M. Dusseaux, ancien maître de pension.
Ce Christ est posé sur un pilastre carré, en pierre, tout couvert de cannelures. Ce socle provient de la tour centrale de Notre-Dame de Rouen, où il accompagnait la flèche de Robert Becquet. C'est une œuvre de la Renaissance.
73. Débris remontés d'une jolie PORTE en anse de panier, du XVIe siècle, provenant de l'église démolie de SaintAndré-de-la-Ville.
Au-dessus sont placés deux chapiteaux du xive siècle ; deux têtes en pierre provenant de statues du xviie et une statuette de moine du xve ou du xvie.
Au-dessous est placé, par terre, un reste de tombeau du xvie siècle, qui était autrefois dans le mur de l'église Saint-Lô, là où est aujourd'hui l'École Normale.
74. Deux grandes GARGOUILLES de pierre, sous forme d'oiseaux de proie, du xve siècle.
Elles proviennent de Saint-Ouen ou de la Cathédrale.
75. Huit petites STATUES de pierre, un peu mutilées, de la Renaissance.
Sept représentent les Vertus théologales et cardinales. Dans la huitième nous croyons y reconnaître saint Romain en costume d'évêque accompagné d'une gargouille.
Elles proviennent du portail de la Calcnde à la Cathédrale.
76. TUYAUX en terre cuite, ayant servi de conduite d'eau.
(Époque incertaine).
Ils ont été recueillis, à Rouen, dans la rue Saint-Hilaire.
77. Fragments de CORNICHE et débris romains en pierre, provenant soit de Lillebonne soit de Rouen, place des Carmes et rue Beauvoisine (1839).
78. FRAGMENTS de Sculptures antiques, venant de Lillebonne.
Sur l'un est un soldat romain avec son bouclier. Sur l'autre est une tête avec des étendards.
79. FRAGMENTS de Corniches romaines, à consoles de pierre, venant de Rouen et de Lillebonne.
80. MARGELLE de puits ou de citerne, en pierre de Caumont.
Elle est creusée dans une colonne de pierre squammée.
On voit très-bien, sur un des côtés, la trace de la plaque de bronze à travers laquelle passait la corde du puits. Nous croyons ce morceau d'erigine antique.
Il a été trouvé dans un champ près de l'ancienne abbaye de la CroixSaint-Leufroy. M. Ilouel, président du tribunal civil de Louviers, en a fait don au Musée.
Hauteur 0 m. 43 Diamètre extérieur. 0 77
L'ouverture supérieure de la colonne ou de la margelle est fermée avec un DOLIUM en terre cuite, renversé la tête en bas. Nous croyons que ce dolium provient d'Yébleron où il a été trouvé en 1835.
81. PIERRES tumulaires trouvées à Lillebonne en 1836, aux abords du théâtre romain.
Sur la pierre supérieure, on lit en caractères romains grossièrement gravés :
D.
SENATOR
M.
1
Dis Manibus Senator.
Sur la pierre inférieure, qui est presque brute, on lit en caractères également très-rudes : MECACVS.
Ce dernier nom paraît à M. Deville celui d'un Gaulois latinisé (1).
82. CIPPE tumulaire romain, en pierre de Caumont.
Découvert à Rouen, en 1839, dans la base de la muraille militaire du Bas-Empire, place des Carmes, à l'angle de la rue de l'Aumône, aujourd'hui rue Géricault.
On y lit cette inscription, tracée en beaux caractères : DM. M CASSIOLAE PATERNVS MAR. POSVIT.
« Aux Dieux mânes. A la mémoire de Cassiola, Paternus, son mari, a dressé ce monument. »
Sur le côté est sculptée l'Ascia.
(1) Deville, « Catalogue du Musée dép. des Antiq. de Rouen, » année 1843, p. 15. — L'abbé Cochet, « Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 5.
Les cendres de Cassiola, recueillies dans une urne, étaient renfermées dans la niche creusée dans la pierre. On voit encore les restes des crampons en fer qui avaient servi à sceller la dalle qui fermait la niche (1).
Hauteur 2 m. 0 Largeur.K. 0 77
83. Grand SARCOPHAGE antique, en pierre de Caumont, avec son couvercle, découvert en 1841, à Rouen, rue Louis-Auber, à deux mètres de profondeur.
Il contenait un squelette d'homme, dont les pieds étaient tournés à l'orient, et un fragment de fiole, en verre, du genre dit lacrymatoire. Il n'offre ni sculptures, ni inscription.
Longueur totale. 2 m. 85 Hauteur totale. 0 90
La fosse primitive paraissait avoir, en comprenant l'épaisseur du sarcophage, près de trois mètres de largeur.
84. SARCOPHAGE antique, en pierre de Caumont, avec son couvercle en dos d'âne, contenant un cercueil en plomb, découvert, en 1843, à Quatremares, sur la ligne du chemin de fer de Rouen à Paris.
Ce cercueil renfermait un squelette de femme, des vases en verre, un bout de fuseau en ivoire, un coffret en bois et en osier, garni d'ornements en bronze et de sa serrure, des épingles en jais, et une semelle de sandale en cuir rehaussée de dorure.
Une médaille, en petit bronze, de Crispus, fils de Constantin-le-Grand, associé par lui à l'empire, qu'on a trouvée au milieu de ces curieux objets, tous conservés dans le Musée, prouve que ce monument est au moins du ive siècle. On sait que Crispus régna de 300 à 317 (2).
Longueur extérieure. 2 m. 17 Largeur id. 0 70 Hauteur, compris le couvercle. 1 0
85. COUVERCLE d'un tombeau romain à présent déposé dans la Salle de la Mosaïque, où il porte le n° 34.
(1) Deville, « Catalogue du Musée, » année 1845, p. 14. — L'abbé Cochet, « La Normandie souterraine, » lre édit., p. 140; 2<* édit., p. 158.
— Id., « Epi graphie de la Seine-Inférieure, » p. 35. — Id., « La SeineInférieure hist. et archéol., » lre édit., p. 491 ; 2e édit., p. 115.
(2) Voir au sujet de ce tombeau et des autres découvertes de Quatremares, la note de M. Deville intitulée : « Découverte de Sépultures antiques à Quatremares, » in-8° de 19 p. et 2 pl., Rouen, 1843, et la « Revue de Rouen, de 1843, » 1er sem., p. 158-167, 224-230.
Ce couvercle est semi-circulaire. Il fermait un sarcophage, décoré de trophées, qui a été découvert, en 1833, dans la rue Roulland, quartier Saint-Gervais.
86. CANON en fer forgé, muni de dix cercles et de quatre anses, dont deux seulement subsistent (xve siècle).
Il provient de Honneur où il a été trouvé en creusant le bassin.
Longueur 1 m. 87
87. Petit CANON, aussi en fer forgé, et muni de huit cercles.
Il est percé par les deux bouts (xve siècle).
On assure qu'il vient aussi de Honfleur.
Longueur 84 c.
88. Petit CANON octogone, muni de deux tenons pour un a ffû t.
Sur l'âme de ce canon figure une salamandre en relief et une II audessus de la lumière. Dans ces deux signes nous croyons reconnaître la marque de la fonderie du Havre. Ce canon pèse 370 kilogrammes. Sa longueur est de 2 m. 40 c.
89. Grande COULEUVRINE, en fer fondu, provenant du fort de Fréfossé, à Étretat.
Cette couleuvrine, qui était depuis longtemps dans la cour du château du Tilleul, près ÉLretat, a été donnée au Musée, en 1835, par M. Fiquet, maire de Criquetot-l'Esneval.
Cette pièce, ronde vers son embouchure, est polygonale vers la culasse.
Elle pèse 1,000 kilogrammes. Sa longueur totale est de 3 m. 40 c. Sa bouche mesure 122 mil. de diamètre. Elle présente en relief une salamandre couronnée qui forme les armes de François ler et de la ville du Havre. Au-dessus de la lumière est un II qui me paraît la marque caractéristique de la fonderie du Ilavre-de-Grâce (1). — On raconte, dans le pays, que cette couleuvrine était autrefois placée sur le fort de Fréfossé, dont les ruines dominent l'Aiguille et la Porte d'Étretat. On assure qu'elle servait à tirer sur les navires qui oubliaient de hisser leur pavillon ou de payer un droit au châtelain de Fréfossé (2).
(1) Sur la fonderie de canons du Havre et sur celle que le cardinal de Richelieu établit à Graville, en 1631, on peut consulter la note que nous avons publiée dans la « Revue de la Normandie, » année 1863, t. n, p. 228-230, et « Bulletin de la Soc. des Antiq. de Normandie, » t. n, p. 373-376.
2) Voir sur cette curieuse pièce d'artillerie, « Etretat, son Passé, son Présent, son Avenir, » par M. l'abbé Cochet, 4e édition, 1862, p. 146.
90. FENÊTRE romane, en pierre, à plein cintre, garnie de colonnettes et d'ornements à ondes brisés et de denticules.
Ce curieux reste d'architecture, qui remonte au XIIe siècle, était placé dans la muraille d'une maison de la rue des Béguines, à Rouen, aujourd'hui détruite. On n'a aucune donnée sur la destination de l'édifice dont il faisait partie.
Donnée au Musée, en 1846, par MM. Eugène Dutuit et Jean Rondeaux, membres de la Commission des Antiq. de la Seine-Inférieure.
91. MESURE de pierre, double et tournante, venant de Gaillon.
Donnée par M. Houel, de Louviers.
92. MESURE en grès, du xvie siècle.
93. MESURE en pierre, marquée d'une fleur de lis, du xve siècle.
Elle provient de Jumiéges, et a été donnée par M. Lepel-Cointet, maire du lieu et propriétaire des ruines. M. Cointet donne à ce vase le nom de mesure dimique de l'abbaye (1).
94. CROIX de fer, du xvie siècle, qui portait le coq de l'ancienne flèche de la Cathédrale de Rouen, qui fut incendiée par la foudre, le 15 septembre 1822.
95. TÊTES coloriées, en pierre, provenant de la démolition de la Tour aux Normands, à Rouen, en 1842.
Données par M. Godefroy aîné.
On remarquera aussi dans le groupe une Ttn: du XIIIe siècle, provenant de la Cathédrale, et des restes de la Renaissance de maisons et églises de la ville de Rouen.
Nous ne quitterons pas cette Cour, pour entrer dans les Galeries du Musée, sans faire remarquer au visiteur les divers monuments dont on a enrichi les murs de l'ancien couvent et les ornements dont on a décoré les façades.
(1) Sur les mesures de pierre, on peut consulter : la « Revue archéologique, » de 1845, p. 303-306. - (t Archæological journal, » vol. il, p. 1272; — Le « Bulletin monumental, » de M. deCaumont, t. XXVIII, p. 118, 119; le « Bulletin de la Soc. des Antiq. de France, » 4e trimestre de 1866, p. 133-159, et le « Répert. archéolog. de l'Anjou, » année 1862, p. 249.
Les huit TÊTES, en mascarons de pierre, qu'on remarque aux clefs des arcades, proviennent de l'ancien bâtiment de la Douane de Rouen, dit la Romaine. On les attribue au ciseau de Coustou.
L'ancienne Romaine, située sur le port, entre la rue Harenguerie et la rue de la Vicomte, a été démolie en 1835. Elle avait été construite par les fermiers généraux, de 1723 à 1726.
Six autres clefs de pierre, sous forme de MASCAROS, également du XVIIIC siècle, sont venus s'ajouter aux huit précédents. Ils proviennent de la partie du Palais-de-Justice qui fut démolie vers 1844, afin de faire place à la partie neuve de ce bel édifice. Ils ont été donnés par M. Grimaux.
La façade du côté Est est la plus riche des trois.
Sur l'appui des fenêtres du premier étage, sont des FRAGMENTS de sculptures antiques et de mosaïques, découverts à Lillebonne. Les sculptures paraissent avoir appartenu à un arc de triomphe.
Les mosaïques ont été données par MM. Lévêque frères, de Lillebonne, dans la propriété desquels elles ont été découvertes.
Au-dessous règne une grande FRISE sculptée, composée de sept bas-reliefs en pierre, représentant, en action, les sept arts libéraux, au Moyen-Age : la Grammaire, la Rhétorique, la Dialectique, l'Arithmétique, la Musique, la Géométrie, l'Astronomie. Ils portent la date de 1576. La Frise à 15 m.
de longueur.
Ces curieux bas-reliefs décoraient une maison située à l'angle de la rue Saint-Romain et de la rue de la Croix-de-Fer, qui fut démolie en 1837.
Ils ont été décrits et gravés par M. E. Delaquérière, dans sa « Description historique des Maisons de Rouen, » t. ier, p. 238-242, et pl. 14, 15 et 16. Les trois planches sont dues à M. H. Langlois.
Au-dessous est un BAS-RELIEF circulaire, en plâtre, représentant la reine de Saba, et donné par M. Lecrêne-Labbey.
Enfin dans la partie inférieure et dans la partie supérieure de la muraille, sont encastrés cinq TÊTES d'empereurs romains, du XVIe siècle.
Ces cinq médaillons, qui sont rehaussés de couleurs et de dorure, faisaient partie de la décoration de la cour de l'Hôtel
de Confiance, situé rue des Fossés-Louis-VIII. Ils ont été donnés au Musée par l'administration des hospices, en 1838.
L'un d'eux porte cette inscription : IMPERÀT. A. CLAVDIVS. CESAR.
Sur la façade du côté Sud on remarque un BAS-RELIEF, du XIVe siècle, représentant la séparation des bons et des méchants, après la résurrection générale. Saint Pierre ouvre la porte du paradis aux élus, qui sont conduits par des anges.
Lucifer s'empare des réprouvés, que les diables entassent dans la chaudière de l'enfer.
Cette belle sculpture, dont l'original existe au tympan du Portail des Libraires de notre Cathédrale, suffirait seule pour faire apprécier à quel degré l'art de la sculpture s'était élevé à une époque que des esprits prévenus ont traitée si longtemps de barbare.
Longueur du Bas-Relief : A m. 30.
A droite et à gauche de cette grande scène chrétienne, sont encastrés deux BAS-RELIEFS en marbre blanc, trouvés, en février 1838, dans la chapelle des Saints-Innocents, à la Cathédrale de Rouen , où ils servaient de marches pour l'autel. Cette chapelle est la quatrième du collatéral méridional de la Métropole, à partir de la Tour-de-Beurre ou Saint-Etienne-de-la-grande-Eglise. La chapelle est du xve siècle, mais l'autel est du XVIIIe.
Ces deux bas-reliefs, longs de 2 m. et larges de 75 c., présentent des sujets païens et entièrement mythologiques.
Celui qui est le mieux conservé, offre une fête de Cérès.
La scène se compose de sept personnages. A gauche la déesse des blés est assise sur un trône : des agriculteurs lui portent des sacs, des outres et des paniers remplis de grains et de fruits. Puis, sur un char attelé de deux dragons aîlés, on voit un personnage dont la tête est couronnée de feuilles et d'épis. Un jeune homme le regarde. C'est peut-être Triptolême qui, après avoir reçu de Cérès la charrue et le blé, apprit aux hommes à cultiver la terre. Au-dessus domine le signe du Sagittaire qui répond au mois de novembre, le mois des semailles.
Le second, beaucoup plus mutilé que le premier, présente un bacchanale. A gauche du spectateur est le vieux Silène
monté sur un âne, accompagné de satyres et de bacchantes qui jouent de la flûte et du tambourin. Au centre du basrelief est un grand foudre en bois d'où deux satyres tirent du vin qu'ils reçoivent dans des amphores. Un troisième foule des grappes dans la cuve. A droite est un char mutilé que traînaient des lions ou des panthères, et sur lequel devait siéger Bacchus. La grande cuve est surmontée d'un scorpion, signe zodiacal qui répond au mois d'octobre, le mois des vendanges.
Ces bas-reliefs ont un aspect antique qui saisit d'abord le spectateur, et longtemps j'ai hésité sur leur attribution.
Mais le modelé des figures, la forme des dragons, celle des chars et surtout du foudre, sentent trop la Renaissance pour qu'on puisse songer à autre chose qu'au xvie siècle.
Du reste, un renseignement précieux, dû aux recherches de M. Deville, est venu éclairer cette question d'un jour tout nouveau. Georges d'Amboise Ier, le fondateur du château de Gaillon, l'ami des arts par excellence, avait fait faire à l'archevêché, du côté du jardin, une galerie de marbre ou étaient représentés les douze signes du zodiaque et les travaux des douze mois de l'année, absolument comme on les trouve à Montigny, dans les admirables vitraux de l'église.
Cette galerie s'est écroulée en 1596 et n'a jamais été reconstruite. Nous connaissons l'existence de cette galerie par les délibérations capitulaires des 18, 20 et 27 juillet de cette année, et nous savons que l'archevesque désigné de Rouen avait prescrit à ses chanoines et vicaires généraux « de conserver les matérieaulx de la galerie de marbre de l'archevesché qui était tombée par terre. »
On ne saurait douter que les fragments arrivés jusqu'à nous ne soient des débris de ce travail du XVIe siècle, qui auront été employés comme pavage, du temps de Louis XIV ou de Louis XV.
La façade du côté Nord est décorée des épaves de la Cathédrale.
Ce sont d'abord quatre grandes CLEFS DE VOUTE, à rosaces de pierre, qui furent autrefois rehaussées de dorures.
Ces clefs, du XIIIC siècle, proviennent des travées du haut de la nef de la Métropole, qui ont été renouvelées vers 1843.
Deux autres clefs plus ornées, provenant du même édifice, figurent au n° 4*16 de la Galerie Cochet.
Un peu au-dessus sont des moulages de plâtre, reproduisant quatre BAS-RELIEFS du XIIIe siècle, que l'on voit figurer au grand portail de la Cathédrale de Rouen. On y reconnaît aisément la Décollation de saint Jean—Baptiste, Y Adoration des Mages et le Martyre de sainte Agathe.
GALERIE COCHET.
Cette Galerie est la plus grande du Musée. Elle se compose de deux parties : la première est la portion du cloître de Sainte-Marie qui regarde le Midi, la seconde est un vestibule qui a été parfaitement approprié au style de l'ancien édifice, lequel date du XVIIe siècle. Ces deux parties sont si bien raccordées, qu'elles semblent n'en avoir jamais fait qu'une seule. Elles communiquent entre elles par cinq arcades de pierre, qui, malgré leur origine récente, affectent cependant le type et la forme ogivale.
Dix fenêtres éclairent cette double Galerie, et toutes sont garnies de VITRAUX PEINTS.
Ces verrières, généralement du XVIe siècle, proviennent des églises supprimées de Rouen, que les siècles chrétiens du Moyen-Age avaient si richement décorées.
Nous commencerons notre examen par celles de droite, qui sont du côté de la Cour.
PREMIÈRE FENÊTRE.
VITRAUX du XI ne siècle.
Scènes de l'Ancien et du Nouveau-Testament. A main gauche : les Rois en route pour l'Adoration, la Présentation de Jésus-Christ au Temple; à main droite : la Trompette sous les Murs de Jéricho, Moïse ou Aaron.
Dans les deux panneaux inférieurs : Déchargement d'un Bateau de Blé.
Ces deux derniers panneaux faisaient partie d'une vitre votive due à la corporation des marchands de blé de la ville de Rouen. — Pour nous, nous serions tenté d'y reconnaître des actes de la vie de saint Nicolas.
Dans les divisions supérieures de la fenêtre, la Vierge et des Anges : vitrail du xvie siècle.
DEUXIÈME FENÊTRE.
Dans le couronnement, le Sauveur ressuscité et deux Anges (xvie siècle).
Le corps de la fenêtre est occupé par deux panneaux, où sont retracés des traits de la vie de saint Eustache, sa conversion et sa fuite miraculeuse (1), qui ont été attribués souvent, par confusion, à saint Hubert.
Ces deux panneaux proviennent de l'église de Saint-Pierre-du-Châtel, de Rouen, servant aujourd'hui de magasin.
Au-dessous du premier panneau est figurée une partie du Festin chez Simon le Lépreux.
Au-dessous du second, on voit deux femmes, dans l'attitude de suppliantes, qui semblent adresser une prière à une dame richement vêtue, qui les refuse (xvie siècle).
TROISIÈME ET QUATRIÈME FENÊTRES.
La troisième fenêtre est occupée par un vaste vitrail représentant le Christ en croix, entre le bon et le mauvais larron.
La partie inférieure de cette composition est placée dans la fenêtre suivante (la 4e). Dans ce dernier vitrail, sont les saintes femmes, les soldats et les cavaliers. En superposant, par la pensée, le premier vitrail à celuici, on aura le Crucifiement complet.
Hauteur des deux vitraux réunis 5 m. 60 Largeur. 2 0
Ces deux vitraux, remarquables par leurs dimensions et par l'éclat des couleurs, figuraient dans l'église de Saint-Éloi de Rouen, où ils avaient été murés. Ils ont été exécutés dans le xvie siècle.
CINQUIÈME FENÊTRE.
Le montant (côté droit) du corps de la fenêtre, nous offre, dans un cartouche, les Armes de la corporation des Orfèvres de Rouen (ciboire d'or au champ de gueules, au chef d'azur chargé du mouton d'argent, qui est de Rouen, accosté de deux fleurs de lys d'or) ; elles sont supportées par deux griffons ailés.
(1) « Saint Eustache, avant d'avoir embrassé le Christianisme, se livre à l'exercice de la chasse. Tout à coup il aperçoit, entre les cornes du cerf qu'il poursuit, le Christ en croix. Frappé d'étonnement, il s'arrête, descend de cheval : « Pourquoi me poursuis-tu, » lui dit le cerf; car le Seigneur lui-même avait pris la forme de cet animal et venait de parler par sa bouche. Eustache, saisi par la grAce d'en haut, s'agenouille et se convertit. C'est le moment choisi par le peintre-verrier.
» Dans le second panneau, saint Eustache, persécuté, fuit avec ses deux enfants. Au moment où, après avoir fait traverser une rivière à l'un d'eux, il s'apprête à aller chercher l'autre, qu'il a laissé sur le rivage opposé, il voit le premier saisi par un lion, et le second emporté par un loup. Le malheureux père, dans son désespoir, veut se précipiter au fond de la rivière, mais Dieu, qui a des desseins sur lui, ranime son courage et le fait marcher sur les flots. » Deville, « Catalogue de 1836, » p. 10.
Des fourmis et des gouttes de sueur, symbole du travail, remplissent le listel qui encadre l'écusson ; ce dernier est surmonté d'un creuset d'où s'échappe une fumée épaisse.
Entre l'écusson et le creuset, on lit cette devise empruntée à l'apôtre saint Paul : OPVS. QVALE. SIT.NIGNIS. PRABIT. (probabit). 1. Cor. 3.
« Le feu montrera ce qu'est l'ouvrage. »
Ce vitrail porte la date de 1M3.
Dans le montant, du côté gauche, faisant pendant au premier, sont figurées les Armes de France, ayant des cerfs pour supports.
Ces deux panneaux armoriés sont couronnés d'impostes offrant des génies soutenant un cartouche également orné.
Ces deux jolies vitres proviennent de la maison des Orfèvres de Rouen, qui était située dans la rue de la Grosse-Horloge, contre l'église de SaintHerbland" et qui porte aujourd'hui le no 2 (1).
Des MÉDAILLONS ornés de têtes, ainsi qu'un TRÈFLE armorié, orné d'arabesques, complètent la décoration de cette fenêtre.
Sa hauteur totale est de. 2 m. 85 Sa largeur de. 1 89
Nous allons continuer la visite des vitraux de cette Galerie.
Mais pour bien apprécier ceux qui sont placés à gauche, du côté de la rue, il faut revenir au point de départ et commencer par l'entrée du Musée.
SIXIÈME FENÊTRE, En entrant, à main gauche.
FIGURES DU CHRIST ET DE SAINT JEAN-BAPTISTE.
Les' bordures se composent de pilastres gothiques avec niches et dais, ornés de leurs figurines (xve siècle).
Dans la partie inférieure de la fenêtre :
Deux SOLDATS couchés, en plein air, dans le costume du XVIe siècle.
Ces panneaux ont dû faire partie d'une résurrection du Christ.
Les bordures, où l'on voit entremêlés des oiseaux et des singes grimpant dans un feuillage de chêne, appartiennent au xive siècle.
SEPTIÈME, HUITIÈME ET NEUVIÈME FENÊTRES.
Ces trois fenêtres contiennent, en six panneaux ou tableaux, l'Histoire
(1) Delaquérière « Description historique des Maisons de Rouen, » t. n, p. 151-159.
du Juif et de l'Hostie, autrement dite du miracle des Billettes. — Nous donnons ici cette curieuse légende du Moyen-Age.
« En 1290, une femme de Paris procura à un Juif, nommé Jonathas, une hostie consacrée. Ce dernier, après l'avoir percée à coups de canif et en avoir vu couler le sang, après l'avoir jetée au feu et l'avoir vue voltiger dans les flammes, la mit dans une chaudière d'eau bouillante, qu'elle rougit sans en être altérée. Une indiscrétion du fils de Jonathas et la curiosité d'une voisine firent connaître cette tentative sacrilège. La voisine recueillit l'hostie et la porta au curé de Saint-Jean-en-Grève. Jonathas fut arrêté par l'évêque de Paris, avoua son crime, fut brûlé vif et sa maison rasée de fond en comble.
» En 1294, une chapelle, dite la Maison des Miracles, et bâtie par Rainier Flamming, s'éleva sur le terrain de Jonathas. Guy de Joinville y fonda un monastère, agrandi en 1299 par Philippe-le-Bel. Clémence de Hongrie enrichit ce couvent, où Dieu fut bouilli, et en 168o, on lisait encore cette inscription : Ci-dessous le Juif fit bouillir la sainte hostie (1). »
Telle est l'anecdote, fort célèbre jusque dans le dernier siècle, qui a fourni le sujet de ces six panneaux (2). Elle était expliquée au bas de chaque vitrail par des quatrains en français, que nous reproduisons d'autant plus volontiers que plusieurs sont effacés depuis trente ans.
SEPTIÈME FENÊTRE.
Comment la bourgoise porta Sa robe au Juif pour mettre en gage Puys croyant au mauvais langage Du Juif, de sens se transporta.
Comment la bourgoise seduicte Par le Juif a Dieu maledict (maudit) Luy accorda sans contredict De livrer l'hostie sans conduicte.
fl) Du Sommerard, « Catalogue du Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny, » *édit. de 1867, p. 366-367.
(2) Cette Histoire du Juif et de l'Hostie, que consacre à Rouen une suite de verrières, a aussi laissé à Paris un monument parlant de son existence. C'est un « insigne processionnel en orfévrerie de cuivre battu, fondu, ciselé et orné de pierreries fausses. » Il se voit aujourd'hui au Musée des Thermes et de l'Hôtel Cluny, où il porte le no 3,133. Avant la Révolution il décorait la chapelle des Billettes, là où le miracle avait eu lieu, et qui est devenue un des temples protestants de Paris. C'est une chose digne de remarque que l'église Saint-Eloi, de Rouen, d'où viennent nos verrières, soit aussi devenue un temple protestant. Le Il Catalogue du Musée de Cluny » (p. 366-367) nous apprend qu'avant de lui appartenir, l'insigne se voyait dans la collection Soltikoff, où il portait le no 185. —
M. Paul Baudry, dans sa notice sur le « Musée départemental des Antiquités de Rouen, » p. 22-21, place l'histoire de Jonathas à Bruxelles, en 1369.
HUITIÈME FENÊTRE.
Comment la bourgoise sans craincte La ste hostie au Juif livra Qui puys après luy delivra L'habit sans argent ni contraincte.
Comment la mist dessus la table Et puys frappa l'hostie au sang Et de sa daigue (dague) détestable Troys foys en fist sortir du sang.
NEUVIÈME FENÊTRE.
Comment la fame en la maison Du Juif pénétra par surprise Au temps qu'il dort oultre raison Et puis la ste hostie a prise.
Comment la fame a droict plaignante Contre le Juif, de sens rassis, Porta l'hostie non plus saignante Au Prevost dans sa chaire assis.
Ces précieux VITRAUX, qui remontent au xvie siècle, proviennent de l'église de Saint-Éloi de Rouen. Il est probable qu'un septième et un huitième panneau, représentant la condamnation et le supplice du Juif, en complétaient la suite; ils n'existent plus aujourd'hui.
Hauteur de chaque panneau, bordure comprise.. 2 m. 07 Largeur id. id. 0 75
DIXIÈME FENÊTRE.
Assomption de la Vierge (1572). — De l'église de Saint-Léger-duBourg-Denis.
Largeur des deux panneaux réunis 1 m. 53 Hauteur. 1 80
Dans les deux panneaux inférieurs de la fenêtre, Deux Anges en adoration. — De l'église de Saint-André de Rouen.
Ils sont flanqués d'écussons armoriés, aux armes de quatre des principales maisons de la Haute-Normandie; savoir : Tancarville, Estouteville, Harcourt et Bec-Crespin.
Les écussons aux armes de Tancarville et d'Estouteville ont été exécutés à la manufacture royale de Sèvres, en 1836.
1. Montre contenant des HACHES ou FRANCISQUES, en fer, de l'époque mérovingienne.
Elles proviennent d'Envermeu, de Londinières, de Sigy, de Rosay, de
Grandcourt et autres localités de la Seine-Inférieure. — A côté sont quelques ustensiles en fer d'un usage inconnu et d'une date indéterminée.
2. Montre contenant des FERS DE LANCE et deux ANGONS, des temps mérovingiens.
Tous ces objets proviennent des fouilles d'Envermeu, de Londinières, de Blangy, de Rosay, de Lucy, d'Étretat, de Grandcourt, de Sommery, etc.
3. Montre contenant des LANCES, des POIGNARDS et des COUTEAUX, de fer, de l'époque mérovingienne.
Ces pièces proviennent de localités de la Seine-Inférieure, telles que Londinières, Envermeu, Lucy, Sigy, Saint-Aubin-sur-Scie, Ouville-laRivière, Sommery, etc.
4. Montre contenant des SABRES ou SCRAMASAXES, de l'époque mérovingienne.
Ces armes proviennent des fouilles de Londinières, Envermeu, Lucy, Lamberville, Sommery, Saint-Aubin-sur-Scie, Martin-Église, Duclair, Saint-Aubin-Épinay, Montérollier et autres lieux de la Seine-Inférieure.
5. Montre contenant sept ÉPÉES et plusieurs SABRES, de l'époque mérovingienne.
Tous ces objets proviennent des fouilles de Lucy, de Sigy, d'Envermeu, de Londinières, de Montérollier, de Barentin, des Petites-Dalles, de Martin-Église, d'Avesnes-en-Bray, etc. — On y voit aussi deux MORS de chevaux, en fer, trouvés dans le cimetière franc d'Envermeu.
6. Montre contenant quatre BOUCLIERS francs (armature et umbo)
Ils proviennent de Sommery, de Londinières et d'Envermeu.
7. Montre contenant des PLAQUES et CONTRE-PLAQUES de ceinturon, en fer damasquiné.
Elles sont sorties des cimetières mérovingiens d'Envermeu, de Londinières, d'Ouville-la-Rivière, de Saint-Aubin-sur-Scie, etc.
8. Montre de l'époque mérovingienne : PLAQUES et CONTREPLAQUES de ceinturon, en fer damasquiné.
Même provenance.
9. Montre contenant des objets de l'époque mérovingienne et du Moyen-Age.
Ce sont des CISEAUX ou FORCES, des FERS DE FLÈCHES et autres ustensiles en fer.
10. Montre contenant des objets divers.
Ces objets proviennent des sépultures mérovingiennes de la Seine-Inférieure : tels que FERMOIRS de bourses, PINCES à épiler, VRILLES, CHAINETTES, PEIGNES en os, PLAQUETTES d'os pour coffret, etc.
1 1. Montre contenant des CLEFS en fer, des époques romaine et franque et du Moyen-Age.
12. Montre contenant des BOUCLES en bronze, pour ceinturon et pour lanières.
Ces boucles viennent surtout des fouilles faites par M. l'abbé Cochet, dans les cimetières mérovingiens de la Seine-Inférieure.
13. Montre remplie d'AGRAFES en bronze, grandes et petites.
Toutes sont tirées des cimetières francs de Grandcourt, de Montérollier, d'Héricourt, de Fleuzy près Aumale, de Lamberville, de Sommery, de Lucy, d'Envermeu, de Londinières et de la vallée de l'Eaulne.
14. Montre contenant une suite de belles AGRAFES en bronze, avec leurs plaques et contre-plaques.
Toutes ces belles pièces proviennent des cimetières mérovingiens explorés dans la Seine-Inférieure, par M. l'abbé Cochet.
15. Montre contenant des AGRAFES découpées à jour, des ORNEMENTS DE CEINTURON, des FIBULES, des TERMINAISONS DE CEINTURON, et enfin des CLOUS destinés à orner le ceinturon.
Tous ces objets de bronze proviennent des fouilles faites par M. l'abbé Cochet dans les cimetières francs de la Seine-Inférieure.
16. Montre contenant les plus précieux objets de l'époque mérovingienne.
Ce sont d'abord les deux belles FIBULES et l'ÉPINGLE A CHEVEUX provenant de Douvrend, deux FIBULES D'OR, une BOUCLE D'OREILLE EN OR, une FEUILLE DE VIGNE EN ÉMAIL vert, sertie dans un verre bleu à l'aide d'un fil d'or; une ÉPINGLE A CHEVEUX en argent doré, un BOUTON
mosaïque : le tout provenant d'Envermeu ; des FIBULES d'or et d'argent provenant de Parfondeval, de Caudebec-Iès-Elbeuf et d'Avesnes-en-Bray ; un BRACELET en argent, enfin des FILS D'OR, des BAGUES, des BAGUES ou ANNEAUX, des FIBULES, des BOUCLES D'OREILLES en or, argent et bronze.
Ces bijoux proviennent principalement des fouilles faites par M. l'abbé Cochet, dans les cimetières francs de la Seine-Inférieure : tels que Douvrend, Londinières, Envermeu, Lamberville, Parfondeval, Caudebec, Avesnes, Sommery, etc.
17. Montre contenant des objets appartenant à l'époque mérovingienne.
Ces pièces se composent principalement de COLLIERS et de BRACELETS, de PERLES de verre, de pâte de verre et d'ambre, de deux FERMOIRS DE BOURSE, dont un en verroterie rouge cloisonné d'or, et l'autre en bronze orné de verroteries; d'un ÉPERON, de STYLES, de CHAINETTES, de PINCES A ÉPILER, d'AIGUILLES, de CERCLES DÉCOUPÉS et d'une BALANCE de seigneur monétaire.
Ces pièces proviennent des fouilles de M. l'abbé Cochet à Envermeu, Douvrend, Londinières, Lucy, Blangy, Lamberville, Baigneville, aux Petites-Dalles, etc.
18. Grande armoire contenant principalement des VASES DE TERRE et DE VERRE, de l'époque mérovingienne.
Les vases de terre sont au nombre de deux cents ; il y en a en terre blanche et rouge, mais la teinte noire domine. Les vases de verre, au nombre de quinze, se composent de fioles, de bols, de coupes à boire et du vase à ondes de Douvrend. Cette armoire contient, de plus, trois seaux en bois garnis de bronze et de fer, une garniture de coffret, une patère et deux plateaux, le tout en bronze et provenant d'Envermeu. Presque tous ces vases sont le produit de fouilles faites par M. l'abbé Cochet, à Veules, à Lamberville, à Envermeu, à Londinières, aux Petites-Dalles, à Neufchâtel, au Petit-Appeville, à Douvrend, à Lucy, à Gouville, à Isneauville, à Étalondes, à Saint-Aubin-sur-Scie, à Étretat, à Eslettes, à Sommery, etc.
19. Armoire contenant des VASES DU MOYEN-AGE, provenant de sépultures chrétiennes.
La plupart de ces vases sont forés à la panse, avant ou après la cuisson.
Quelques-uns sont ornés de vernis verdâtre, d'autres de raies de sanguine.
La plupart de ces vases sont du xme et du xive siècle. Un bon nombre provient de fouilles faites par M. l'abbé Cochet à Étran, à Bouteilles, à Leure, à Fécamp, à Martin-Église et à Saint-Denis de Lillebonne. Les autres viennent des cimetières de Rouen, de Limésy, de Sierville, d'Amiens, etc. — Ces vases ont servi à brûler de l'encens dans les funérailles
chrétiennes; quelques-uns contiennent encore du charbon. — Avec ces vases sont deux COQUILLES pélerines percées de trous. Elles proviennent du cimetière de l'abbaye de Fécamp.
Au-dessus de l'armoire sont trois VASES ACOUSTIQUES, dont deux, du xvie siècle, proviennent dè l'ancienne église de Sotteville-lès-Rouen ; le troisième, de 1648, vient de l'abbaye de Montivilliers. Ce dernier a été offert par la ville de Montivilliers.
20. Armoire contenant des VASES DU MOYEN-AGE.
Ils consistent surtout en vases de grès, parmi lesquels on remarque de petites terrines du genre de celles que l'on fabriquait à Savignies, dans le Beauvoisis. Ces terrines proviennent des cimetières de Pourville et de Bouteilles, près Dieppe; du Tréport, de Londinières, de Pissy-Poville, de Saint-Denis de Lillebonne, de l'abbaye de Saint-Wandrille, etc.
Au bas de l'armoire sont dix CROIX EN PLOMB, provenant toutes du cimetière chrétien de Bouteilles, près Dieppe, et trouvées par M. l'abbé Cochet, en 1855, 1856 et 1857. — Ces croix renferment des formules d'absolution écrites aux xie et XIIE siècles (1).
Au-dessus sont trois VASES ACOUSTIQUES, provenant des églises de Fry (XVIIe siècle), de Bellencombre (1742) et de Saint-Laurent-en-Caux (xmc siècle). Ils ont été donnés par M. d'Iquelon, M. le curé de Fry et M. le curé de Saint-Laurent.
21. POTERIE et FRAGMENTS DE POTERIE, du xive au xvie siècle.
Ces restes précieux, de la fabrication indigène, proviennent tous des grands travaux opérés à Rouen de 1861 à 1867, pour la construction des rues de l'Impératrice et de l'Hôtel-de- Ville. Bon nombre de ces débris ont été recueillis par M. Paul Baudry et donnés par lui au Musée. Toutefois, dans cet ensemble, nous distinguerons quatre pièces principales que nous signalerons à l'attention du visiteur. C'est d'abord un beau plat, du xve siècle, vernissé de vert et de blanc, trouvé, en 1865, dans la rue de l'Hôtelde-Ville, et donné par M. Lévy, architecte; on lit autour : Uive Mieulx Vault 1 Tard 1 Que 1 lames (vive mieux vaut tard que jamais). 1 - Un pichet vernissé, des mêmes nuances, trouvé, en 1865, dans les fondations de la Banque de Rouen, et donné par M. Lainé-Condé; on lit autour : Vostre. Suis. Je. (je suis vôtre). — Un second pichet de la même terre, de la même couleur et de la même forme, trouvé, en 1844, dans l'ancien Jardin des Plantes, près le Cours Dauphin; on lit autour de ce vase, donné par M. Pottier : Sela. Non. Plus. (cela, non plus). — Enfin, des débris d'un beau pichet et d'un grand plat, donnés par M. Billiard.
(1) Sur ces croix d'absolution consulter les « Sépultures gaul., rom., franq. et norm., » p. 303-318. — « Sépult. chrét., de la période anglonorm., trouvées à Bouteilles, en 1857, » in-So de 69 p. avec gravures, Caen, 1859.
Au-dessus est un ÉPI en terre vernissée, du xvie siècle, terminé par un personnage qui tient une massue.
22. Armoire contenant des VASES DE TERRE, du XIIIe au xvie siècle.
Parmi ces poteries, on remarque des lampes et des tirelires. L'une de ces dernières était remplie de pièces d'argent des xie, Xlle et XIIIe siècles.
— On y remarque aussi quelques PIPES, que je crois du xviie siècle.
Presque tous ces objets proviennent des grands travaux exécutés à Rouen, de 1862 à 1867. Ils ont été recueillis et donnés par M. Paul Baudry.
Au-dessus sont les restes de deux ÉPIS en terre vernissée, du xvie siècle, dont un se termine par un hallebardier.
23. Armoire contenant des POTERIES et FRAGMENTS DE POTERIES, du xvie siècle, recouvertes de vernis verdâtre.
Il y a aussi des VERRERIES fragmentées, du XVIe siècle.
Tous ces objets proviennent de tranchées ouvertes dans la ville de Rouen.
Au-dessus est le moulage, en plâtre, d'une DESCENTE DE CROIX, du xvie siècle.
24. Armoire contenant une série d'OBJETS RELIGIEUX, allant du XIIIe au XVIIIe siècle.
Ce qui abonde, dans cette armoire, ce sont surtout les statuettes en albâtre, en marbre, en bois et en pierre. Je signalerai, particulièrement, un Saint-Pierre et un Saint-Paul, en albâtre, du xive siècle ; Dieu ou le Sauveur, tenant des âmes dans son giron, albâtre du xive ; une SainteBarbe, albâtre du xve ; une Sainte-Anne, albâtre du xve ; un SaintMathias ou un Saint-Mathieu, xvne siècle ; une Sainte-Vierge, en marbre, du xvme ; un médaillon du Christ, en cuivre, du xvne ; un Saint-Jacquesle-Majeur, en cuivre repoussé, du xvie, etc.
On remarquera aussi deux cilices en fer ou chaînes disciplinaires, données par M. Tinel, de Rouen ; un rosaire de capucin, du xvine siècle, et par-dessus tout une petite plaque en plomb très-mince, du xme siècle.
C'est une enseigne de pélerinage qui offre la tête de saint Jean-Baptiste entre deux anges céroféraires.
Au-dessus de l'armoire est le moulage, en plâtre, d'une Mise au Tombeau, du xvie siècle.
25. Cette armoire ne renferme que des articles de FERRONNERIE ancienne, tous en fer forgé et repoussé.
On y remarque des éperons, des étriers, des serrures, des clefs, des marteaux de porte, des lampes, une pipe, un pommeau d'épée damas-
quiné, etc. Les objets sur lesquels nous appellerons particulièrement l'attention, sont deux clefs en fer, forées, et longues de 33 centim. On assure qu'elles proviennent de l'ancienne maison des Templiers de Louviers.
Dans ces derniers temps elles faisaient partie du cabinet de M. Hyacinthe Langlois. Des verroux de" l'ancien château d'Ecouen ; un Saint-Michel terrassant le Dragon, en fer forgé (xvie siècle) ; une tête, en fer repoussé au marteau, ayant autrefois servi de reliquaire (XVIIe siècle) : elle vient du pays de Caux.
Tous ces objets appartiennent généralement au XVIIe et au XVIIIe siècle.
Au-dessus de l'armoire est un moulage en plâtre représentant le Baiser de Judas. Groupe du xvie siècle.
26. Armoire contenant une série de CARREAUX émaillés, de la Renaissance.
Généralement ces pavés proviennent de châteaux et d'églises. Quelquesuns sortent du chœur de Longueville et de la maison d'Ango, à Dieppe.
Au bas de l'armoire se trouvent une brique moulée à relief, de la Renaissance, provenant de Saint-Eustache-la-Forêt, et donnée par M. Baron, maire du lieu ; un petit médaillon, du xvie siècle, représentant l'Adoration des Mages, et trouvée aux environs de Clères ; une antienne à la Sainte-Vierge, gravée au xviie siècle, et venant de l'église de Beausault, près Neufchâtel ; une brique de 1775, sur laquelle sont moulées, en relief, les clefs de saint Pierre ; enfin, des ardoises découpées, du xvie siècle, provenant d'anciennes maisons de Rouen, et données par Me Desmoulins.
27. Grande armoire contenant des CARREAUX émaillés, du Moyen-Age. — La série commence au XIIe siècle pour finir au xvie.
Ces carreaux proviennent du pavage de châteaux et d'églises. Parmi les lieux de provenance nous citerons le château de Clères; les églises de Bouteilles, d'Étran, d'Hermanville, de Berville-sur-Seine, etc. Quelquesuns de ces carrelages ont servi à former des dalles tumulaires aux XIIIe, xvie et XVIIe siècles.
Au-dessus sont des BAS-RELIEFS en bois, du xvie siècle, provenant , d'anciens rétables (l'Adoration des Bergers, la Flagellation et le Crucifiement)
28. Montre contenant des pièces d'ORFÉVRERIE RELIGIEUSE, allant du XIIIe au xvie siècle.
Dans cette montre, la plus riche du Musée, on remarque : Une belle croix-reliquaire, en argent doré, à filigranes et ornée de pierreries. Cette croix, du XIIe siècle, provient de l'ancienne abbaye du Valasse.
C'était un don de la fondatrice, l'impératrice Mathilde, fille de Henri 1er, roi d'Angleterre et duc de Normandie.
Deux agrafes de chape, en cuivre doré; l'une est repoussée et décorée de verroteries. Sur chaque moitié est une figure à relief : l'Ange et la Vierge Marie ? L'autre, décorée d'émaux champ-levés, est un style limousin du XIVe ou xve siècle. On y remarque saint Pierre et saint Paul sous des arcades ogivales.
Quatre custodes en cuivre, des xne et Xlne siècles. Trois d'entre elles sont décorées d'émail.
Trois coffrets ou reliquaires en cuivre émaillé, du xne siècle. L'un d'eux est orné de cabochons.
Deux belles monstrances ou ostensoirs en cuivre, du xve siècle.
Quatre croix processionnelles, dont une du XIVe siècle, deux du xvie et une dernière de MDXXXVI (1536). Deux de ces croix sont en bois : l'une est revêtue de lames de cuivre avec médaillons émaillés, du xive siècle. Celle de 1536 est revêtue de lames d'argent blanc et de cuivre doré, avec attributs évangéliques en métal. Les deux autres croix, du xvie siècle, sont entièrement en cuivre; l'une d'elles est décorée d'émaux.
Un triptyque double, sur bois peint, du xvie siècle. Il provient de la collection Campana.
Deux plaques en cuivre émaillé, dont une représente le prophète Osée.
(XIne siècle.) Au-dessus de la montre est un RELIQUAIRE en cuivre, jadis doré, ayant la forme d'un bras humain, monté sur un caisson ouvragé. La main est dans l'attitude de celle qui bénit. M. Deville le croit du XIIIe siècle : — deux croix d'autel ou de procession, également en cuivre, et du XVIe siècle : — deux vases à fleurs, en cuivre argenté, du xvue siècle : — enfin une lanterne en fer doré, du XVIIIe siècle, destinée à accompagner le SaintSacrement. Elle provient de l'église de Montigny (canton de Maromme).
29. Armoire contenant des objets CTORFÉVHERIE CHRÉTIENNE, allant du XIIIe au XVIe siècle.
Nous citerons dans cette armoire : Io Une crosse en cuivre et un galon broché d'or du XIIIe siècle, trouvés dans la tombe d'un abbé de Jumiéges, et donnés par M. Casimir Caumont; 2o La crosse de cuivre, avec sa bouterolle, d'une abbesse de SaintAmand de Rouen. Cette crosse, du xme siècle, a été trouvée en 1856. On » lit au bas de la volute recourbée ces trois mots gravés en caractères du Xlne siècle : ARGVE : OBSECRA : INCREPA; 30 Une coupe ou hanap de cuivre avec émaux, du XIIe siècle (?i; 40 Calice en cuivre du XIVe siècle, avec des nœuds émaillés; 50 Un flambeau en cuivre émaillé à six pans, de la fin du xive siècle.
Les six écussons armoriés qui le décorent sont répétés par deux. Ce sont les armoiries des Brienne, des Dammartin et des Poyet d'Angers, 60 Plusieurs Christs habillés, en cuivre émaillé, du XIIE siècle. L'un d'eux provient de l'église du Boscguérard, près Clères;
7o Une navette à encens en cuivre doré et émaillé dans le style limousin, du une siècle; 80 Un instrument de paix, du xviie siècle; 9o Un plateau en cuivre émaillé, du XIIe ou du XIIIe siècle; 10° Un petit livre à 'feuilles d'argent et à couverture émaillée, du xvne siècle. Ce livre contient l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, le Symbole des Apôtres en latin; les Dix Commandements en français. Il a été donné par M. Lebouvier, du Havre; 11° Une navette à encens, en argent repoussé, aux armes de Nicolas Colbert, archevêque de Rouen (1691-1708) ; 120 Petit seau à l'eau bénite en cuivre émaillé, du XVIIe siècle; 130 Un autre seau à l'eau bénite, en cuivre, du XVlle siècle, donné par M. Métayer, de Bernay; 140 Des émaux sur cuivre des XIIIe et xvie siècles; 150 Un bassin en cuivre pour la quête, du XVIIe siècle, donné par M. Grout, orfèvre à Rouen; 160 Un bénitier, en cuivre fondu ou métal de cloche, du une siècle.
On lit autour, en caractères du temps : ASPERGES ME DOMINE 17° Deux instruments de paix, en cuivre argenté, du XVIIIe siècle; 180 Une navette, en cuivre argenté, du xvne siècle; 190 Une jolie Sainte-Marguerite sur cuivre émaillé par Laudin, émailleur à Limoges, donnée par M. de La Haye, ancien conseiller à Dùclair; 200 Statue de Vierge, en albâtre, du xvie siècle; 210 Coupe, en cuivre émaillé, du XVIIe siècle, donnée par M. Deville; 220 Coquille ou vase, en cuivre émaillé, du xvie siècle, pour donner le baptême ; 230 Enfin, et par-dessus tout une plaque en cristal de roche sur laquelle est gravé en creux le Baptême de Notre-Seigneur. On croit cette pièce un travail bysantin du IXe ou du xe siècle.
Hauteur 85 millim.
Largeur. 70 Épaisseur. 8
Au-dessus de l'armoire sont deux vases en cuivre, du XVIIe siècle : — puis le BUSTE en bois peint d'un Pape que l'on croit être Alexandre VI, élu en 1492. Ce buste a servi de reliquaire. — A côté est une croix processionnelle, en cuivre, du XVlle ou du xvme siècle.
30. Armoire contenant de l'ÛRFÉVREBIE RELIGIEUSE, du XIIIe au XVIIe siècle.
On y remarque principalement : 1° Cinq calices, dont un du xive siècle, avec sa patène; deux autres du xme siècle, avec nœuds gravés; un du xvile siècle en vermeil, et un autre en argent doré, de 1582. Sous le pied de ce dernier on lit : Ex dono
parefnjtum fris Anth. Languier, Cœlestini, de Senonis. Orate pro eis. Je pèse troys marc e demy, j'ai cousté 45 escus soleil; 20 Deux ciboires, dont un en cuivre gravé et ciselé, du xive ou du xve siècle; l'autre, en cuivre doré, du temps de Henri IV; 30 Une monstrance, en cuivre avec émaux et écusson émaillé, du xvie siècle ; 40 Un reliquaire en bois, du xme siècle, couvert de lames d'argent doré, provenant de J'abbaye d'Eu; 50 Un reliquaire en cuivre, avec tube de cristal, du XIIIe siècle; 60 Un reliquaire en argent, de forme cylindrique, dont le pied est orné d'un écusson en émail. Cette pièce, du xive siècle, renferme un écrit du xvie siècle ; 7o Deux monstrances, en cuivre, du xve ou du xvie siècle; 80 Un instrument de paix, en fer damasquiné d'argent, à poignée mobile, portant sur l'un de ses côtés une inscription arabe en caractères cuflques. Sur la face antérieure est le monogramme du Christ, et autour on lit en capitales romaines : IN PACE FACTA EST DOMUS DOMINI.
M. Pottier croit cet objet carlovingien ; 9o Un instrument de paix, en argent doré, du xvie siècle ; 10° Deux cuillers à communion, dont l'une en argent, du xvie siècle; et l'autre, en cristal de roche, avec garnitures d'argent doré, du xive siècle; 11° Deux petites croix d'argent, du xviie siècle, destinées à être portées au cou; 120 Deux encensoirs, en cuivre, des xve et xvie siècles ; 130 Bassin en cuivre, pour la quête, avec image de saint Christophe, du xviie siècle; 140 Deux chandeliers, en cuivre, du xvie ou du XVIIe siècle ; 150 Un chandelier en cuivre, du xne siècle, représentant David vainqueur du lion ; 160 Un petit chandelier, en cuivre, du XIIIe siècle ; 170 Deux statuettes, en cuivre, représentant saint Pierre et un saint évêque martyr.
Au-dessus de l'armoire sont deux vases de cuivre, du xvue siècle, et une TÊTE en bois peint et doré ayant servi de reliquaire. Elle conserve un fragment de crâne humain. On lit sur le pied du buste : SAINT ROMAIN MARTYRE (sic) (DE ROME?) Ce reliquaire provient de la ville d'Amiens, et a été donné au Musée par M. Montfort, de Paris. — A côté est une croix processionnelle, en cuivre, du XVIIIe siècle.
31. Cette armoire contient des IVOIRES sculptés, allant principalement du xiie au XVIIe siècle.
On y remarque, avant tout, un bas-relief circulaire en ivoire, du Bas-
Empire, représentant l'Adoration des Bergers et Y Adoration des Mages.
Ce bas-relief, sculpté sur la circonférence d'une dent d'éléphant, devait former le corps d'une boîte dont le couvercle et le fond ont disparu. On pense que cette boîte roqde servait de ciboire ou de custode dans l'église primitive (1) (vie ou vue siècle).
Puis un couvert de livre du XIIe siècle et un autre du XIIIe.
Un tau, sculpté en ivoire, du xie siècle, provenant de Jumiéges. C'est évidemment une crosse d'abbé du temps de Guillaume-le-Conquérant.
Trois triptyques, du XIIIe siècle.
Quatre statues de Vierge avec Enfant Jésus, du XVIIe siècle.
Plaquette d'un Ecce homo, du xvie siècle.
Un martyre de saint Sébastien, du xve ou xvie siècle.
Cippe en ivoire, de 25 centimètres de hauteur, d'une seule dent d'éléphant, portant, sculpté à haut relief, un sujet de chasse au sanglier, d'après Rubens.
Un grand peigne en bois sculpté et incrusté de plaques d'ivoire. Il est à deux fins et paraît dater du xve siècle. On croit qu'il vient de la Flandre.
Deux saints moines en bois, du xvne siècle.
Au-dessus de l'armoire sont trois STATUETTES en bois sculpté, du XVIIe et du xvme siècle.
32. Armoire contenant divers USTENSILES du MOYEN-AGE (cuivre et bronze).
On remarque dans cette armoire : lo Deux brocs en bronze, dont un trouvé à Étretat, en 1833. L'autre, sans provenance connue, a été donné par M. Froudière. Tous deux doivent appartenir au xive ou au xve siècle ; 20 Vingt-six cuillers en cuivre, provenant de Criel, des Loges, de SaintAubin-la-Rivière, du Mesnil-sous-Lillebonne, de Vieille-Lyre (Eure), de Saint-Waast-d'ËquiqueviHe, etc.; 3o Vingt et un chandeliers en bronze, entiers ou par fragments, venant des Loges, d'Yébleron, de Douvrend, du Mesnil-sous-Lillebonne, de Neuville-le-Pollet, de Thiergeville, de Bures, etc. ;
40 Un broc ou buire, en bronze, du xive siècle, avec anse et bec fantastiques ; 5° Trois lampes en bronze, à quatre et six becs, avec un godet pendant ; 60 Deux anciens moules de cuivre pour couler des balles de fusil;
(1) En 18*6, M. Deville a publié, sur cette pièce, une note intitulée : « Description d'un bas-relief, en ivoire, représentant l'Adoration des Mages et des Bergers, » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. xi, p. 131-139 et une planche. — On peut trouver le sujet qui nous occupe sur un sarcophage chrétien reproduit par M. Raoul Rochette dans son « Tableau des Catacombes de Rome, » p. 220, pl. v. — Cette pyxide a figuré à l'Exposition universelle de Paris, en 1867. Elle est décrite sous le no 1,325 du « Catalogue de l'Histoire du Travail et des Monuments historiques, » (p. 86).
7o Une écumoire et un réchaud en cuivre, avec restes de vaisselle d'étain du Moyen-Age, recueillis, en 1862, sous les fondations d'une maison voisine du Jardin Solférino, à Rouen.
Au-dessus de l'armoire sont trois marmites en bronze, à trois pieds, venant de Lillebonne, du Val-de-la-Haie, etc.
33. Armoire contenant divers USTENSILES du MOYEN-AGE et de la RENAISSANCE.
On y remarque : 1° Quatre plateaux et neuf assiettes en étain, venant de Duranville (Eure), où ils ont été trouvés dans un puits, en 1858. Plusieurs portent des noms qui sont probablement ceux des clercs propriétaires de ces vases de métal (1) ; 2o Trois brocs en étain, dont un trouvé à Drumare (commune de Beaumont-en-Auge), également au fond d'un puits. Le second porte la date de 1582; le troisième est du XVue siècle ; 3o Deux écuelles en étain, du XVIIIe siècle, à la marque des orfèvres de Rouen ; 40 Trois plateaux d'étain, donnés par M. Billiard. On y voit figurer l'empereur d'Allemagne et ses électeurs. On lit sur l'un d'eux: FERDINAND III D. G. ROM. IMP. S. A.; 5o Deux plaques de la Renaissance ; 60 Médaillon de la Renaissance ; 70 Grand plateau d'étain, du xvue siècle, ayant appartenu probablement à l'ordre de Malte ; 80 Plaque ronde commémorative de la pose de la première pierre d'une maison. Le milieu forme une croix avec les deux noms : BIGOT et DE PARDIEV. Autour de cette croix on lit : SVB HOC SIGNO TVTA. Autour du cercle on lit en deux lignes : « D. 0. M. gratiâ et intcrccss. B. M. V. et S. S. Bartholomœi et Guille. domvs hœc œdificata manebit anno 1645. »
De l'autre côté de la plaque sont les armes des Bigot, autour desquelles on lit : « Guill. Bigot D. de Harengère et de Graveron et aiiorvm et Mar.
de Beavliev conjvges et Gvill. Bigot filivs constrvxère et hvnc lapidè posvère. » Au bas des armes : « In hoc signo florebunt. »
31. Armoire contenant des VERRERIES arabes, vénitiennes, allemandes et françaises.
On remarque, dans cette armoire, un calice en cristal taillé, du XVue siècle (2) ; mais surtout un plateau creux, de fabrication arabe, avec dessins dorés et émaillés, du xvie siècle.
1) Une note sur ces vases, avec leur reproduction par la gravure, a été publiée par M. Métayer-Masselin, dans le « Bulletin monumental, » de M. de Caumont, t. XXVII, p. 425.
(2) A ce calice est jointe une lettre autographe d'un comte de Beaumont, ancien facteur d'instruments de la famille royale, datée du 27 oc-
Au-dessus de l'armoire est un magnifique PLATEAU en verre de Venise, du xvie siècle, décoré d'arabesques d'or et de médaillons peints.
35. Armoire contenant des OBJETS DE CURIOSITÉ d'époques diverses, maisplusgénéralementdes xvieetxvne siècles.
On y remarque plus spécialement : 1° Une montre en cuivre, du xvne siècle, donnée par M. Ribard, de Rouen ; 20 Quatre montres en cuivre, de la fin du xvie siècle, dont une a été donnée par M. Dupont, orfèvre à Rouen. Sur cette montre on lit le nom d'Alphons Gréban, à St Germain de Prez; 3o Une montre en argent, de la Renaissance. On lit au bas d'un écusson: « Rouen, David Thorelet facit; » 40 Horloge en cuivre gravé, du temps de Louis XIII. Ce cadran porte le nom de DVCHAUSSOY, qui était horloger à Saint-Jacques-d'Aliermont, en 1621 (1). C'est donc une horloge normande; 50 Un ASTROLABE ou quart de cercle nautique, du xve ou du xvie siècle (2). On assure que cet instrument a servi à un célèbre navigateur; on va même jusqu'à citer Jean de Béthencourt, roi des Canaries. Cette assertion est probablement hasardée. Toutefois l'objet est fort curieux. Nous le croyons assez rare. Il est renfermé dans un étui de cuir estampé, de la Renaissance, sur lequel on remarque les armes de la ville de Rouen ; 60 Une boîte de cristal carrée et de forme oblongue, contenant de la poussière du cœur de Richard Cœur-de-Lion, découvert le 31 juillet 1838 dans le sanctuaire de la Cathédrale de Rouen. On y a joint des fragments de l'étoffe de soie et de la feuille d'étain, qui enveloppaient le cœur du roi anglo-normand. M. Deville, qui avait fait la découverte, a offert ces reliques au Musée lorsqu'il quitta Rouen, en 1848; 7o L'esquisse, en terre cuite, de la statue de P. Corneille, qui est sur
tobre 1816. Dans cette pièce il établit que ce calice servait autrefois, dans une des églises de Lisbonne, à présenter le vin aux fidèles après la réception de la Sainte-Eucharistie. Lors du célèbre tremblement de terre du 1er novembre 1733, M. de Beaumont, jeune alors, pénétra dans la sacristie de sa paroisse, et sauva cet objet de la destruction.
(1) Voir la « Revue de la Normandie, » de 1862, t. ier, p. 336-337.
(2) Le Musée d'Angers possède un astrolabe du xve siècle. « Répert.
archéol. de l'Anjou, » année 1867, p. 203. - Le Musée des Thermes et de l'hôtel Cluny possède plusieurs astrolabes; mais tous plus récents que le nôtre. Dans le « Catalogue » de 1867, on voit, au no 2,383, un « astrolabe de poche, en bronze doré, du commencement du XVIIe siècle: » au no 3,621, un «astrolabe, en ivoire gravé, avec boussole et cadran, du xviie siècle; » au no 3,622, un astrolabe, en cuivre gravé et doré, de 1612; au no 3,623, un astrolabe, en cuivre, de 1661 ; au no 3,624, un astrolabe, en cuivre doré et gravé, de 1743; enfin, au no 3,625, un autre astrolabe, en cuivre doré et argenté, mais sans date. — M. Vallet de Viriville possède aussi un astrolabe du XVIe siècle qui a été publié dans le « Moyen-Age et la Renaissance. »
le pont de Rouen. David (d'Angers) l'avait donnée à M. Deville, afin qu'elle ne sortît pas de Rouen. En quittant notre ville, ce dernier l'offrit au Musée ; 80 Des colliers en perles jaunes et autres verroteries des XVIe et XVIIe siècles, provenant des anciennes verreries de la forêt d'Eu. Donnés par M. de Girancourt et par M. l'abbé Decorde ; 9o Une bourse, en étoffe, brodée aux armes du cardinal de Saulx-deTavannes, archevêque de Rouen (1734-1759). Était-ce une aumônière ou pour des jetons de jeu?
10o Deux anciennes lanternes, dont une servait au clocheteur qui annonçait la mort d'un chrétien ou d'un confrère dans les carrefours; llo Des bagues 00 teurts, en argent, des XVIe et XVIIe siècles; 120 Deux médaillons ovales, en cuivre, représentant Louis XV et le maréchal de Saxe. Ce dernier a été donné par M.bert, ancien avoué à Rouen; 130 Coupe de métal nommé antimoine, enfermée dans un étui de chagrin. « Cette coupe, brisée par un long usage, servait au XVIIe siècle à administrer ce qu'on appelait l'antimoine, c'est-à-dire l'émétique, au moyen de vin qu'on y laissait séjourner pendant quelques heures (1). »
On croit que celle-ci provient d'un ancien couvent.
Sur cette armoire on voit une statuette de saint Jérôme, en terre cuite.
C'est l'esquisse, à grand caractère, d'un sculpteur du XVIe ou du xviie siècle.
36. MODÈLE de l'église de Saint-Maclou de Rouen.
Ce modèle, chef-d'œuvre d'adresse et de patience, nous offre la représentation de la jolie église de Saint-Maclou, dans son état complet et primitif, tant extérieurement qu'intérieurement et dans ses petits détails. Il est en pâte de papier, dit papier mâché, et en bois.
La tradition veut qu'il ait été exécuté par un prêtre attaché à l'église de Saint-Maclou, qui aurait passé, dit-on, dix années à le faire. Ce qui est certain, c'est que son exécution remonte à trois siècles au moins, puisqu'on y voit figurer les portes primitives de l'église, qui furent remplacées, vers 1540, par les belles portes sculptées en bois, dues au ciseau de Jean Goujon, qu'on admire encore aujourd'hui.
Hauteur, jusqu'à la pointe de la flèche, 0 m. 95 Le SOCLE, qui supporte le modèle, est composé de panneaux en bois de chêne, sculptés dans le style gothique de la fin du xve siècle.
Dans son « Histoire de l'Église et de la Paroisse de Saint-Maclou de Rouen » (page 15), M. l'abbé Ouin-Lacroix, aujourd'hui secrétaire général de la grande aumônerie de France, n'hésite pas à reporter à l'année 1520 le modèle qui nous occupe, et il l'attribue au vicaire de la paroisse; il affirme qu'en 1720 cette pièce était en la possession de M. Lenormand, curé de Saint-Sever et ancien vicaire de Saint-Maclou. Toutefois ce petit
(1) P. Baudry, « Le Musée départ. d'Antiq. de Rouen, » p. 26.
édifice revint plus tard en la possession de la paroisse, car en 1838, dans un moment de détresse, M. l'abbé Grésil, alors curé, crut devoir l'aliéner pour la somme de 800 fr. Toutefois il ne l'aliéna qu'en faveur du public.
Il le céda au conseil municipal de Rouen, qui, à son tour, l'offrit au Musée départemental d'Antiquités.
Au-dessus de cette montre on voit un MODÈLE en fer, réduit au douzième, de l'ancienne croix de la flèche de la Cathédrale de Rouen, incendiée par le feu du ciel en 1822.
Ce modèle a été exécuté, et donné au Musée, par M. Lefoyer, maître serrurier à Rouen.
37. Ancien TABERNACLE en bois sculpté, découpé à jour et se terminant en forme de clocher octogone.
Cette jolie sculpture, des premières années du xvie siècle, vient de l'église du Vié-Rouen-sur-Seine, près Saint-Étienne-du-Vauvray (Eure).
Il est supporté par une base de lutrin en bois, aussi du xvie siècle.
38 et 39. Montre contenant des MÉDAILLES gauloises, gallogrecques et gallo-romaines en or, électrum, argent, potin et plomb. f. Ay-¿ --- /U< n-1 La série des monnaies gauloises du Musée de Rouen est une des plus considérables qui existent.
Elle compte six cent quarante pièces, dont quatre-vingt-dix-sept en or ou électrum, deux cent quatre-vingt-sept en argent, haut et bas-titre, et deux cent cinquante-cinq en bronze, potin et plomb. Des étiquettes, placées sous les pièces, indiquent le lieu de provenance lorsqu'il est connu. Plusieurs de ces pièces proviennent de la Normandie, notamment de Lisieux, d'Évreux, de Brionne, d'Avranches, de Louviers, de Lyons-la-Forêt, des Andelys, de Triquerville (Eure), de Couville (Manche), d'Elbeuf, de Caudebec-lès-Elbeuf, de Limésy, de Pavilly, d'Ectot-lès-Baons, d'Yvetot, de Caudebec-en-Caux, de Cailly, de Doudeville, de Cany, de Bellencombre, de Saint-André-sur-Cailly, d'Yquebeuf, près Cailly, de Roncherolles-enBray, de Fallencourt, de Vattierville, de Fécamp, de Normanville, de Mortemer-sur-Eaulne, de Saint-Saire, de Neufchâtel, de Lillebonne, de la forêt de Brotonne, du Bois-l'Abbé, près Eu, et de Sainte-Beuve-Épinay (Seine-Inférieure)
40 et 41. Montre contenant une suite de MONNAIES royales de France, en or, argent et cuivre.
Les monnaies mérovingiennes sont au nombre de dix-sept en or et de quatre en argent. Ces dernières ont été trouvées à Envermeu en 1853 (1).
(1) Sur les monnaies franques, en argent, trouvées à Envermeu, en 1853, consulter : « Description de cinq Monnaies franques inédites trouvées dans
Quelques tiers de sol d'or ont été trouvés à Lucy (1), à Yvetot, à Rouen, à Arques, etc. — Quelques-uns d'entre eux ont été frappés à Rouen et à Bayeux.
Les deniers carlovingiens en argent sont au nombre de vingt. Il y a des deniers de Charlemagne et de Louis-le-Bègue, des deniers et oboles de Charles-le-Chauve frappés à Rouen. La seconde race est représentée ici avec très-peu de lacunes.
La série de la troisième race y est presque complète. On y remarque un royal en or de Charles V, un salut d'or de Charles VI, des gros en argent de Henri VI, comme roi de France, un double Henri II en or, un pied-fort de France de Henri IV, un pied-fort de quart d'écu de Louis XIII, etc.
42. Montre contenant des MONNAIES ducales et royales, normandes et anglo-normandes.
Nous citerons, parmi ces pièces, des deniers en argent : des Richards, de Guillaume-le-Conquérant, de Guillaume-le-Roux, de Henri 1er, de Henri II, de Richard Cœur-de-Lion et de Jean-sans-Terre. Il y a aussi quelques monnaies anglo-françaises, du xve siècle.
Suite de MÉDAILLES et JETONS en argent et cuivre, relatifs à la Normandie et aux diverses Corporations et Sociétés de la ville de Rouen. La série va du xve au xixe siècle.
43. MÉDAILLES et MÉDAILLONS français et étrangers, du XVIe au XIXe siècle.
On y remarque le grand médaillon en bronze fondu de Marin Le Pigny, chanoine et médecin à Rouen au xvie siècle. On lit autour de cette belle pièce : MARINVS LE PIGNY REG. CONS. ELEEM. ECCL. ORD. CAN.
ARCHID. ET MED. ROTH. DE CANVS. 1521.— F. ROBINET, MEDlCVS, FACIEBAT.
44. Assemblage de PAVÉS en terre cuite, dits p'lombés, à dessins incrustés, du XIIIe siècle.
le cimetière mérovingien d'Envermeu, précédées de Considérations hist.
sur les Systèmes Monét. en usage chez les Francs, aux ve et vie siècles, » (par M. Thomas), in-8o de 45 p., avec 1 pl. Dieppe, Delevoye, 1854. —
« La Normandie souterraine, » par M. l'abbé Cochet, lre édit., p. 353 à 397; 2e édit., p. 357-363.
(1) Sur les cinq triens, en or, trouvés à Lucy, en 1851, consulter : « Note sur cinq Monnaies d'or trouvées dans le cimetière mérovingien de Lucy, près Neufchâtel, en 1851, » in-8o de 8 p. et 1 pl. Rouen, Péron, 1852. — « Revue de Rouen, « année 1852, p. 203-220. — « La Normandie souterraine, » lre édit., p. 247-252; 2e édit., p. 299-304.
Ils proviennent de l'ancienne abbaye de Sainte-Catherine de Rouen.
On voit sur ces curieux pavés les léopards de Normandie et les lis de France.
45. Cadre contenant des PAVÉS émaillés, du xvie siècle, provenant du château de Clères.
46. BAS-RELIEF en marbre blanc de style italo-byzantin, du ixe ou du xe siècle.
Il représente le Baptême de Notre-Seigneur. On lit au haut en caractères grecs des bas-temps : t H BAII — TICIC.
On pense qu'il a dû décorer originairement une cuve baptismale.
47. BASSIN de fontaine, en plomb, des premières années du xve siècle.
Il est orné de panneaux à meneaux et dais gothiques, au centre desquels alternent des têtes de lion et des anges portant un écusson armorié. De la gueule des lions jaillissait l'eau des robinets.
Longueur 1 m. 94 Hauteur. 0 54
Ce bassin a été déposé quelque temps dans la cour de la préfecture ; il provient du prieuré de Saint-LÔ de Rouen.
Dans ce bassin en plomb sont plusieurs bas-reliefs et moulages, provenant d'églises.
48. STATUE de saint Rocli, en bois peint, du XVIe siècle.
49. STATUE de saint Jean-Baptiste, en bois peint, du xvie siècle.
50. STATUE de pierre, du xive siècle, représentant une Vierge sage tenant sa lampe à la main.
Elle provient de la Cathédrale de Rouen.
51. STATUE de pierre, du xive ou du xve siècle.
Elle représente une Vierge avec l'Enfant Jésus. Elle fut jadis couverte de peinture. — Elle provient de l'église de Grainville-sur-Ry.
52. STATUE en pierre, du XIIIe siècle, autrefois peinte et dorée, représentant la Sainte-Vierge avec l'Enfant Jésus.
Cette statue a été achetée à la vente de M. A. Pottier, en 1867.
53. CHASSE de saint Sever.
Cette châsse, la seule qui reste aujourd'hui, avec celle de saint Romain, des nombreux reliquaires du même genre que possédait la Cathédrale de Rouen, avait été donnée à cette église par un de ses chanoines, Drogon de Trubleville, dont on voit la pierre sépulcrale dans la cour du Musée.
La châsse est en bois de chêne, revêtue de lames de cuivre doré et argenté, à dessins estampés, et garnie de bordures ornées de cristaux colorés. Des roses à six feuilles, empruntées aux armoiries des Trubleville et qu'on retrouve sur la pierre sépulcrale de ce chanoine, garnissent ses huit panneaux. Sur ses quatre portails, sont placées autant de figures d'évêques argentées. Celle de saint Sever, qui est dorée, occupe le faite central de la châsse.
Ce reliquaire, qui avait été dépouillé d'une partie de ses ornements et abandonné pendant de longues années (1), a été restauré sur les indications existant à la châsse elle-même, et d'après la description qu'en ont laissée les historiens de la Cathédrale.
Sur le plateau de la châsse est gravée, en caractères du temps, cette inscription : « Hanc cassam dedit Drogo de Trublevill. gloriose virgini Marie, in qua positum est corp. beati Severi et brachia sanctorum Supplici Germani Melagni : hos ego Drogo, precor, ut me sic vivere, precor, ne dapner donet et me pfata (praefata) coronet. »
Traduction.
« Drogon de Trubleville a donné à la glorieuse vierge Marie cette châsse, dans laquelle ont été placés le corps de saint Sever et les bras des saints Sulpice, Germain et Melaigne. Moi Drogon je les prie qu'ils me fassent vivre, je les en prie, de manière que je ne sois pas damné et que la susdite (vierge) me gratifie et me couronne. »
Sur le listel, au-dessous, on lit, sur trois des côtés, les mots suivants : S. Severus. Sanctus Stofanus. S. Suplicius.
Parmi, sont écrits ces deux versets du Psalmiste : Domine, dilexi decorem domus tue Nepdas (perdas) com (sic) impiis animam meam.
L'âge de ce précieux monument, que nous fixons aux dernières années du XIIe siècle, se trouve confirmé par le nom de Richard Cœur-de-Lion,
(1) On n'apprendra pas sans élonnement qu'au siècle dernier cette châsse n'appartenait déjà plus au trésor de la Cathédrale. En 1787 elle était la propriété de M. Poterat, seigneur d'Emendreville (aujourd'hui SaintSever). A l'époque dont nous parlons, elle passa, ainsi que la seigneurie, entre les mains de M. Elie Lefebure, de Canteleu, dont les fils en ont fait don au Musée, en 1835. Il est probable que cette belle châsse avait quitté la Cathédrale en 1562, l'année des troubles et du pillage occasionnés par la Réforme.
rex Ricardus, qui se lit sur le listel du plateau. On sait que ce prince régna de 1189 à 1199.
Ce reliquaire, qui affecte la forme d'une église en croix, a 1 m. 06 de long sur 0 m. 48 dans sa plus grande largeur. Sa hauteur, jusqu'à la crête du toit, est de 0 m. 62.
Il a été donné au Musée par MM. Ch. et Ant.-Élie Lefebure, de Rouen.
Le SOCLE, en pierre de Caen, sur lequel il est placé, a été exécuté sur le modèle des entrepieds ou montants du portail des Libraires de la Cathédrale de Rouen. Les seize petits BAS-RELIEFS qui y sont encastrés, ont été moulés sur les mêmes entrepieds.
M. Deville a donné le dessin et la description de cette châsse de saint Sever dans les « Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, » année 1836 (1).
54. GROUPE de pierre représentant Sainte Anne apprenant à lire à la Sainte-Vierge.
Découvert à Monville et donné par M. le baron de Monville.
55. Deux PAREMENTS d'autel en étoffe décorée de jais, du XVIIIe siècle.
56. STATUE de pierre, du xvie siècle, représentant sainte Catherine avec tous ses attributs.
57. BAS-RELIEF en albâtre, du xve siècle, que nous croyons représenter le Martyre de saint Thomas de Cantorbéry.
58. STATUE de bois, du XVIIIe siècle, représentant l'apôtre saint André.
59. BAS-RELIEF en albâtre, du xve siècle.
Sujet inconnu, dit M. Deville.
On croirait volontiers voir les anges allant avertir le patriarche Lot dans Sodome.
60. CROIX sculptée, en pierre, du xvie siècle : sur la face antérieure, Jésus en croix, ayant à ses pieds les Saintes Femmes ; sur la face opposée, la Vierge tenant l'Enfant Jésus dans ses bras; sur le fût de la croix, un saint martyr, peut-être saint Sébastien.
(1) « Notice sur la Châsse de Saint Sever, » par M. H. Deville. dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. x, p. 340-368.
Cette jolie croix, qui était sans doute dans un cimetière, a été donnée par M. Frédéric Reiset. — On assure qu'elle provient du département de l'Eure.
61. PIERRE et INSCRIPTION tumulaires, du xve siècle, provenant du cloître des Emmurées de Rouen.
On voit figurer sur la dalle le Christ en croix entouré de sa sainte Mère et de saint Jean, son disciple. Au pied de la croix sont deux religieuses à genoux.
On lit au bas l'inscription suivante : CY GISSENT VÉNÉRABLES RELIGIEUSES DE CEST NOTABLE MONASTÈRE SEURS JEHE(N)NE MARGUERIES ET KATHERINE BOQUET LESQ(UE)LLES POR LA RÉÉDIFICACIO(N) DU CLOISTRE ONT FAIT FAIRE LES DEUS PILLIERS DE CHI DE VA(N)T ET TRESPASSERE(N)T LA DITE JEHE(N)NE LE IXe JOUR DE AVRIL L'A M. CCCC LU ET LA DITE KATERINE LE XVIIIE JOUR DE MARS L'A M CCCC LI. PRIES DIEU POUR ELLES.
Cette inscription, remarquable par la beauté des caractères, était placée dans le cloître, vers l'angle de la galerie regardant l'ouest. — Elle a été donnée au Musée par le Génie militaire.
Hauteur de la pierre 0 m. 97 Largeur. 0 70
62. INSCRIPTION tumulaire d'Anne Le Viguereulx, religieuse emmurée de Rouen, décédée en 1483.
Cette pierre provient, comme la précédente, du cloître des Emmurées, et elle a été également donnée par le Génie militaire.
On lit sur cette pierre : CY DEVANT GIST HONORABLE ET DÉVOTE RELIGIEUSE SEUR ANNE LE VIGUEREULX FILLE DE JEHAN LE VIGUEREULX JADIS BOURGEOIS DE ROUEN DE LA PAROISSE DE SAINT LO LAQUELLE FUST VESTUE EN CE MONASTÈRE L'A MIL CCCC IIII" ET TROYS LE XXe Jor D'AVRIL ET TRESPASSA EN DIT AN LE XXlIe JOr D'OCTOBRE ET DE LA DITE RELIGIEUSE EST DEMOURÉ EN CESTE ÉGLISE CENT SOVS DE RENTE A TOUJORS ET AULTRES BIENS. PRIES DIEU Por ELLE.
63. PIERRE tumulaire, de 1464, provenant de l'église de Freneuse, près le Pont-de-l'Arche.
Le défunt, conduit par son patron, est agenouillé devant la Vierge qui
tient le corps de Jésus-Christ sur ses genoux. On lit, au bas, l'inscription suivante : CY DEVANT GIST NOBLE HOME JACQUES FILLIEUL ESTCIER sr DE PRENEUSE LEQUEL TRESPASSA L'AN MIL CCCC L. XIIII LE XIIE Jor D'OCTOBRE PRIES Por LUY.
64. INSCRIPTION tumulaire sur marbre blanc donnée par M. Bion, maître de pension à Normanville, qui assurait l'avoir recueillie dans les ruines d'une vieille église ou chapelle.
CI DEVANT GIST LE CORPS DE MESSIRE HUGUES sr PATRON DE NORMANVILLE, CLIPONVILLE, AUSSEVILLE, Ste MARGUERITE ET AULTRES DÉPENDANCES DÉCÉDÉ EN CE JOUR DU Ille JOUR DE Xbre ANNO DOMINI icc V c XXCIII (1584) REQUIESCAT IN PACE.
Hauteur de la pierre 0 m. 45 Largeur. 0 30
65. PIERRE encastrée dans la muraille, portant cette inscription, en caractères du Xlle siècle : ASTRONOMIA
Les lettres ont 18 centimètres de hauteur.
Cette pierre, qui devait accompagner un cadran solaire, était placée dans le mur méridional de l'ancienne tourelle carrée du porche de la Cathédrale de Rouen, qui est adossée à la tour de Beurre. Elle était masquée sous des constructions postérieures.
66. CUL-DE-LAMPE en pierre, du xvie siècle.
Il provient de l'ancienne chapelle de Sainte-Venisse (Véronique) au Bois-Guillaume, et a été donné par M. Delaquérière.
Il supporte le moule de plâtre d'une statue assise, du xive siècle, représentant peut-être le roi saint Louis.
67. Quatre SOCLES et STATUES moulées, au Portail des Libraires, à la Cathédrale de Rouen. Les images représentent des Vierges folles les lampes renversées.
68. CHAPITEAUX de pierre, de la Renaissance.
Ils proviennent du chœur de l'église de Saint-Martin-sur-Renelle, démolie vers 1864.
69. Deux BAS-RELIEFS en albâtre, du xive siècle.
L'un représente la Sainte-Face accompagnée de saint Pierre et d'un saint évêque, de sainte Catherine et de sainte Avoye, et puis d'une Résurrection et d'une âme emportée par les anges. Le sujet du second bas-relief, passablement mutilé, est plus malaisé à déterminer, bien que l'on y reconnaisse clairement le Sauveur du monde derrière lequel est saint André.
Ces deux morceaux ont été donnés par M. Groult, docteur-médecin à Rouen.
Au-dessus du no 70 et au-dessous du no 67, sont deux Moulages en plâtre, provenant du cabinet de M. E.-H. L. (Langlois), et qui représentent la Fuite en Égypte et le Massacre des Saints Innocents.
70. Cinq BAS-RELIEFS en albâtre, rehaussés de couleurs.
Ces bas-reliefs, qui représentent des Actes de la Passion de NotreSeigneur (VArrestation au Jardin des Olives, la Flagellation, le Crucifiement, la Mise au Tombeau, la Résurrection), sont du xve siècle et proviennent probablement de quelque ancien rétable. Le Musée les a achetés, en 1832, à l'église de Rouvray, près Forges-les-Eaux.
71. Cinq BAS-RELIEFS en albâtre, représentant Jésus saisi par les Juifs au Jardin des Oliviers, Jésus mourant sur la croix, Jésus descendu aux enfers, représentés par la gueule d'un dragon, Jésus sortant du tombeau, et enfin un Jugement dernier.
Ces bas-reliefs, qui proviennent probablement d'une ancienne Passion du xive ou du xve siècle, étaient autrefois dans l'église de Saint-Denissur-Scie (canton de Tôtes).
72. MOULAGE en plâtre du COUVERCLE en bois du baptistère actuel de l'église Saint-Romain de Rouen, autrefois dans celle de Saint-Étienne-des-Tonneliers de la même ville.
Ce couvercle appartient à la Renaissance. Le moulage a été acheté en 1854 de M. Hipp. Bellangé, directeur du Musée de peinture.
La BASE de pierre qui le supporte vient, dit-on, de Saint-Cande-leVieux.
73. BOISSEAU étalon, en bronze, de l'abbaye de Jumiéges, exécuté en 1570.
Sur la frange supérieure de ce boisseau est gravée cette inscription : !
BOYSSIAU. DES. RELIGIEVLX. PRIEVR. ET. COVVENT. DE.
LABBAYE. DE. JUMIEGES. POVR. SERVIR. DESTALLON. EN.
LEVR. MARCHES. ET. BARONNIES. DE. DVRCLER. ET. JUMIEGES.
SUIVANT. LARREST. DE. LA. COURT. DE. PARLEMENT. DU.
QUATRIESME. DE. FEBVRIER. MIL. V. CENS. SOYXANTE. ET. DIX.
Au fond du boisseau, sur sa panse et sur la frange, sont sculptées les armes de l'abbaye de Jumiéges.
Le receveur de l'abbaye de Jumiéges, à Duclair, ayant employé de fausses mesures, et, par suite, ayant été condamné à être pendu (sentence qui reçut son exécution), l'abbaye fit faire, en 1570, ce boisseau, pour servir d'étalon et être déposé à Duclair, d'où il est passé dans ce Musée.
Il contient 26 litres 93 cent. Ce vase est du plus beau style et rappelle l'art antique.
74. Deux ROSACES en pierre sculptée, du xve siècle.
Ces deux belles pièces sont peintes et présentent des écussons. On les a détachées de l'ancienne église de Saint-Étienne-des-Tonneliers de Rouen.
Elles ont été données au Musée par MM. Paul et Gustave Coulon, de Rouen.
75. CLEF DE VOUTE en pierre, du xvie siècle, provenant de l'ancienne église Saint-Herbland de Rouen.
76. CHAPITEAU de pierre, du xvie siècle, provenant de l'église Saint-Pierre-l'Honoré de Rouen, démolie en 1842.
77. Trois SOCLES en pierre sculptée, du xvie siècle, provenant de l'ancienne église Saint-Lô de Rouen.
78. CLEF DE VOUTE en pierre, du xvie siècle, provenant d'une ancienne église de Rouen.
79. FRAGMENT d'un bénitier en marbre blanc, aux armes d'Antoine Bohier, abbé de Saint-Ouen.
Donné par M. Hilaire, de Néville. — Malgré l'écusson, je suis tenté d'attribuer ce morceau au XVIIe siècle.
80. Dossier de CHAISE épiscopale.
Le fond présente un saint Antoine du Désert, sculpté sur marbre en très-bas relief. L'image est encadrée dans une mosaïque aussi en marbre à laquelle on donne le nom d'opus Alexandrinum. On considère cette pièce comme appartenant au Bas-Empire grec.
81. FRAGMENT de mosaïque byzantine représentant une tête de femme, sur fond d'or, et provenant de la basilique de Saint-Ambroise à Milan.
On attribue ce travail au vue ou au Vine siècle.
82. FRAGMENT d'une mosaïque en marbre du Bas-Empire, rapporté de Rome par un officier du corps expéditionnaire.
83. Trois ÉcussoNs sculptés sur pierre, du XVIe siècle, provenant d'églises.
84. BAS-RELIEF en albâtre, représentant une âme reçue au paradis.
85. BAS-RELIEF en albâtre peint, représentant Jésus mis au tombeau.
86. BAS-RELIEF en bois, du XVIIe siècle, représentant NotreDame- des-Douleurs.
87. Deux STATUETTES de pierre, représentant des personnages couronnés, jouant de la harpe et du psaltérion.
Ces statues viennent de l'ancienne abbaye de Saint-Wandrille.
88. Beau CHAPITEAU en pierre, du xiie-xme siècle.
Sur chaque face il est décoré de palmes, et à chaque angle saillissent des griffons ailés, à tête de femme. On pense que ce chapiteau vient de l'abbaye de Saint-Denis et qu'il a été donné par M. Pottier.
89. CHAPITEAU en pierre, sculpté à palmes, du xie siècle, trouvé dans les fondations de la tour Saint-Romain de la Cathédrale de Rouen.
Déposé au Musée par les soins de feu M. Alavoine, architecte de la Cathédrale.
Hauteur 0 m. 24 Largeur en dessus. 0 44
90. CHAPITEAU en pierre, du xive siècle, représentant deux personnages à genoux, deux moines peut-être.
Ce morceau provient dè l'église de Saint-Pierre-l'Honoré, démolie en 1842. — Il a été donné au Musée par M. Rouvallon.
91. MASCARON en pierre, du XIIIe siècle, provenant de la Cathédrale.
92. SCULPTURE sur pierre, du XIIIe siècle, représentant Nabuchodonosor changé en bête.
Cette pierre, qui provient de la Cathédrale, était placée entre le Portail de Saint-Jean-Baptiste et la tour Saint-Romain, où elle servait d'arêtier.
93. Deux CHAPITEAUX romans, du xie ou du XIIe siècle.
94. CHAPITEAU en pierre, de l'église de Saint-Gervais de Rouen.
On fait remonter ce chapiteau au ve siècle, à l'église bâtie par saint Victrice.
Il a été trouvé en 1838 lors de la construction de l'aile méridionale.
95. CHAPITEAU en pierre, du palais des ducs de Normandie à Lillebonne, aujourd'hui détruit.
96. CHAPITEAU de pierre, du xe siècle, provenant de l'ancienne chapelle de Saint-Valery, à Etretat.
Offert au Musée, en 1842, par M. l'abbé Cochet.
97. Deux FRAGMENTS de frises, en pierre, du XVIe siècle, provenant de l'église de Saint-Cande-le-Vieux.
Donnés par M. Delaquérière.
98 et 99. Deux CHAPITEAUX en pierre, superposés, provenant du cloître de l'abbaye de Saint-Georges-deBocherville. (XIIe siècle.) CHAPITEAU, quadruple accouplé, couvert de BAS-RELIEFS divisés en sept sujets ou tableaux, dans l'ordre suivant : L'Annonciation, la Visitation, les Couches de la Vierge, les Bergers, 1 Enfant Jésus au berceau, Hérode et le Massacre des Innocents, la Présentation au Temple.
Il a été décrit et dessiné par M. Deville, dans son a Essai hist. et descript. sur l'église et l'abbaye de Saint-Georges-de-Bocherville, » p. 16, pl. III bis, no 2.
Hauteur 0 m. 26 Donné par M. Auguste Leprevost.
CHAPITEAU gémellé, représentant une suite de musiciens faisant danser une Jongleresse. Les instruments dont ils jouent sont: la harpe, le violon, l'organistrum, le psaltère, la lyre d'amour, le syrinx ou flûte de Pan, la vielle, la cythare et le tintinnabulum ou carillon.
Ce bas-relief, justement célèbre, a été dessiné et décrit dans plusieurs ouvrages, notamment dans le «Voyage en Normandie » de Dawson Turner, dans les « Monuments français inédits » de Willemin, dans « l'Histoire de l'abbaye de Saint-Georges-de-Bocherville » de M. Deville, et dans les « Mémoires de la Société royale de Douai, » par M. de Coussemaker (1).
Il provient du cabinet de E.-H. Langlois.
Hauteur 0 m. 27 Le fût qui supporte ces deux chapiteaux a été restitué d'après ceux encore existants à la Salle capitulaire de l'abbaye de Saint-Georges-deBocherville, dont ils faisaient partie.
100. CHAPITEAU gémellé roman, du xie siècle.
101, 102, 103 et 104. BAS-RELIEFS en albâtre, des xve et XVIe siècles.
Le no 101 est de la fin du xvie siècle. Il représente la Vierge dans sa gloire et provient du Cabinet de M. E.-H. Langlois.
Le no 102 est du xve siècle et provient de l'ancienne abbaye du Mont Sainte-Catherine. M. Deville croit y reconnaître l'allusion à une visite qu'une tête couronnée avait faite à l'abbé du monastère. «Derrière le roi, dit-il, est son argentier : ce qui fait présumer que la visite a été suivie d'une donation. » Pour nous, nous serions plus porté à y voir une allusion au privilége de la Fierte ou à la délivrance d'un captif par saint Romain.
Cette pièce a été donnée par M. Cheuvreux, de Montigny-lès-Rouen.
Le no 103 est aussi du xve siècle, et il représente Jésus portant sa Croix.
Il provient du maître-autel de l'église du Tronq, près Louviers. Il a été donné par MM. Bourdon, du Tronq, et Chérot, de Paris.
Le no 104 est également du xve siècle, et il représente une Assomption.
Il a été donné par M. Vautier, du Mesnil-Esnard.
(1) « Ce monument, dit M. de Coussemaker, par la réunion et la variété des instruments qui y sont figurés, peut être regardé comme le morceau de sculpture du Moyen-Age le plus curieux et le plus intéressant qui soit à présent connu. »
105. SCULPTURE sur pierre, du xvie siècle, représentant une tête sur un oreiller.
Elle dut faire partie d'un groupe représentant le Trépassement de la Sainte- Vierge.
Elle provient de l'ançienne église de Caillouville, près Saint-Wandrille.
106. Deux grandes CLEFS de voûte à rosace, en pierre, rehaussées de dorure et de couleurs.
Elles ornaient deux des premières travées du berceau de la nef de la Cathédrale de Rouen, vers la lanterne centrale. En 1843, elles ont été déplacées comme menaçant ruine. Les quatre autres ont été récemment encastrées dans la façade nord de la cour du Musée.
Celle qui décorait la première travée, sur laquelle on voit l'agneau tenant le guidon, porte l'inscription suivante, qui est gravée en creux dans la pierre : DVRANDs : ME : FECIT : Durand m'a fait.
Ce nom, qu'on pourrait prendre, au premier abord, pour celui du sculpteur qui a orné cette clef de voûte, doit être le nom de l'artiste auquel on doit la construction des voûtes de la nef de la Cathédrale, au commencement du XIIIE siècle.
107. PERSONNAGES drapés, en pierre, du XIIe siècle. (Le haut du corps manque.) Le tabouret sur lequel ils sont assis, est garni d'un riche coussin. Une des figures tient la harpe en main. Ces statues, dont le style a le plus grand rapport avec le Portail de Saint-Jean-Baptiste à la Cathédrale de Rouen, proviennent de ce grand édifice. Elles ont été trouvées dans les murs qui soutenaient la tour centrale, laquelle appartient à l'ogive primitive.
Ces pierres y étaient entrées comme blocage et ont été enlevées au moment où l'on a assis la flèche de fonte. M. Deville, qui croit à une reconstruction totale de la Cathédrale au commencement du une siècle, considère ces pierres comme des épaves de l'incendie de 1200.
108. MOULAGES d'un grand nombre de Bas-Reliefs, en pierre, du xive siècle, qui décorent le Portail des Libraires à la Cathédrale de Rouen.
On y remarque surtout les scènes de la création du monde.
109. TÊTE en pierre, coiffée d'une tiare et rehaussée de couleurs.
Cette tête, du xve ou du xvie siècle, doit être celle d'un Père Éternel.
MO. PLAQUE DE CHEMINÉE, en fonte armoriée, du XVIIe siècle.
r i M1. EPI en terre cuite, de l'époque de la Renaissance, provenant d'un manoir normand situé entre Lisieux et Pont-l'Évêque.
Cette belle pièce, haute de près de 2 m., est en terre de Manerbe, près Lisieux, et parait sortir de ces ateliers de fabrication dont les produits sont devenus célèbres. Le Musée céramique de Sèvres et les amateurs se disputent à présent la possession de ces épis. — Celui qui nous occupe se compose de plusieurs pièces nuancées de diverses couleurs. Le tout se termine par une colombe que surmontait une girouette blasonnée. — Ce curieux produit de la céramique normande a été généreusement donné au Musée, en 1868, par M. Delaunay, dessinateur et peintre, qui l'a rapporté lui-même du département du Calvados.
SALLE DEVILLE.
1
Cette belle salle, entièrement antique et presque toute romaine, est la plus élégante du Musée. Elle renferme les objets d'art les plus délicats et les plus précieux de la plus haute civilisation dont ait joui notre pays à l'origine de son histoire. C'est pour cela qu'elle a été décorée avec plus de soin que les autres. C'est là que l'on a placé les peintures de la Renaissance sorties de la belle maison de la rue de la Grosse-Horloge, qui portait le n° 115.
C'est d'elle, en effet, que vient le panneau peint, doré et ramagé qui décore la poutre du plafond, ainsi que le chiffre, soutenu par des sirènes, qui orne la cheminée. L'élégant panneau qui avoisine la Salle de la Mosaïque provient également du même salon, ainsi que l'encadrement de la porte du cabinet du Conservateur.
Au-dessus de cette porte en chêne, du temps de Louis XIII, on remarquera un charmant médaillon de femme, au bas duquel on lit : AGERE. ET. PATI. FORTIA.
Parmi les décorations de cette salle, nous mentionnerons encore une belle ARMOIRE en ébène, du temps de Louis XIII.
On y remarquera principalement les riches sculptures des deux grands panneaux inférieurs.
Au-dessus de ce meuble, est un grand médaillon en plâtre colorié, représentant Napoléon III.
1. Grande armoire consacrée à la CÉRAMIQUE antique (étrusque, grecque et romaine).
La partie haute et les deux côtés de cette armoire renferment des vases grecs et étrusques. Il n'y a pas moins de
cent soixante-seize pièces appartenant à ces deux civilisations reculées. Soixante-quatorze sont à droite, cinquante-six sont à gauche et quarante-six au haut. Ces derniers sont les plus remarquables comme grandeur. Parmi ces vases, quatre-vingt-huit proviennent du Musée Campana. Dans ce dernier groupe on distingue trente-trois vases étrusques et cinquante-trois vases grecs. Les grecs se divisent en vases d'ancien style, en vases vernissés, en vases à figures noires et en vases à figures rouges.
Parmi les vases grecs ornés de peintures, nous en citerons trois qui se distinguent des autres. Le premier est une COUPE PEINTE, antique, à deux anses, de la collection du prince de Canino (no 157, Catalogue de 1837). Des cavaliers et des lutteurs sont peints, en noir, sur la frise de la panse. Sa hauteur est de 21 centimètres. — Le second est un VASE PEINT, DE NOLA, à deux anses, de la collection Durand (nO 739). D'un côté, est un éphèbe s'exerçant à sauter avec des masses de plomb à la main. De l'autre, est un Pédotribe armé de sa baguette. Sa hauteur est de 33 centimètres. — Le troisième enfin est une AMPHORE tyrrhénienne à peintures rouges. On y a représenté une chasse au sanglier; au revers est une panthère entre deux grands coqs. La fabrique assez grossière de ce vase et le caractère des sujets qu'on y a peints, lui assignent une haute antiquité. La hauteur est également de 33 centimètres.
Le reste de l'armoire, c'est-à-dire la partie centrale et la partie inférieure, ne renferment que des vases romains trouvés en France et, presque tous, dans la Seine-Inférieure.
Cette catégorie de vases gallo-romains se partage en trois classes. Dans la partie haute sont des vases aux offrandes, des tétines, des trépieds, des coupes, etc. Deux vases à couverte noire, rencontrés à Rouen, portent en lettres blanches les mots : AVE (salut) et MISCE (mêlez). On y remarque aussi un beau vase noir à relief, provenant de Bavay.
La partie centrale est occupée par des vases rouges en terre de Samos.
On y remarque des mortiers, des coupes, des plateaux, des soucoupes, des bols, de jolies petites cruches et une ou deux urnes seulement. Deux de ces vases sont à reliefs et entiers. Les vases samiens, toujours rares dans les collections, sont ici au nombre de quatre-vingt-huit. Généralement ils sont bien conservés. C'est dans cette seule classe que se trouvent les noms de potiers. J'ai pu déchiffrer les treize suivants : LIBERIM (Barentin) ; CARA TILIM et SOLI (NI) OF (Saint-Martin - en-Campagne) ; MERRINVS (Vannes) ; NEPPIN — VVLVS — DRIN ou ORIN — DA. MI — DAMINI F — CIISIANI F — SENILIS F — MACER — MARIVS.
La partie basse de l'armoire est remplie d'assiettes et de cruches en terre rouge, blanche ou noire.
Les lieux de provenance qui nous soient connus sont pour la France : Vannes, Évreux, Bavay ; et pour la Seine-Inférieure : Yébleron (1819-33) ; le Mesnil-sous-Lillebonne (1820-1840); Grèges, Braquemont et CaudeCôte, près Dieppe (1827-1829) ; Rouen (1827, 1837, 1846, 1850) ; Maulévrier (1834); Saint-Denis-le-Thiboult (1835); Barentin (1838); Tiétreville (1842) ; Cauville (1844) ; Eu (1844-1852) ; Quatrcmares, près Rouen (1843); Sainte-Beuve-Épinay (1846); Eslettes (1847). Il faut citer surtout les localités fouillées par M. l'abbé Cochet, telles que Neuville-le-Pollet, en 1845 et en 1850; Cany, en 1849; le Bois-des-Loges, en 1851; Fécamp, en 1852; Lillebonne, en 1853, 1857, 1865 et 1867; Étretat, en 1855; SaintMartin-en-Campagne, en 1856; Barentin, en 1858; Cailly, en 1858; Yerville, en 1858; Orival, près Fécamp, en 1864; et Caudebec-Iès-Elbeuf, en 1865.
Au-dessus de l'armoire sont quatre belles URNES romaines, de forme ollaire, trouvées dans la Seine-Inférieure. Au milieu d'elles est une AMPHORE antique, en terre cuite, à anses ornées de masques de Méduse.
Ce vase, de l'espèce des vases peints, offre ceci de remarquable qu'il n'a jamais reçu de dessins, ni même de couleur ou de vernis.
2. Montre de la grande armoire, consacrée à l'OSSERIE gallo-romaine.
On remarque au centre de cette montre une masse d'épingles en os, des fuseaux, des manches de couteaux, des plaquettes losangées, brûlées ou non brûlées ; soixante-cinq palets ou tali (dont trente-cinq trouvés à Lillebonne, en 1867) ; six dés à jouer, dont trois viennent de Lillebonne ; trois cuillers; des tubes forés connus en archéologie sous le nom de sifflets romains : quelques-uns ont 10 cent. de long et sont percés de plusieurs trous. Des antiquaires les considèrent comme des bouts de flûtes antiques.
Plusieurs de ces objets viennent de Lillebonne, de Rouen, de Quatremares, de Villers-Écalles, de Sainte-Beuve-Épinay, etc.
3. Montre remplie de PERLES de verre, de pâte de verre et d'ambre jaune.
Ces perles forment de beaux et nombreux colliers. Quelques-unes de ces perles, recueillies un peu partout, peuvent bien appartenir à l'époque franque; mais la plupart sont antiques. Au bas d'un de ces colliers se trouve un triple phallus en bronze.
4. Armoire contenant la plus grande partie des OBJETS sortis de la fouille pratiquée à Fécamp, en 1852, par M. l'abbé Cochet (1).
(1) Pour le détail de la fouille de Fécamp, voir « La Normandie souterraine, » 1re édit., p. 85-96 ; 2e édit., p. 97-109, et pl. v.
On y remarque surtout des vases de terre et de verre. Au fond de plateaux rouges on voit les cinq marques de potiers qui suivent : MACRINV0 SEVERI — VERO(N)ISSA — BVRDIVI — OSB. MAI.
Au-dessus de l'armoire sont quatre grandes urnes grises de forme ollaire venant aussi de Fécamp.
5. Grande armoire presque entièrement consacrée à la VERRERIE antique. On y compte quatre cent cinquante pièces dont la très-grande partie est intacte.
La petite caisse placée au côté droit du spectateur renferme des verreries grecques.
Au haut de cette série étrangère, on remarque une copie en porcelaine, moulée sur l'original, du fameux vase de verre du Musée britannique) connu successivement sous les noms de vase Barberini et de vase Portland.
Ce vase, qui a été découvert dans le xvie siècle, sur la route de Rome à Frascati, dans un superbe sarcophage en marbre, contenait des cendres. Il est en verre bleu; les figures, qui se détachent en blanc mat sur le fond, sont en relief. On n'est point d'accord sur les sujets qu'elles représentent.
Ce vase célèbre fut acquis par la famille Portland, au prix de 50,000 fr., et transporté en Angleterre vers 1800. Brisé par un insensé en 1845, il a été admirablement rétabli depuis.
La caisse placée à gauche du spectateur renferme tout le produit de la fouille pratiquée à Cany, en 1849, par M. l'abbé Cochet (1).
On y trouve toute l'importante série d'objets en terre, en verre et en métal, sortie de cette belle exploration, qui a été l'objet d'un mémoire spécial (2).
L'étage supérieur de l'armoire présente de grandes et belles urnes de verre de forme ronde, cylindrique ou carrée. Plusieurs contiennent encore les ossements brùlés qu'on y déposa.
Le bas de l'armoire présente un bel assortiment de fioles de toute espèce, rondes, carrées, polygonales, etc., surtout du genre appelé lacrymatoires. Il y a aussi des verres à boire, des coupes de cristal, des plateaux, des barillets, etc. Parmi ces coupes on en remarquera une trouvée à Lillebonne, en 1867, et qui représente des combats de gladiateurs avec les noms des combattants. f Presque tous ces vases de verre proviennent de la Seine-Inférieure.
Parmi les localités qui nous sont connues, nous citerons : Canville (1804) ; Yébleron (1819 et 1833) ; le Mesnil-sous-Lillebonne (1820 à 1810); Rouen (1823, 1827, 1837) ; Grèges, Braquemont et Caude-Côte, près Dieppe
(1) Pour la fouille du cimetière romain de Cany, consulter « La Normandie souterraine, » 11C édit., p. 51-59; 2e édit., p. 61-70, et pl. ire.
(2) « Notice sur un Cimetière romain en Normandie, » par M. l'abbé Cochet, in-8o de 46 pages avec pl. Rouen. Péron, 1849.
(1827-28); Luneray (1827); Crosville-sur-Durdent (1832); Maulévrier (1834) ; Saint-Denis-le-Thiboult (1835) ; Brotonne (1838-43) ; Bolbec (1840); Quatremares, près Rouen (1843) ; Thiétreville (1842) ; Eu, Cauville (1844) ; Neuville-le-Pollet (1845-1850); Eslettes (1847) ; le Bois-des-Loges (1851) ; Fécamp (1852); Lillebonne (1853); Étrctat (1855); Villers-Écalles (1864); Orival, près Fécamp (1864).
Quelques-uns de ces vases portent des marques de verriers. Sous un flacon on trouve : M; sous une amphore : M D; sous la grande urne de Canville : LVSTITVLOLIS.
Quelques pièces de ces verreries ont été données par Mme la duchesse de Berry, MM. Louis Conseil, Deville, directeur du Musée; Grégoire, architecte à Rouen; Grégoire, de Versailles; Lalizel aîné, deBarentin; Lefoyer, de Rouen; Lesage, de Caudebec; Limare, de Rouen; Boniface Mallet, de Barentin; Marguier, de Paris; Montfort, de Barentin; MontierHuet, de Bolbec; Pouchet, professeur d'histoire naturelle; Louis Quesnel, Roulland, de Rouen; Jules Reiset, de Paris; Thiélocque, de Rouen.
Dans cette grande famille de la verrerie antique, nous discernerons spécialement le barillet dont il y a ici vingt échantillons parmi lesquels sont dix entiers et dix fonds. Sur ces dix barillets entiers, il y en a deux petits dont un vient de Barentin. Sur les huit autres, six sont sortis de la Seine-Inférieure, et deux viennent de la Picardie ou du Boulonnais.
Ces barillets ont ceci de particulier sur les autres vases de verre, qu'ils portent tous des marques de fabrique, et cette marque est à peu près la même partout. Généralement c'est la marque frontinienne, et il semble que la principale source de fabrication ait appartenu à cette famille privilégiée. C'est ainsi que sur dix-huit marques reconnues au fond de barillets, seize appartiennent à la famille Frontinus. Leur marque se gradue ainsi : F. (Neuville-Ie-Pollet); FRO. (Eslettes, Cany, Éturqueraie (Eure); Vieille-Lyre (Eure) ; Lillebonne (2 fois) ; le Mesnil-sous-Lillebonne ; FROTO (Neuville-le-Pollet); FRONIO (Boulogne?) ; FRONINO (Boulogne) ; F. p. FRONT (le Bois-des-Loges) ; FRONT S. C. F. (Eslettes, Lillebonne, le Bois-desLoges) ; FRONTINIANA. S. C. (Eslettes). Sur un barillet de Neuville, on lit : DACCIVS F; et sur un petit barillet blanc : D. R. ( t y 6. Montre contenant des VERRERIES romaines, en très-grande partie trouvées en France.
On y remarque des FIOLES, des LACRYMATOIRES, des BRACELETS, des BATONS DE VERRE, des BOULES, des MÉDAILLONS, etc.
Deux de ces médaillons présentent une tête d'Apollon : l'un d'eux vient d'Autun, et l'autre de la forêt de Brotonne (1843). Au bas de chacun d'eux est écrit le nom du verrier AMARANVS. On pense que ces pièces proviennent d'anses d'amphores. — Sur une anse de verre grec, M. Deville a lu : APTACEIA — EPTASDON (1). — On remarque aussi, venant de Brotonne,
(1) Sur la panse d'un gobelet à boire de la verrerie grecque, que l'on
des cubes vitrifiés qui ont dû servir à former une mosaïque. - Bon nombre de ces objets proviennent de fouilles faites à Lillebonne et au Mesnil (1853); à Maulévrier (1834) ; à Neuville-le-Pollet (1845) ; à Eslettes (1847) ; à Thiétreville (1842); à Quatremares et à Brotonne (1843).
7. Montre contenant de la VERRERIE antique, mais le plus grand nombre provient de l'étranger plutôt que de la France.
On y remarque de belles coupes coloriées venant de l'Italie, mais dont les analogues ont été également rencontrées dans la Gaule romaine. Une main phallique, en cristal; un beau bracelet en verre noir, un médaillon en verre bleu, représentant Bacchus et Ariadne ; un œil humain en verre ou émail; une jolie tablette en cristal de roche, sur laquelle est gravé en creux Pan jouant de deux flûtes; une coupe ou tasse en verre vert, garnie de cuivre et trouvée au Mont-Afrique, près Dijon. La coupe est antique, mais la garniture doit dater du Bas-Empire ou du Moyen-Age (1). Je signalerai encore la présence de fragments de verres à vitre gallo-romains, provenant de villas de la Seine-Inférieure; un morceau, encore garni de mortier, a été trouvé à Brotonne dans la salle qui contenait la grande mosaïque (2). — Cette montre contient aussi plusieurs pièces d'ambre jaune ou succin, notamment deux jolies statuettes dont une, d'enfant, a été trouvée à Lillebonne en 1853 (3).
Sous ces deux montres (nos 6 et 7) le bas de la grande armoire est tout rempli de vases romains en terre blanche, noire, grise et rougeâtre. Ce sont surtout des urnes, des assiettes, des plateaux et des trépieds. Ils proviennent de fouilles et découvertes faites à Lillebonne et au Mesnil en tout temps, mais surtout en 1840, 1853, 1864 et 1867; à Thiétreville, en 1842; à Neuville-le-Pollet, en 1845 et en 1850; à Cany, en 1849; à Cailly, en 1853; à Manneville-la-Goupil, en 1858; à Tourville-la-Rivière et à Beaubec-la-Rosière, en 1859; à Eu, en 1862; à Fécamp, en 1852; à SaintMartin-en-Campagne, en 1856 ; à Barentin, en 1858 ; à Orival, près Fécamp, en 1864; à Caudebec-Iès-Elbeuf, en 1865; et à Amiens, en 1866. — On y remarque aussi une écuclle romaine remplie d'une peinture bleue dite fritte d'Alexandrie. Elle fut trouvée, en 1843, dans une cave de la villa de Brotonne (4).
Au-dessus de l'armoire sont sept belles URNES, en forme d'olla, provenant des cimetières romains de la Seine-Inférieure.
voit dans l'armoire no 5, on lit : El'<DPAINOr E<I)' OIIAPEI (Réjouistoi, puisque tu es ici).
(1) Cette pièce faisait partie de la collection Bertholomey, de Dijon ; elle porte le no 264 du Catalogue.
(2) Quelques antiquaires pensent que ces lames de verre ont servi à décorer des avpartements.
(3) Voyez « La Norm. sout., » lre éd., p. 120; 2e éd., p. 137, pl. vi, fig. 2.
(4) La même matière colorante a été rencontrée à Pompéï et à Herculanum.
8. Grande armoire contenant des BRONZES antiques, tous romains à très-peu d'exceptions près.
La seule pièce même que nous puissions excepter avec quelque certitude, c'est un CASQUE en bronze trouvé près Falaise, en 1831, avec huit autres semblables qui ont été dispersés (1). On les croit généralement gaulois.
Il est aussi un vase d'argent en forme de bol profond, trouvé à Ayries, sur les bords de l'Adour. Ce vase, qui n'a pas de caractère marqué, pourrait être revendiqué par la civilisation gauloise, parce qu'il a été trouvé rempli de trois cents pièces gauloises en argent, accompagnées d'une fibule du même métal munie d'une chaînette.
Comme cette armoire est une des plus remarquables du Musée, on nous pardonnera d'en énumérer les richesses.
Dans la partie haute on remarque : une TÊTE d'homme en bronze, haute de 12 centimètres, trouvée à Lillebonne, en 1846, dans l'établissement de M. Alfred Lemaistre. La statue d'où elle provient devait avoir 1 m. 10 c. d'élévation. — Un TAUREAU aussi en bronze dont les yeux sont incrustés d'argent. Ce précieux morceau, long de 28 centimètres, est de la plus belle époque de l'art. — Un casque ou masque en bronze avec des yeux en émail; il provient des fouilles de la forêt de Brotonne. — Puis viennent : un creuset, un sympulum, des patères, des ollas, des plateaux, des bassins, des casseroles, etc. Plusieurs de ces pièces ont été trouvées à Bailly-en-Rivière, en 1852, et ont été données par M. Armand, ancien instituteur. Parmi ces derniers objets quelques-uns sont plaqués d'argent.
Dans la partie inférieure est rangée une suite nombreuse de statuettes, de bustes, de têtes, de sympulums, de lampes, de canthares, de strigiles, de poids, d'anneaux, etc.; les statuettes et bustes de divinités ou de personnages antiques s'élèvent au chiffre de quatre-vingt-dix-huit. Je signalerai dans ce nombre un joli Mercure et un Hercule trouvés à Rouen : le premier place des Carmes, en 1839; le second près la préfecture, en 1838; un Mercure provenant de Saint-Pierre-sur-Dives, un Hercule tiré de Lillebonne, en 1830; une statuette de gladiateur combattant, recueillie à Lillebonne, en 1841, sur la route de Bolbec, et qui fut alors l'objet de deux dissertations (2). Mais par-dessus tout citons un admirable Mercure assis, trouvé à Épinay, près Neufchâtel, en 1842 : il est escorté de deux bustes de Silène, trouvés avec lui au même endroit.
Les autres objets remarquables sont six lampes, dont une belle venant de Lillebonne, et une autre venant de Dénestanville, près Longueville
(1) Entre l'église d'Ailly et celle de Sainte-Anne, à 12 kilomètres de Falaise. « Procès-veruaux de la Commission des Antiquités de la SeineInférieure, » t. Ier, p. 292.
(2) A. Deville, « Sur une Statuette en bronze découverte à Lillebonne en septembre 1841, » in-8o de 6 p. et 1 pl. Rouen, Périaux, 1841. —
De Boutteville, « Figurine casquée de Lillebonne, » dans la « Revue de Rouen, » février 1842, 1er sem., p. 73-79 et 1 pl.
(1862) ; quatre passoires, douze clochettes et grelots, de belles anses de patères, des vases en forme de coquille, dont un vient d'Orival, près Fécamp, en 1864; deux miroirs avec manche, dont un trouvé à Lillebonne; deux poids ou pesons, provenant de la même ville; une anse de vase, décorée en creux de dessins qui ressemblent à des signes du zodiaque, trouvée dans la forêt de Brotonne; une belle balance romaine, recueillie à Archelles, près Dieppe, en 1863 (1) ; un pied humain en bronze doré, trouvé à Athènes et provenant d'une statue; un superbe crochet muni de six crocs; des amulettes formées avec des monnaies percées et passées à un cercle de cuivre; l'une d'elles provient d'un tombeau d'enfant trouvé à Rouen, rue du Renard, en 1827, et décrit par M. H.
Langlois (2). Enfin sur le piédestal d'un cavalier, on lit les lettres: E. D. L. M. D.
L. C. D. N.
9. Montre contenant des BRONZES antiques. Tous sont romains, à l'exception d'un seul qui est grec.
Bien que tout soit remarquable dans cette montre, nous signalerons cependant à l'attention du visiteur une série de cinquante-quatre SCEAUX et CACHETS romains dont un est double; six ont la forme de pied humain, et plusieurs présentent deux lignes. Trois sont en creux, tous les autres sont en relief.
Nous donnons, d'après M. Deville qui les a achetés et lus, les noms que portent ces curieux cachets :
ACVTI.
C. ATIEDI.
C. BLASSI. FELICIONIS.
C C M V E.
civ /cachet en fOrme) N de coe Ur.
CIV.
c. K. L. (forme de semelle.) C. M. V.
CONCORDI.
CONSERBATOR VIV.
CORNSLIANEVIN.
C. POMPONI SABINI.
C. T. F.
L. FVLVI LECOENI.
L. GRANI THEOPHILI.
LIED.
L. VIR (forme de pied).
L. VERATI BLASTI.
MATVCIAE TVSCIANAE THEOPHILI (sur trois lignes).
M. D. I. CIVIS.
M. MAC VIT (forme de semelle).
MVRS. (idem).
N. TVRPI. LEVCII.
PAVOR (forme de semelle).
Il CLAVDINATI ( sur l'anneau du cachet, c AV).
(1) M. Pottier a publié une « Notice » sur cette romaine dans la « Revue de la Normandie, » de 1863, t. n, p. 353-57.
(2) Langlois, « Mém. sur un des Tombeaux gallo-rom. découverts à Rouen dans le cours des années 1827 et 1828, » in-8o de 28 p. et pl.
Rouen, Baudry, 1829.
CVCCEISEV (Severi?) DAPHNVSIMIN CAMPANI.
DAPMALI.
D Q C B P.
FELIX (gravé en creux).
FIRMICCONIS TAVRI.
FLARIRVFRI (gravé en creux).
FLORENTI.
FRV. SA.
1. DE.
KAIHTINEHVLI (gravé en creux).
LARRVNI.
L. EP. PP.
L. FL. C.
PSTEIVS THEODORVS.
PVTICI CHRY.
Q. CALPVFORTIS.
SËR. SVLPICI. PRIMI.
SEX. IVLI-BELISVTI.
TICLAVDI ESYCHIDCL.
VEINIRVE (forme d'S).
VELERIE FIRMES.
VERINI (forme de pied).
VICIRIORVM (idem).
VIVASINDEOI.
YPM. VAV.IBAETICII.
A côté de ces cachets sont deux inscriptions. L'une est grecque et écrite sur une lame de métal très-mince. C'est la tablette d'un député athénien, du nom d'Anticharme, du dème de Lamptra, petit bourg situé entre Sunium et Phalère, de la tribu Erecthéide. (Cette pièce provient de la collection de M. Fauvel, ancien consul de France, à Athènes.) L'autre est • romaine et profondément gravée sur une forte lame de bronze. Elle vient de Lillebonne où elle a été trouvée, en 1825, par M. Rever, qui y lut :
V L.
MNET ev.
.10 NEN F.
Dans l'autre partie de la montre, on remarque douze miroirs antiques de forme ronde et sans anse. Un vient de Nîmes, un de Lillebonne (1840), un de Barentin (1838), et un de Fécamp (1852) ; un pied à mesurer, romain, trouvé en 1834, dans les fouilles de la forêt de Maulévrier.
M. Deville a publié une dissertation sur ce précieux monument d'antiquité (1). - Sept romaines en bronze, dont deux grandes, deux moyennes et trois petites. Une des grandes a été trouvée à Cailly, en 1821, et a été donnée par la Société d'Émulation de Rouen (2). Une autre a été rencontrée à Bernay, en 1832, et a été offerte par M. Monnier, de Paris. —
Quatre poids ou pesons romains. — Deux anses de patères, dont une est très-ornée. On lit sur l'une, gravé à la pointe, le nom de : JANVARIS F. —
Onze médaillons représentant une figure humaine. — Un serpent, une tête de bœuf avec anneaux de suspension. — Quatre phallus dont un est muni d'ailes. — Deux cadenas, dont un trouvé à Rouen. — Une serrure (de (1) Deville, « Notice sur un Pied à mesurer, en bronze, découvert dans la forêt de Maulévrier, près Caudebec, en 1834, » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. ix, p. 173-180.
(2) Une Notice sur cette Romaine et autres antiquités trouvées à Cailly, en 1821, a été rédigée par M. Lévy, de Rouen, et insérée dans le « Bulletin de la Soc. libre d'Emulation, » pour 1822, p. 35-51, 2 pl.
coffret) avec clef dedans, provenant d'un tombeau de Quatrcmares (1843).
— Cent vingt-sept clefs ou manches de clefs de toutes les formes. — Enfin une plaque en plomb, sous forme de hausse-col, trouvée dans la Harelle de Ileurteauville, en 1835 (1) ; elle a été donnée par M. Doucet, maire du Trait.
Le bas de l'armoire, placé sous la montre no 9, est occupé par des objets de cuivre et de plomb, appartenant aussi à l'époque romaine.
Les objets de bronze, au nombre de huit, se composent d'abord du cercle supérieur ou plutôt de l'ouverture d'un SEAU en bronze, trouvé à Lillebonne, en 1838, au fond du grand puits qui est dans le théâtre romain. — Puis d'un beau PLATEAU venant probablement de la découverte faite à Bailly-en-Rivière, en 1852. — De trois plateaux ou bassins en bronze, trouvés à Saint-Martin-en-Campagne, en 1830, et donnés par M. Wiotte, de Sauchay; et enfin de trois autres objets indéterminés.
Les pièces en plomb se composent de trois URNES cylindriques ayant contenu ou contenant encore des os brûlés. L'une vient de Lillebonne et a été trouvée, vers 1840, dans le cimetière du Càtillon. L'autre provient de Roncherolles, près Bolbec (1840), et a été donnée par M. J. Fauquet, maire de Bolbec. — Il y a encore une autre URNE en plomb, en forme de coeur. - Un TUBE ou TUYAU en plomb, trouvé dans les fouilles du théâtre de Lillebonne. (C'était sans doute un de ces conduits d'eau communs à l'époque romaine pour le service des bains.) (2). - Un poids provenant de la forêt de Brotonne. — Deux cercueils d'enfant, en plomb, dont un a été trouvé à Rouen, rue d'Ernemont, en 1852. Il est orné de médaillons représentant des têtes de Méduse ou d'Apollon; près de lui est le couvercle d'un cercueil de grande personne provenant du même endroit et décoré des mêmes ornements.
Enfin au bas de la même armoire sont deux torches funéraires romaines, en cire, provenant de Vaison.
Au-dessus de la grande armoire sont un grand BASSIN en bronze, péché dans la mer, à Aigues-Mortes, et trois MARMITES en bronze, à trois pieds, du Moyen-Age. L'une d'elles vient du Bois-des-Loges (1845).
10. Grande montre plate du milieu de la salle. Elle contient des BRONZES gaulois et gallo-romains. Toutes les formes de HACHETTES y sont à peu près représentées.
Cette montre contient trente-neuf HACHETTES creuses, en forme de coin, avec un anneau de suspension. Sur les trente-neuf, dix-huit sont grandes et vingt et une petites. — Quelques-unes de ces petites haches viennent de
(1) L'abbé Cochet, a La Seine-Inf. hist. et archéol., » lre édit., p. 457; 2e édit., p. 175.
(2) On sait qu'à Lillebonne des bains avaient été établis dans l'enceinte même du théâtre.
Couville (Manche) et de Balleroy (Calvados). — Une grande, trouvée dans la Manche, a été donnée par M. de Gerville; une autre, recueillie à la Sauvagère (Orne), a été offerte par M. H. Duhamel.
Dix HACHETTES plates, entières ou fragmentées. L'une d'elles a été pêchée en mer, en face de Hastings, côte d'Angleterre.
Quarante HACHETTE^ à double emboîtement, creux à l'un des bouts ; dix d'entre elles sont munies d'anneaux de suspension. Plusieurs ne sont qu'ébarbées. — Quelques-unes viennent de Clères, d'Heurteauville, de Doudeville, de la forêt de Roumare, de la forêt de Brotonne, de Tourvillela-Chapelle, des Grandes-Ventes, d'Antifer, etc. Les donateurs sont MM. Doucet, Lecouteulx, l'Administration forestière, etc.
Onze HACHES dont l'emmanchement avait lieu au moyen de doubles lamelles de chaque côté. Celles-ci sont avec ou sans anneaux de suspension.
Un MOULE de HACHETTE de cette forme, avec un échantillon du genre, trouvés tous deux à la Villette, près Paris, lors des travaux des fortifications, en 1841.
Huit ÉPÉES, dont une trouvée dans la Seine, à Rouen, en 1860; une à la Bouille, en 1862; une à Oissel, en 1853; une à Paris, en 1845; une à Issy, en 1846; et une à Pitres, en 1847.
Ces épées possèdent encore tout ou partie de leur poignée.
Quatre POIGNARDS, dont deux grands et deux petits.
Quatre COUTEAUX, dont deux à douilles et deux à manches.
Neuf POINTES DE LANCE, dont une vient de Lillebonne.
Treize POINTES DE FLÈCHES plates ou triangulaires.
Une FAUCILLE donnée par M. Lesueur.
Une DAGUE.
Une GOUGE.
11. Grande montre contenant des OBJETS d'or, d'argent, et surtout de bronze ; plusieurs sont gaulois, mais beaucoup sont romains.
Parmi les objets qui nous paraissent appartenir à la civilisation gauloise, nous citerons d'abord un beau BRACELET en or, tordu, trouvé à Boisemont (Oise), en 1866; et un autre BRACELET, aussi en or, trouvé à Yvetot ou aux environs, en 1843.
Je ne dois pas oublier une FIBULE d'argent, un peu brisée, mais encore accompagnée de sa chaînette. Elle a été recueillie dans un vase d'argent rempli de trois cents monnaies gauloises.
Parmi les bronzes gaulois, il y a une série de bracelets, de colliers et autres armilles.
On remarquera six beaux COLLIERS et un nombre assez considérable de bracelets, dont un a été trouvé au Hanouard (arrondissement d'Yvetot), en 1841, et donné par M. Fortin, ingénieur. On remarquera aussi quatre
ou cinq grandes fibules à cercles et à enroulements multipliés. Six à huit autres grandes fibules qui ont tous les caractères gaulois. Quatre spirales dont on ne saurait préciser la nationalité.
Il en est de même d'un certain nombre de rouelles en plomb, que quelques antiquaires croient être des monnaies gauloises.
Les objets qui suivent me paraissent appartenir à la civilisation romaine.
Un pendant d'oreille en or, trouvé à Rouen, rue de l'Impératrice, en 1863, dans l'ancienne église Saint-Jean. Sa forme de poisson me le fait croire chrétien, du IVC ou du ve siècle. — Un petit collier composé de perles et de pendants en or, entremêlés de perles de verre, et terminé par un petit phallus en or. Ce collier a été trouvé dans un tombeau antique, près Marseille (Oise), en 1866. — Un petit bracelet d'or. — Des ÉPINGLES en os à tête dorée. — Des anneaux du même métal. — Une bague en bronze avec un camée pour chAton, — Un très-grand nombre de FIBULES romaines, dont plusieurs sont décorées d'émail : quelques-unes viennent de Lillebonne, de Fécamp et d'Orival. — Des BRACELETS, dont deux à ressort, venant de Lillebonne (1867) et de Caudebec-Iès-Elbeuf (1865). —
Quatre BRACELETS en jais, venant des tombeaux de Quatremares, près Rouen (1843). — Des clochettes et grelots. — Des spatules. — Des styles à écrire. — Six tire-lignes. — Des pinces à épiler. — De petites cuillers en argent et en bronze, dont quelques-unes viennent de Neuville-le-Pollet, de Lillebonne, etc. — L'ouverture d'un seau en bronze, comme celui de Lillebonne (montre no 9). — Un masque en bronze de la forêt de Brotonne.
— Des hameçons, dont deux trouvés à Grèges, en 1829, et un à Archelles, en 1863. — Des épingles, des aiguilles, des passe-lacets, des dés à coudre, des entrées de serrures, des ornements et des garnitures de coffret, des boutons, grands et petits, de formes très-variées.
12. Montre contenant des MÉDAILLES en argent des familles romaines dites consulaires.
Cette montre renferme cent quatre-vingt-douze pièces offrant les noms d'environ cent trente familles. Toutes ces médailles, d'une parfaite conservation, ont été frappées à Rome pendant une suite d'environ trois siècles.
13. Montre contenant une suite de MÉDAILLES romaines, Haut et Bas-Empire, en or, argent et billon.
Cette suite impériale, composée de seize pièces d'or et de cent cinquante d'argent, va de Pompée (quatre-vingts ans avant Jésus-Christ) à Honorius \trois cent quatre-vingt-quinze après Jésus-Christ).
Cette série renferme les douze premiers Césars et plusieurs de leurs femmes. Parmi les pièces les moins communes, on distingue Tibère,
Agrippine mère, Caligula, Julie, fille de Titus ; Domitia, Plotine, Pertinax, Diaduménien, Aquilia Severa, Gordien d'Afrique, père et fils; Cornélia Supera, Carausius, Maximin d'Aza, Constantin-le-Grand, Justin et Anastase, trouvés en Normandie.
14. Montre contenant des MÉDAILLES romaines : belle suite de têtes impériales grand bronze.
Cette série, composée de cent sept pièces d'une bonne conservation, renferme d'abord quelques échantillons de l'as et de ses fractions, puis des têtes d'empereurs et d'impératrices, depuis César jusqu'à Posthume.
On distingue parmi les pièces rares : Tibère, Othon, Vitellius, Plotine, Marciana, Dide Julien, Didia Clara, Manlia Scantilla, Pertinax, Diaduménien, Aquilia Severa, Pauline, Gordien d'Afrique, père et fils; Emilien, Salonin, etc.
45. Montre contenant une suite de deux cent douze MÉDAILLES romaines du Haut et Bas-Empire, en bronze, moyen et petit modules.
16. Montre contenant des OBJETS gaulois en argent et en fer.
Les objets en argent se composent de quatre lingots de ce métal et de vingt pièces de monnaies gauloises provenant d'un trésor celtique trouvé, en 1867, à Goutrem, près Rignac (arrondissement de Rodez, Aveyron). Ce trésor, rencontré par un paysan qui défrichait une terre inculte, se composait d'un très-grand nombre de monnaies d'argent attribuées aux Volsques-Tolosates ou Tectosages, et d'une certaine quantité de lingots préparés pour la fabrication. Toutes les monnaies recueillies avaient été fabriquées aux dépens des lingots que l'on coupait par petits morceaux sans s'inquiéter de la forme que les pièces devaient avoir et ne tenant compte que du poids ; aussi toutes ces monnaies anépigraphiques où l'on reconnaît une tête de chef et un sanglier, affectent-elles une forme différente. C'est un échantillon du monnayage gaulois primitif et l'atelier d'un monétaire.
Les objets en fer se composent d'une lance et de fragments d'épée dans un fourreau de métal, recueillis, en 1855, dans les sépultures gauloises de Moulineaux, d'un cercle en fer qui entourait une urne cinéraire (1), et enfin d'une épée ployée trouvée à Eslettes, près Rouen, en 1847-48, dans un cimetière romain des premiers temps. Cette épée, qui a le caractère gallo-romain, était enfermée dans un fourreau de tôle (2).
(1) L'abbé Cochet, « Sépult. gaul., rom., franq. et norm., » p. 1 à 48.
(2) Id. « La Normandie souterraine, » 2e édit., p. 44. — Il La Seine-Inf.
hist. et archéol., » lre édit., p. 424; 2e édit., p. 193.
17. Grand VASE peint, du genre des amphores.
Découvert dans un tombeau de la Basilicate, au royaume de Naples.
Ce vase, dont les anses sont ornées de têtes de Méduse, est couvert de peintures sur la panse, sur le col et sur le pied.
Au milieu de riches ornements, on voit, sur la panse, un édicule ionique, dans lequel sont représentés une femme assise et un éphèbe debout; en dehors, sont deux femmes et un éphèbe. Sur la panse opposée, même édicule, au centre duquel est peinte une offrande funéraire (celle du vase même).
Sur le col et sur le pied, on voit une tête de femme.
Ce vase, aussi remarquable par la grandeur de ses proportions que par l'élégance de sa forme, faisait partie de la magnifique collection Durand, qui se composait de quinze cents vases peints; il en était le plus grand.
Il a été décrit par M. de Witte, dans le Catalogue de cette collection, sous le no 626.
Hauteur. , 0 m. 80
18. VASE peint, de Vulci.
D'un côté, on voit Minos, Procris et Pasiphaé. Le roi de Crète tient un sceptre d'une main, et saisit le bras de Procris de l'autre. En arrière de Minos est Pasiphaé. De chaque côté de la scène est un Amour qui plane dans les airs.
Au revers : l'AURORE et CÉPHALE; celui-ci est en chasseur. Derrière l'Aurore est une troisième figure.
Sur une des anses on lit les caractères : QXII, tracés à la pointe; sous le pied un A et un (1), entrelacés ; à côté un 1 et plus loin un IL Hauteur. 0 m. 32
Ce vase, d'une conservation parfaite, est un des vases peints antiques le plus remarquable par la beauté et la finesse du dessin. Il a été décrit par M. de Witte dans les Catalogues Durand (no 263) et Beugnot (no 46), il fut payé, à la vente du cabinet Durand, en 1836, 1,680 fr.
19. VASE peint. Amphore tyrrhénienne, découverte à Vulci.
Sur la panse, combat d'Athéné « AOENAlA » et du géant « Encelade ENKEAAA02. » Sur le bouclier d'Encelade est figurée une roue à trois jambes humaines, emblème de la Sicile où la scène se passe.
Au revers, APOLLON-ORPHÉE couronné par ARTÉMIS-PERSEPHONÉ.
Hauteur. 0 m. 42 Ce précieux vase, qui de la collection Durand a passé dans la collection
Beugnot, a été dessiné et décrit dans plusieurs recueils scientifiques, et spécialement par M. de Witte. (Catalogues Durand no 28, Beugnot no 2.) Vendu 1,200 fr. en 1836.
20. AMPHORE à deux anses, à peintures noires rehaussées de couleur violette.
D'un côté, Hercule, entre Minerve et Iolas, combattant le lion de Némée; de l'autre, Bige monté par un homme et une femme, escortés par un troisième personnage.
Sur le haut du vase règne une frise où l'on voit des lutteurs et des coureurs.
Hauteur. 0 m. 44 «
21. VASE peint, à trois anses.
Sur la partie antérieure sont figurés un éphèbe et une bacchante. La partie postérieure est décorée d'une palmette.
Hauteur. 0 m. 33
22. VASE peint, en terre cuite, avec son couvercle, provenant des fouilles de l'Étrurie (n° 134 du Catalogue du prince de Canino, année 1843).
On voit, sur cette belle amphore, d'un côté, un quadrige monté par un homme barbu et une femme voilée, qui sont escortés par Apollon Cytharède, Mercure et une femme, ou divinité inconnue. De l'autre côté est représenté Bacchus, entre deux satyres et deux menades dansant.
Sur le couvercle est peinte une course de chars.
Hauteur, le couvercle compris. 0 m. 66
23. VASE peint, à trois anses (no 139 de la collection Durand).
Dans un grand cartouche, réservé sur le haut de la panse du vase, l'artiste a dessiné une bacchante couchée, faisant semblant de dormir.
Deux satyres ithyphalliques, agenouillés, s'approchent d'elle; un d'eux soulève sa tunique. Au-dessus du satyre, on lit : KAA02, le beau!
Ce vase a été payé 85o fr. à la vente du cabinet Durand, en 1836.
Hauteur. 0 m. 35
24. VASE peint, de la collection du prince de Canino (n° 42 du Catalogue de 1835).
On y voit figuré Hercule terrassant le lion de Némée. Le style du dessin accuse l'art grec du plus beau temps.
Hauteur 0 m. 35
Ces deux vases appartiennent à la fabrique de Nola. Ils sont de la plus belle conservation et d'une admirable finesse.
25. VASE noir, provenant de la collection Campana.
Ce vase, haut de 30 centimètres, est rangé dans la série des vases grecs concédés à la ville de Rouen. Il porte le no 69 et est désigné sous le nom d'olybophon.
26. Grand VASE en terre cuite, du genre des amphores, qui est rehaussé d'ornements peints en rouge, au milieu desquels on trouve des figures d'ibis.
Ce vase, qui a été découvert dans l'île de Santorin, l'ancienne Théra, à une très-grande profondeur, sous d'épaisses couches de lave, appartient à la plus haute antiquité, on le fait remonter aux temps homériques.
Hauteur 0 m. 73
27. AMPHORE antique, en terre cuite, à anses ornées de masques de Méduse.
Ce vase, de l'espèce des vases peints, offre cela de remarquable qu'il n'a jamais reçu de dessins ni même de couleurs ou de vernis.
——— a - - < ———
SALLE DE LA MOSAIQUE
Cette grande et belle salle créée, comme la précédente, vers 1862, a été comme elle consacrée aux plus anciennes civilisations. On y trouve des antiquités étrusques, grecques, gauloises et la totalité des monuments égyptiens que possède le Musée. Mais ce qui brille dans cette grande pièce, c'est la civilisation romaine qui apparaît ici dans sa grandeur et dans sa majesté. On est saisi par la beauté et la sévérité de ces restes antiques qui ont résisté au travail des siècles. La main du temps est empreinte sur ces œuvres de l'homme, les plus vigoureuses qui aient signalé son passage dans nos contrées.
La décoration de cette salle a un caractère de sévérité et de grandeur qui convient parfaitement à la majesté déchue du peuple-roi. Il n'est pas jusqu'au pavage lui-même qui ne nous prépare à cette mosaïque antique qui est comme le joyau du Musée de Rouen.
A chaque extrémité de la salle on a ménagé une cheminée factice, dans le seul but d'ornementation ; chacune d'elles se compose de moulages grandioses et de bois sculptés provenant des anciennes maisons de Rouen.
Sur l'une de ces grandes cheminées, on voit briller, au milieu d'un faisceau d'armes, l'écusson colorié et couronné de la ville de ROUEN. Sur l'autre, sont les armes et la couronne ducale de Normandie, avec la vieille devise des soldats de Guillaume : DIEX : AIE : Deux anges ou génies soutiennent cet écu gigantesque.
Ces deux grands morceaux de sculpture ont été moulés
sur la porte de l'Hôtel de l'ancienne Présidence, élevé en 1717, et devenu aujourd'hui l'Hôtel des Sociétés savantes.
Les chambranles de ces deux cheminées ont été formés avec des bois sculptés, du XVIC siècle, provenant de la décoration de la maison de Thomas Corneille, située dans l'ancienne rue de la Pie.
1. Armoire contenant des ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES.
Nous y signalerons particulièrement : deux ESTAMPILLES ou SCEAUX en terre cuite. — Deux morceaux de COIFFURE en bronze provenant de statues. — Deux CANOPES en albâtre et en terre cuite, rapportées de Thèbes par les officiers du Louqsor, chargés d'amener à Paris l'obélisque de Rarna£:- Des STATUETTES en bronze et en pâte vitrifiée. — Des SCARABÉES de toute taille et de toute couleur. — Des COLLIERS et des BRACELETS en verre et en pâte de verre. — Des DOIGTS en verre. — Des BAGUES en or et en bronze. — Enfin deux beaux SYMPULUM en bronze égypto-romain à tête de cygne. L'un a été rapporté d'Egypte par M. de Verninac de Saint-Maur, commandant du Louqsor. Cette pièce avait été donnée à M. Hyacinthe Langlois à la vente duquel M. Deville l'a rachetée.
2. Armoire contenant des ANTIQUITÉS GRECQUES et ÉTRUSQUES.
Un très-grand nombre des pièces de cette armoire proviennent de la collection Campana. Parmi les objets en terre cuite qui en sont sortis, nous signalerons : 1° Une URNE cinéraire étrusque couverte d'un basrelief représentant Echcctus ou Echeltée armé d'un soc ou d'un manche de charrue et combattant les Perses à lJlarat/wn. Cette caisse funèbre a été autrefois coloriée. — 2o Un BAS-RELIEF représentant des Faunes vendangeurs. — 3° Deux FEMMES drapées. — 4° Deux TÊTES de femme et une grande TÊTE de jeune homme.
Les pièces grecques en terre cuite, acquises par le Musée, sont : Jo Une FIGURE ayant la forme d'une momie égyptienne, venant de la collection Beugnot (1). — 2o Une CÉRÈS assise venant de Pestum (2). - 30 Un VASE en forme de lièvre. — 4o Des GROTESQUES OU JOUJOUX. — 5o Une plus petite AMPHORE à anses cordées, offrant en relief un Mercure avec un caducée et un génie ailé portant un chalumeau et une corne d'abondance.
A côté de cette armoire est un BAS-RELIEF en terre cuite, représentant deux Prêtresses devant un candélabre. Il vient de la collection Campana.
Au-dessus de l'armoire, nos 1 et 2, est une URNE cinéraire étrusque en terre cuite dont le bas-relief représente ÉTÉOCLE et POLYNICE. Cette pièce, qui conserve des traces de couleur, vient aussi du Musée Campana.
(1) Elle porte le no 209 du Catalogue Beugnot.
(2) No 5,010 d'une Collection.
3. Armoire contenant des ANTIQUITÉS LACUSTRES et GAULOISES.
Les antiquités gauloises consistent en VASES de terre provenant d'incinérations rencontrées au château de Robert-le-Diable à Moulineaux (1) (1835) ; aux Damps, près le Pont-de-1'Arche; à Varimpré, dans la forêt d'Eu (2) (1865) ; au Vahdreuil (Eure) (1859) (3) ; à Ancourt (Seine-Inférieure) (1867); et à Caudebec-Iès-Elbeuf (1865) (4).
Les antiquités lacustres se composent d'une paroi de cabane en bauge, de deux pesons de fuseau en terre cuite, de douze fragments de vases de terre, restes d'assiettes, de plateaux, de bols et enfin d'os et de fruits provenant de la cité de Grésine, sur le lac du Bourget (Savoie). Ces débris ont été offerts, en 1867, au Musée de Rouen, par M. Laurent Rabut, professeur et archéologue à Chambéry.
4. Armoire contenant des STATUETTES antiques et autres objets en terre cuite.
On remarque dans cette armoire six statuettes de Latone dont une vient de Mirville (1814) ; une de Lillebonne (1853) ; et une d'Orival, près Fécamp (1864).
Deux poules ou coqs dont une vient de Lillebonne.
Un cheval trouvé dans la forêt de Brotonne.
Trois moules de vases à relief.
Dix Vénus anadyomènes dont deux sont sorties d'une fontaine de Mirville et deux autres de la forêt de Brotonne.
Un Mercure trouvé dans la forêt de Roumare et donné par M. Quentin, de Rouen.
Cinq moules en terre cuite pour couler des monnaies romaines à l'image de Philippe père et fils et de Posthume (5).
Des poids ou contre-poids en terre cuite en forme de pyramide quadrangulaire, présentant au sommet un trou pour suspension.
Un poids en grès marqué d'un V que l'on interprète par 5 livres romaines. Il a été trouvé dans le grand puits du théâtre de Lillebonne.
Un autre poids en basalte de 3 livres romaines (955 grammes) trouvé à Amiens. Sur la partie supérieure sont figurés quinze points creux remplis d'argent.
Enfin deux jolies têtes antiques en marbre blanc.
(1) L'abbé Cochet, « Sép. gaul., rom., franq. et norm., » p. 1-38.
(2) Id., « Notice sur une Sépult. gaul. trouvée dans la basse forêt d'Eu, en juin 1865, » in-8° de 21 p. Rouen, 1866. — Id., in-8o de 18 p. Paris, impr. imu., 1867.
(3) Id., « Note archéol. sur un Cimetière gaulois découvert au Vaudreuil (Eure), en 1858 et 1859, » in-8o de 14 p. Rouen, 1864.
(4) Id., « La Seine-Inférieure hist. et archéol., » 2e édition, p. 590.
(5) Cette pile de moules, trouvée à Lyon, a fait partie de la Collection Didier-Petit, où elle porte le no 793 du Catalogue de vente.
Au-dessus de cette double armoire sont deux URNES en terre grise du cimetière romain du Câtillon, à Lillebonne, et un tombeau grec en terre cuite de la collection Campana.
5. Montre remplie de FRAGMENTS de poterie rouge et de poterie à reliefs.
On y remarquera quelques têtes de lions provenant de mortiers, des fragments de vases à reliefs présentant des noms de fabricants ainsi que des fonds de bols et de soucoupes. Sur le fond des coupes les lettres sont en creux; sur les vases à reliefs, elles sont saillantes.
Plusieurs de ces débris proviennent de Rouen, de Lillebonne, du Lendin, de Neuville-le-Pollet, de la forêt de Brotonne, d'Épinay-Sainte-Beuve, de Maulévrier, d'Amiens, etc.
Sur les vases à reliefs, on lit : IOIIIIAM (Archelles). — IATRINI (Rouen).
— ADVOCISI (Brotonne). — PRISCILLIM (Lillebonne). — Sur des fonds de vases sont les noms suivants : GENITORIS (Brotonne). — TOCCA (Neuville).
— OF. BVRRI. - REGINI — QVIAISSAM (Maulévrier). — ANSVETl (Épinay). — CRACISA — OF. SEVERPVD. — PATERCUNI. OF (Rouen). —
TACITVS (Lillebonne). — OF PRIMI — DISFTOFE — CORVF — OF VITALIS — DEM. (Amiens, 1866). — SENILAM — RVFI (le Lendin). — CIMATIM CACARI OF - LVPPA F. — OF SEVER — MALLIA.
6. Montre renfermant des FRAGMENTS de poteries samiennes à relief.
Ces fragments viennent presque tous de la Seine-Inférieure. Je cite parmi les lieux de provenance : Rouen, Lillebonne, le Lendin, Neuvillele-Pollet, Étretat, Braquemont. Parmi les donateurs : Mme la duchesse de Berry, MM. Paul Baudry, l'abbé Cochet, etc.
7. Montre remplie de LAMPES antiques en terre cuite. Il y en a vingt-sept, dont une grande à deux becs.
Cinq d'entre elles viennent de Nîmes et deux de Lillebonnc. — Sur une de ces lampes on voit le monogramme du Christ; elle doit être chrétienne. — Cinq portent les inscriptions suivantes : CATILTRI — SARMI SAECVL — DASAVGV — L MOSCRI.
8. Montre contenant des FRAGMENTS de céramique romaine.
Ces débris se composent principalement de goulots, becs et anses de cruches : — D'un fragment de tuile à rebords, trouée avant cuisson, absolument comme une passoire. Ce morceau vient d'Orival, près Fécamp : — D'un fragment de vase noir à relief, venant de Lillebonne, sur
lequel on lit : AMIOR. —De deux anses de dolium ou grandes amphores sur lesquelles on lit gravé en creux : M ss i (D) I O R (Rouen).
IVNIM (EL) ISSI (Brachy). — D'un fragment de tuile portant ces trois lettres : 0 R. E.
Enfin la même montre contient trois porte-lampes en terre cuite.
1
9. Montre contenant des débris de MOSAÏQUE, d'INSCRIPTIONS et de CRÉPIS coloriés.
Sur un fragment de mosaïque on lit distinctement A V. - Les fragments de mosaïque viennent de la forêt de Brotonne (1843), et les crépis coloriés de la villa romaine de Saint-Aubin-sur-Gaillon (1864).
Ces derniers ont été donnés par M. Paul Baudry. — Les deux fragments d'inscriptions ont été recueillis par M. l'abbé Cochet, l'un à Montérollier, près Saint-Saëns, en 1863; l'autre à Orival, près Fécamp, en 1864. Sur le premier on lit : VPA, sur le second RIANV.
10. Montre contenant des TABLETTES A ÉCRIRE et des PIERRES A AIGUISER.
Les tablettes à écrire, au nombre de dix, sont de petits morceaux de marbre ou de schiste, taillés en biseau d'un côté et parfois creusés de l'autre par suite du long frottement des styles.
Plusieurs viennent de Lillebonne, de Fécamp et de Barentin. Ces dernières ont été recueillies dans des urnes pleines d'ossements brûlés.
Au milieu de ces tablettes on a placé un pavé en marbre de 10 centimètres en tous sens, représentant gravée en creux une image de Mercure avec ailes et caducée. Ce pavé romain, qui vient de Saint-André-sur-Cailly, a été donné par M. d'Iquelon.
On remarque aussi trois pierres à aiguiser, dont l'une, munie d'un trou de suspension, a été trouvée au Tréport dans une fouille pratiquée par M. DevilIe. Ces dernières pièces ne proviennent pas de sépultures.
H. Montre de NUMISMATIQUE ROMAINE consacrée surtout aux Posthumes.
Cette montre est double. La partie placée à gauche du spectateur offre le résumé de toutes les variétés de têtes et de revers qui se trouvaient dans la découverte faite, en 1846, à Caudebec-Iès-Elbeuf. Les Posthumes seuls y figurent au nombre de soixante-quinze ; mais il faut dire que dans la trouvaille il n'y avait pas moins de huit mille Posthumes, sur huit mille six cents pièces dont se composait le trésor. — Cette collection a été donnée par M. Billiard.
Dans la partie placée à droite du spectateur, on a rassemblé toutes les variétés de Posthumes, grand, moyen et petit bronze, que l'on a pu se procurer en Normandie. Bon nombre de ces pièces portent trace de surfrappe.
12. Montre contenant des BOIS DE CERFS et des DÉFENSES DE SANGLIERS, provenant de fouilles.
Parmi les bois de cerfs, l'un vient des sépultures gauloises du château de Robert-le-Diable à Moulineaux (1855) ; l'autre du cimetière franc d'Envermeu où il a été trouvé en 1852. Quelques-uns ont été tirés des tourbières de la vallée de Somme et donnés par M. Boucher de Perthes.
Presque toutes les défenses de sangliers proviennent des grands travaux de Rouen. Enfin on y voit aussi des ossements humains entièrement verdis. Les uns viennent d'un tombeau romain en plomb, trouvé à la Gendarmerie de Rouen, en 1867; d'autres d'un cercueil de plomb rencontré rue du Renard, en 1827.
13. Montre contenant des OBJETS ethnographiques.
Ce sont d'abord des antiquités indiennes en bronze et en terre cuite données par M. Pottier, puis des vases et des idoles et autres objets en terre et en pierre soit mexicains, soit péruviens, offerts par M. Largilliert.
Dans la même armoire est un poignard indien en bois et un boullier à compter, aussi indien : tous deux ont été donnés par M. Desjardins, du Havre. Puis viennent quatre plaques de marbre noir percées aux extrémités et qui ont pu s'appliquer sur les bras. Ces pièces, données par M. Lesueur, de Paris, proviennent du cabinet de M. d'Hauterive.
Sur la fenêtre à droite et à gauche de la montre, on remarque d'abord un vase péruvien en obsidienne et fort ancien. M. Largilliert, qui l'a donné au Musée, l'appelle la Soupière de l'Inca de Ctirça. Puis un beau vase océanien venant des îles Eidjii, donné en 1838, par le capitaine Cécille, depuis amiral. Enfin le bouclier en bois d'un sauvage américain.
A droite et à gauche de la fenêtre sont suspendus des morceaux d'ardoise couverts, des deux côtés, de caractères arabes. Ils ont été rapportés de Nubie par M. le professeur Pouchet, qui, en 1856, les a recueillis sur d'anciennes sépultures placées dans un cimetière abandonné. Ce champ des morts, que la tradition affirme être le résultat d'une bataille livrée contre les Romains, était situé à l'entrée du désert d'Assouan (1).
14. MOSAÏQUE GALLO-ROMAINE découverte en 1838, dans la forêt de Brotonne (S.-Infre), par M. Charlier, inspecteur des forêts ; relevée et transportée par M. A. Deville, directeur du Musée départemental des Antiquités; restituée et complétée en 1861, sous l'administration de M. le baron E. Le Roy, sénateur, préfet de la Seine-Inférieure, par les soins de M. André Pottier, directeur, avec la coopération de M. Adolphe Grimaux.
(1) Assouan est l'ancienne Syène des Romains, située à l'entrée du désert de Syénite.
Cette belle pièce, la plus grande et la plus remarquable du Musée, a été trouvée le 13 septembre 1838 dans la forêt de Brotonne par M. Charlier, inspecteur des eaux et forêts de Caudebec-en-Caux. Voici dans quelles circonstances : De 1838 à 1843, le gouvernement et la Société des Antiquaires de Normandie firent pratiquer trois fouilles successives dans la forêt de Brotonne, au triége de la Petite-lloussaie. Ces fouilles amenèrent la découverte d'une villa importante dont les débris couvraient un espace de plus de 225 mètres dans tous les sens. C'est dans une des vingt pièces qui furent déblayées qu'on rencontra la mosaïque qu'un hêtre couvrait de ses racines.
M. Dupont-Delporte, préfet de la Seine-Inférieure et ami de nos antiquités nationales, ayant obtenu du Domaine la cession de ce beau monument, M. Deville vint camper dans la forêt afin de procéder à son enlèvement. En 1844 il emporta à Rouen ce morceau précieux qu'il n'eut pas le bonheur de remonter. Cette bonne fortune échut à son successeur, M. Pottier, qui réussit parfaitement dans cette délicate opération.
Cette mosaïque, dont la surface est à peu près carrée, mesure 5 mètres sur chacun de ses côtés. Le centre montre Orphée assis sur un siège, la tête nue et pinçant de la lyre; sur chaque face sont figurés des animaux courant que le dieu est censé adoucir et apprivoiser. A chacun des angles figure un médaillon représentant une tête allégorique. Une seule restait en 1838. Elle était couronnée d'épis, et on la prit pour une Cérès, tandis que ce n'était que l'Été. Une large et magnifique bordure de la plus grande élégance encadre le tout.
Lorsque cette mosaïque fut découverte et enlevée il manquait au moins une moitié de la surface, et parmi les choses absentes nous signalerons surtout trois médaillons. Il était difficile de restituer un sujet inconnu, lorsque le hasard fit découvrir à Guelma, en Algérie, une mosaïque parfaitement analogue dans son ornementation ; les médaillons des angles n'étaient point des divinités, mais les images allégoriques des quatre saisons de l'année. Avec ce document, qui ne laissait plus de doutes sur la décoration disparue, on put procéder à la restauration avec autant d'assurance que de succès. C'est ce que fit M. Pottier, en 1861, sous le bienveillant patronage de M. le baron Le Roy, préfet de la Seine-Inférieure, et secondé par M. Grimaux, habile entrepreneur de Rouen. Il est aisé de se rendre compte des parties restituées en comparant la pièce elle-même avec le dessin colorié qu'a publié M. Charlier (1), et aussi avec le plan placé en regard dans la salle même du Musée. Aujourd'hui le public jouit avec bonheur de cette belle mosaïque qui est peut-être sans analogue dans les Musées du nord de la France.
(1) Voir sur la Mosaïque de Brotonne : Charlier, « Mém. sur quelques Antiq. de la forêt doman. de Brotonne et sur la Mosaïque romaine, etc., » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. xi, p. 264-69, et 2 pl.
— Deville, « Ibid., » p. 270-71. — L'abbé Cochet, cc La Seine-Inf. hist.
et archéol., » lre édit., p. 312-313; 2e édit., p. 494-495.
15. STATUE de femme drapée, en marbre blanc, découverte en 1828, parmi des décombres, dans une des salles du balnéaire romain de Lillebonne, vers l'angle sudouest.
Le marbre de cette statue est demi-transparent à la lumière; il a la plus grande analogie avec le marbre des carrières de Saint-Béat, dans les Pyrénées.
Hauteur, la plinthe comprise, sans la tête, 1 m. 50; avec la tête, 1 m. 80.
M. Emmanuel Gaillard a publié, en 1829, sur cette statue, qui a été dessinée et gravée par M. E.-H. Langlois, une Notice qui a été couronnée par l'Institut. Il pense qu'elle représente l'impératrice Faustine, femme d'Antonin-le-Pieux (1).
Cette statue fut trouvée sans sa tête. C'est ainsi, du reste, qu'elle figure sur toutes les gravures qui l'ont reproduite jusqu'à présent (2) ; mais depuis 1862, époque où M. Pottier l'a installée dans cette salle, elle est surmontée d'une tête. Cette tête de femme vient également de Lillebonne où elle a été trouvée, à quelques pas de la statue, dans une des salles du balnéaire (3). Par la matière et les proportions elle se rapproche étonnamment du tronc qu'elle surmonte. Aussi « bien qu'ayant appartenu à des sujets différents, ces deux morceaux s'adaptent d'une façon aussi satisfaisante que peu espérée (4). »
Dans le piédestal de la statue (face du côté du jardin) est encastrée une MOSAÏQUE représentant un perroquet mangeant une datte.
16. STATUE de femme en marbre blanc.
On la désigne sous le nom de Statue de Muse, dans le Catalogue de la collection Campana, où elle portait le no 16.
17. BUSTE en marbre blanc, représentant un Romain.
Il provient de la collection Campana, où il portait le no 271.
18. BUSTE en marbre blanc, que l'on croit représenter Sabine, femme d'Adrien.
Il provient de la collection Campana.
(1) E. Gaillard, « Notice sur la Statue pédestre, en marbre blanc, trouvée à Lillebonne le 31 mai 1828, » in-8o de vi et de 47 p. et 2 pl. Rouen, N. Périaux, 1829.
(2) « Notice, » de M. Gaillard. — « La Normandie pittoresque. » — « Le Havre et son arrond., » 2e partie, Lillebonne, p. 11, pl. — « Procèsverbaux de la Comm. départ, des Antiq. de la Seine-Inf., » t. Ier, p. 121, pl.
(3) Cette tête, et un grand nombre d'autres objets antiques, étaient restés dans les greniers de l'Hôtel-de-Ville de Lillebonne jusqu'en septembre 1862, qu'ils ont été apportés à Rouen.
(4) Paul Baudry, « Le Musée départ. d/Antiquités de Rouen, » p. 9 et 10.
<9. Tt TE en marbre blanc, représentant une jeune femme.
Elle faisait partie de la collection de la ville de Rouen, qui l'a échangée avec le Musée.
20. TETE d'homme imberbe, en marbre blanc.
Cette tête vient de Lillebonne. Les cheveux sont frisés. On remarque encore sur les cheveux la trace d'un bandeau de bronze.
Dans le socle est un médaillon d'Auguste, en bronze.
21. TÊTE d'homme en marbre blanc.
Elle vient également de Lillebonne. Le cou et le buste ont été refaits en plâtre.
22. Magnifique débris de CORNICHE romaine, en pierre, décoré de feuillage.
Nous pensons qu'il vient de l'édifice romain de Bois-l'Abbé, près Eu, fouillé par M. Estancelin, et qu'il a été donné par cet explorateur.
23. STATUE de Jupiter. Plâtre d'après le bronze antique découvert au Vieil-Évreux.
Le dieu est représenté debout; il tenait d'une main la foudre, de l'autre un sceptre. — La tête et le torse sont d'un dessin magnifique. — Il a été donné par M. Bonnin, d'Évreux.
Cette statue, qui a 92 c. de hauteur, a été reproduite par M. Bonnin lui-même dans les Antiquités gallo-romaines du Vieil-Évreux (1).
24. STATUETTE d'Apollon.
Plâtre d'après le bronze antique, découvert au Vieil-Évreux. Donné par M. Bonnin.
Hauteur., 0 m. 68
25. Sous ce numéro sont indiqués deux beaux CIPPES tumulaires, en pierre de taille, venant de Lillebonne.
Ces deux cippes sont des tombeaux romains dont les débris ont été recueillis dans les fouilles du théâtre, des bains et du Castrum de Juliobona. Ces pierres sculptées,
(1) Pl. xx, Atlas, in-4o (1855).
après avoir figuré longtemps sur les tombeaux qu'elles recouvraient, étaient entrées au moment du danger dans les moyens de défense. Retrouvées par l'archéologie dans la première moitié de ce siècle (de 1818 à 1840), elles sont venues au Musée de Rouen où la science et l'étude leur ont restitué leur état primitif. C'est à M. Pottier que l'on doit la restauration de ces deux monuments, les deux plus grandes pièces de pierre antique que possède la collection départementale.
Le premier CIPPE, celui qui est vers la Salle Denille, est le plus simple des deux. En pierre de Saint-Leu, sa hauteur est de 1 m. 90 c. sur une façade de 90 c. et une épaisseur de 42 c.
D'un côté on voit figurer deux personnages de grandeur à peu près naturelle. C'est un homme et une femme tête nue, et vêtue d'une robe longue frangée par le bas. La femme tient dans sa main un phylactère ou rouleau. L'autre personnage, que je crois un jeune homme, a un collier au cou et une bulla sur la poitrine.
Au verso figure, à haut relief, un homme de grandeur naturelle. Il est vêtu de la robe et semble porter un collier au cou. Sa robe frangée descend sur ses jambes nues. Aucun pilastre n'encadre cette pierre dont l'ornementation a probablement été coloriée.
L'autre CIPPE, qui est vers le Musée Pottier, est beaucoup plus riche que le premier. Haut de 2 m. 30 c., il a I m. 70 c.
de large et une épaisseur de 47 c.
On voit d'un côté un homme et une femme de grandeur naturelle. Tous deux sont tête nue et vêtus de la robe antique qui semble frangée par le bas. L'homme paraît relever légèrement son manteau. Des pilastres formés de feuillages encadrent, à droite et à gauche, nos deux personnages.
De l'autre côté sont des scènes étranges qui semblent indiquer que les anciens représentaient sur leurs tombeaux l'état social des personnes.
D'abord c'est un jeune enfant tenant sous son bras gauche un chien qui s'élance pour manger un objet qu'il lui présente de la main droite.
A côté est un ouvrier ou un marchand assis devant une table. Derrière lui, et au-dessus de sa tête, sont rangés
quatre marteaux. D'une main il cherche à décrocher un de ces marteaux. On dirait un cordonnier du Moyen-Age.
Au-dessus de cette scène sont des étagères dont une contient quatre vases où l'on distingue clairement des fioles et des amphores.
Nous ne savons pas si le reste du tableau se rapporte au même sujet ou s'il n'est pas l'assemblage de débris incohérents. Toujours est-il qu'au bas des scènes que nous venons de décrire, on voit un beau chapiteau antique du style corinthien ; puis sur un morceau de pierre de Vergelé une scène de lutteurs où l'on remarque quatre hommes nus dont un succombe sous les coups de l'autre. Cette sculpture appartient à la belle époque de l'art antique. Au bas enfin est une frise où figurent des hommes nus et des femmes habillées.
Ces deux grands tableaux sont encadrés avec de beaux pilastres corinthiens entièrement composés de feuillages.
Des pilastres doubles ornent les deux extrémités de ce riche tombeau (1).
26. STATUE en marbre blanc dont la tête manque ainsi que la main droite.
Ce personnage, qui paraît une femme, tient un serpent de la main gauche. Est-ce la déesse Hygie?
27. URNE quadrangulaire, en marbre blanc.
Deux figures d'enfants nus, ou génies funèbres, placées aux angles de l'urne, soutiennent des guirlandes de fruits et d'épis, qui retombent de la gueule de chiens. Sur le fronton du couvercle de l'urne, on voit un taureau terrassé par un lion. L'inscription de cette belle urne est ainsi conçue : M. POSTILIO. ARATOR.
AMICIT. FOEDERE. HONORIB.
DONISQ. COMVLATO. L. CINCINN.
C. D. E. VIVIS. DISCESS.
POSTREMV. HOC. MO NVMENTO MV NVS COMPLE VIT
(1) La plupart des monuments de Lillebonne, notamment ceux que nous venons de décrire, ont été gravés et décrits, en Angleterre, par notre ami Roach Smith, dans ses « Collectanea antiqua, » vol. m, p. 74 à 90, planches XVII à xxv.
En voici la traduction mot à mot : « A M. Postilius Arator, comblé de son amitié, de son alliance, d'honneurs, de bienfaits, L. Cincinnatus, au très-illustre décurion (clarissimo decurioni) sorti de la vie, a complété, par ce monument, son dernier présent. »
Hauteur 0 m. 48 Largeur. 0 25
(Origine inconnue.) M. Félix Lajard, membre de l'Institut, a donné le dessin et la description de ce petit monument.
28. URNE cinéraire, de forme cylindrique, en marbre blanc, avec piédestal et couvercle.
Sur la panse : cartouche carré portant cette inscription : DIS MBNIBVS L MACRI EVELPISTI cc Aux Dieux Mânes de Lucius Macer evelpiste (bon espoir). »
Origine inconnue. On présume que cette belle urne contenait les cendres d'un affranchi de la famille Licinia, à laquelle appartenait Macer, consul sous l'empereur Trajan.
29. Deux BUSTES d'enfants, en marbre blanc.
Les bustes sont modernes, mais les têtes sont considérées comme antiques. On croit même qu'elles représentent Commode et Annius Vérus.
C'est un présent de M. Deville, ancien directeur.
30. Deux TÊTES-MÉDAILLONS, en marbre blanc, représentant un homme et une femme.
Elles proviennent du cabinet de M. Fauvel, ancien consul de France à Athènes, et ont été également données par M. Deville.
31. CIPPE funéraire, en marbre blanc, de Petilia, portant cette inscription : DM PAETILIAE C. CAECINAE MENELAI. F.
P. SILIUS CRITON AMICVS. F.
V. AU MIll D. XXV.
« Aux Dieux Mânes de Pœtilia C. Cœcina, fille de Ménélas, P. Silius Criton, son ami, a dressé ce monument. Elle a vécu deux ans, trois mois, vingt-cinq jours. »
Hauteur tota!e. 0 m. 84 Ce cippe, venu d'Italie, a appartenu à M. Lecarpentier et a été donné par M. Lireux père.
32. SARCOPHAGE en marbre rouge, avec son couvercle, découvert en 1837, à Rouen, rue Roulland.
Il renfermait un squelette de femme, dont les pieds étaient tournés à l'Orient.
Dans le sarcophage étaient deux flacons et trois gobelets de verre. Les deux flacons étaient placés aux deux côtés de la tête; un des gobelets à l'occiput, les deux autres auprès des hanches. En dehors du cercueil, vers la gauche, étaient une très-petite fiole en verre contenant des épingles en os et un vase en terre cuite orné sur sa panse d'ornements en pâte blanche.
Ces vases sont conservés dans le Musée.
Longueur extérieure du sarcophage. 2 m. 0 Largeur id. 0 72 Hauteur id 0 46 Épaisseur des parois. 0 13
Le marbre de ce sarcophage ayant été brisé dans l'antiquité, sans doute au moment de s'en servir, on y avait appliqué des agrafes en fer; deux d'entre elles sont encore en place.
Le couvercle, également en marbre rouge, qui est placé à côté du sarcophage, est formé d'une seule dalle plate ne portant ni inscription ni trace de décoration.
Ce tombeau ne parait pas avoir été destiné à être vu hors de terre.
33. SAItCOPHAGE, découvert en 1837, à Rouen, rue Roulland.
Il était placé à côté du sarcophage en marbre rouge, qu'on voit dans la cour du Musée. Ce sarcophage, en pierre de Vergelé, sert d'enveloppe à un CERCUEIL en plomb orné de dessins symétriques en relief. On y a trouvé des cendres, qui devaient être celles d'un enfant en bas âge, à en juger par les dimensions du cercueil qui n'a que 0 m. 90 c. de longueur.
Sa hauteur et sa largeur sont de 0 m. 30 c.
Ce sarcophage est percé d'un trou sur le côté.
Le couvercle du sarcophage est déposé dans la cour du Musée. Il est en pierre presque brute.
Donné par M. Fleury, entrepreneur de bâtiments à Rouen.
34 et 35. TOMBEAUX gallo-romains, en pierre, découverts à Rouen, en 1833, dans la rue Roulland (quartier Saint-Gervais)
Le premier de ces tombeaux, qui était garni de son couvercle en dos d'Ane (à présent placé dans la cour du Musée, no 80), est orné, sur la face antérieure, de deux têtes ou masques et de boucliers et d'enseignes enlacés, sur les côtés de draperies. On y a trouvé quelques ossements et un fragment d'étoffe brochée en or; il ne porte aucune inscription.
Longueur. 2 m. 11 Largeur. 0 74 Hauteur sans le couvercle 0 60
Le second TOMBEAU est sans ornements; mais, sur sa face antérieure, est tracée cette inscription : EVERINI EVERI FILI.
« Aux DIEUX MANES d'Everinus fils d'Everus. »
Longueur. 2 m. 44 Largenr. 0 68 llauteur. 0 65
Ces deux tombeaux ont été donnés au Musée par M. Roulland, dans la propriété duquel ils ont été découverts, à Rouen, à quelques pieds de profondeur du sol.
36. Groupe composé de plusieurs PIERRES sculptées et ornées, provenant de Lillebonne.
Ce massif se compose de sept pièces toutes remarquables.
La première, celle du bas, est la naissance d'une porte ou arc de triomphe. Tous les côtés sont ornés de sculptures à relief, tous les personnages sont nus, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'arcade.
Généralement ce sont des enfants ou des génies ; toutefois il existe un personnage à demi grandeur naturelle.
La seconde pierre est le bout d'un cartouche qu'un génie accompagne; ce cartouche renfermait une inscription dont il ne reste que le début des trois premières lignes.
1 (MP. Il) AD.
T POTEN.
AM (ou) NV.
La troisième pierre est le bas d'un tombeau. Il a été trouvé à Lillebonne, en 1836, aux abords du théâtre. On voit la naissance d'un pilastre, les pieds nus d'un personnage et cette fin d'une inscription.
MARCIANO MRCEL.
NVS SOLINIF. PATER P.
A Marcianus Marcellus Solininws, fils de Solinus, son père, a posé ce monument.
Plusieurs de ces fragments sculptés ont conservé la trace d'un coloriage antique.
La quatrième pierre provient encore d'un tombeau; c'est le chapiteau d'un pilastre corinthien, au-dessous est une tête brisée et à côté un génie.
La cinquième pierre est un charmant bas-relief qui dut former une frise et dont il ne reste que quatre personnages. On y voit le dieu Pan assis et jouant du chalumeau, puis un personnage nu et debout, tenant des fruits de la main gauche, devant lui est une femme qui porte des raisins dans un panier; enfin une seconde femme assise et demi-nue.
La sixième pierre est une belle corniche ornée de consoles et de feuillages.
La septième est un chapiteau corinthien du Bas-Empire romain ou des temps mérovingiens.
Au pied du groupe on voit à droite et à gauche des pierres de tuf taillées en petit appareil : elles proviennent du théâtre et des constructions romaines de Lillebonne.
37. Massif de PIERRES sculptées venant de Lillebonne.
Ce massif est formé de douze pierres superposées.
Ce sont d'abord des BASES de pilastres, des restes de personnages drapés, un chapiteau corinthien provenant de quelque monument funéraire, puis des bases et des fûts de colonnes ornés de feuilles et de personnages.
Parmi ces pierres, il s'en trouve un fragment gravé, offrant ces quelques caractères : AN(TO)NINI
VS ANTON
Au sommet est un chapiteau.
Au côté gauche de ce massif est une autre pile de débris romains, composée également de restes de tombeaux, de bases de colonnes, de consoles, de corniches, etc.
38. Massif de SCULPTURES romaines, provenant également de Lillebonne.
On y remarque surtout quatre pièces importantes.
La première présente le derrière et les pieds de deux chevaux. Des hommes habillés, mais dont les jambes sont nues, les accompagnent.
La seconde pierre présente les restes d'une FRISE antique.
On y voit un autel, un vase chargé de fruits, un masque, etc.
Cette sculpture faisait partie de la décoration d'un tombeau. Elle a été découverte à Lillebonne, dans la muraille romaine, auprès de la porte Césarine, en 1838.
Longueur 1 m. 10 Hauteur. 0 40
La troisième est le corps d'une femme demi-couchée, à laquelle manquent la tête, les pieds et les bras.
La quatrième est une chimère ou griffon ailé au-dessous duquel est couché un enfant nu.
39. Groupe de PIERRES antiques, provenant de Rouen et de Lillebonne.
Il se compose de deux pièces : 10 Une belle et large base de colonne cannelée; 2o Un fût de colonne ronde et unie.
40. Base d'un CIPPE tumulaire, carré, présentant la partie inférieure d'un personnage. Les pieds sont nus, mais le corps était revêtu de la robe.
Au-dessus sont des morceaux de corniche romaine.
41. Deux FRAGMENTS de sculpture antique à grand relief, présentant le milieu du corps de deux personnages nus (Lillebonne).
42. Deux FRAGMENTS de sculpture romaine, venant de Lillebonne.
Le premier représente un personnage presque entier de grandeur naturelle, mais très-mutilé. Il est encadré dans des pilastres ornés de feuillages. C'est probablement un ancien tombeau.
Le second est le haut d'un cippe tumulaire dont les faces étaient ornées de personnages.
43 et 44. FRAGMENTS de colonnes romaines superposés, venant de Lillebonne.
Ces deux fragments sont bombés : sur l'un on voit des reliefs représentant des draperies, un masque et les jambes d'un personnage.
45. Magnifique FRAGMENT d'une belle COLONNE ronde sur laquelle on voit sculptés des personnages à trèsgrand relief. Sur l'un l'homme est nu et de grandeur naturelle; sur l'autre il est en raccourci.
46. Petit CIPPE en pierre de Vergelé, provenant de Lillebonne.
Il représente le buste d'un personnage dont la tête est radiée. Ce doit
être Apollon, Mithra on le dieu-soleil. Il a été trouvé, en 1864, dans la villa romaine Touillée par M. l'abbé Cochet sur le chemin d'Alvimare, auprès de la belle sépulture au Plateau-d'Argent. Il est probable que cette sépulture était celle d'un pontife ou d'un prêtre de Mithra (1).
47. FRAGMENTS de colonnes antiques rondes et unies.
L'une est la base et l'autre le chapiteau de colonnes doriques. — La provenance en est inconnue.
48. Quatre pièces provenant de COLONNES romaines, rondes, cannelées ou unies.
La première est une magnifique base de colonne ronde d'une grandeur remarquable. On assure qu'elle a été trouvée à Rouen rue des FossésLouis VIII. La deuxième et la quatrième sont des cubes ou assises de colonnes rondes et cannelées. La troisième est un chapiteau dorique.
49. Pierre sculptée, provenant d'un CIPPE tumulaire romain de Lillebonne.
50. DALLAGES et MARBRES, provenant des Bains et du Théâtre romain de Lillebonne.
51. DALLAGE du Balnéaire romain d'Étretat.
Cette belle pierre de liais a été trouvée, en 1835, par M. l'abbé Cochet dans la première fouille qu'il a faite à Étretat. Elle provient du pavage ou du lambris du baptistère romain de la villa qui remplissait l'enclos de l'ancien presbytère (2).
52. INSCRIPTION tumulaire de Julia Seva.
DMETM (Dis Manibus et Memoriœ).
IVLIAE SEVAE « Aux Dieux Mânes et à la Mémoire de Julia Seva. »
TrQuvée dans la muraille du castellum romain de Lillebonne, auprès de la porte Césarine.
(1) L'abbé Cochet, « Mémoire sur une remarquable Sépulture romaine trouvée à Lillebonne, le 26 octobre 186f, » in-8o de 39 pages, avec pl. et grav. Rouen, 1866. ,
(2) L'abbé Cochet, « L'Etretat souterrain, » lre série, in-8o, Rouen, 1842.
— Id., cc La Normandie souterraine, » ch. xxm. — Id., « La Seine-Infre hist. et archéol., » article Etretat.
53. INSCRIPTION tumulaire, antique, sur pierre.
D. M.
APRON AE.APRO NIANVS VLTRO PATER. P. posuit.
Aux Dieux Mânes. A Aprona. Apronianus, son père, lui a dressé volontairement ce monument.
54. Reste d'une INSCRIPTION tumulaire, sur tablette en pierre.
EMOR PAVLAEV RVFI MILITIS .DEFVNCT NNORVM
Au moyen d'un ancien dessin de cette inscription, dont un fragment s'est trouvé depuis perdu, et du sens des mots conservés, on a proposé la restitution suivante : D M ET MEMOR IE LVCLE PAVLAE V XORIS IVLI RVFI MILITIS LEG III DEFVNCT AE XXX ANNORVM « Aux Dieux Mânes et à la mémoire de Lucia Paula, femme de Julius Ru fus soldat de la 3e légion, morte à 30 ans. »
Devant cette pierre est posé un fragment d'inscription antique en grand caractère : i IDRO Ces inscriptions, nos 53 et 54, proviennent de Lillebonne.
55. Petit MONUMENT cinéraire, en pierre de libage, de forme cintrée.
Dans la face antérieure est encastrée, retenue par un bain de cinaent et par des clous de fer, une tablette en pierre blanche, sur laquelle est gravée, en beaux caractères, l'inscription suivante : DISMAN SACRUM TELESA HORATI LLAVI FILI PVDO RIFILIOSVOVI VA POSVIT.
« Consacré aux Dieux Mânes. Telesa, fille d'Horatillavius, a dressé, de son vivant, CE MONUMENT à son fils Pudor. »
En dessous de la pierre est une excavation de 0 m. 28 de côté, sur 0 m. 22 de profondeur, dans laquelle avaient été placées les cendres du jeune Pudor. 1 Ce petit monument a été découvert en 1836, à Lillebonne, aux abords du théâtre antique, au milieu d'un grand nombre d'autres pierres tumulaires d'origine romaine, qui faisaient partie d'une muraille militaire grossièrement assemblée à sec.
56. INSCRIPTION tumulaire, en pierre de Caumont, trouvée dans le théâtre romain de Lillebonne.
Elle est ainsi conçue :
La pierre de cette inscription était extrêmement volumineuse : on a été obligé de la scier pour pouvoir la transporter au Musée des Antiquités.
Au centre de la pierre, par dessous, était une excavation dans laquelle avaient été placées les cendres du mort.
Cette espèce d'urne tumulaire a été trouvée dans le théâtre romain de Lillebonne, au milieu du grand couloir de l'Est.
57. FRAGMENT D'INSCRIPTION ROMAINE recueilli dans les Bains de Lillebonne, fouillés, en 1827-29, par M. Emmanuel Gaillard.
L'explorateur dit que cette dalle de liais était placée dans la salle no 19 du Balnéaire (1).
.VALERI .MAR VXSOR SVMA .VIT.
58. FRAGMENT D'INSCRIPTION ROMAINE, à grand caractère, trouvé par M. Rever, dans les fouilles qu'il a exécutées à Lillebonne, de 1818 à 1821.
(1) E. Gaillard, « Mémoire sur le Balnéaire de Lillebonne, » p. 8. —
L'abbé Cochet, « Epigraphie de la Seine-Inférieure, » p. 3.
Cette tablette avait été employée comme pierre de blocage dans le grand escalier à l'Ouest du Théâtre.
.AVG .NORBA.
.INI. FIL.
59. Cadre renfermant sept FRAGMENTS de marbre qui contiennent tous un reste d'inscription.
Toutefois chaque marbre est différent de nuance et chaque inscription varie de caractère; toutes viennent de Lillebonne. Nous n'en citerons que trois, les autres étant insignifiantes.
(D) IS MA (NIBVS) 1 VME V IVV
1 DR 1 (ET ME) MORIAE 1. RL
60. MOULAGE en plâtre d'une INSCRIPTION antique en sept lignes, dont les deux premières sont en très-grandes lettres.
Cette inscription, très-mutilée, paraît se rapporter à des bains publics et concerner des personnages politiques très-importants.
P. SVILLIVS.
OPVS PISCINAE.
VIRI CLARISSIMI.
LEGATI AVG ET EX.
L'original de cette inscription a été trouvé, en 1847, dans les murs romains d'Évreux. Il existe au Musée de cette ville.
61. Grande AMPHORE antique n'ayant qu'une seule anse.
62. DOLIUM romain, en terre cuite, de forme sphérique, découvert en 1835, à Saint-Denis-le-Thiboult (1).
Il renfermait une urne carrée en verre, haute de 0 m. 33, dans laquelle étaient des os brûlés, ayant appartenu à un adulte. L'urne de verre est conservée dans le Musée.
Circonférence du dolium. 1 m. 73 Donné, au Musée, par M. Louis Quesnel, de Rouen.
(1) Deville, « Notice sur quelques Doliums antiques, » p. 4 et pl., in-8o de 15 p. Rouen, Périaux, 1843.
63. DOLIUM, également en terre cuite, de même forme que le précédent, et ayant servi au même usage.
Circonférence 1 m. 67 Donné par M. Yon, propriétaire à La Cerlangue, où ce vase a été trouvé, en 1833.
64. DOLIUM antique, en terre cuite, découvert en 4844, à Cauville, près Montivilliers.
Ce vase renfermait une urne carrée en verre remplie d'os brûlés, et plusieurs petits vases de terre qui sont conservés dans le Musée.
65. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture, pratiquée après cuisson, est circulaire et étroite.
Il provient du cimetière romain de Lillebonne où il a été trouvé en 1853. Il contenait des os brûlés et était recouvert d'une tuile à rebords (1).
66. DOLIUM en terre cuite à ouverture circulaire et moyenne pratiquée après la cuisson.
Il provient du cimetière romain de Barentin exploré par M. l'abbé Cochet, en 1888.
67. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture a été pratiquée après cuisson.
Celui-là a été trouvé à Rançon, près Saint-Wandrille, en 1862.
Il contenait des os brûlés et des vases funéraires romains. — Il a été offert au Musée par le service vicinal de ce département.
68. DOLIUM en terre cuite, dont l'ouverture a été également pratiquée après la cuisson.
Il provient de la Seine-Inférieure.
69. « DOLIUM romain en terre cuite, découvert à Nérac. Il est orné d'anses et de bandeaux circulaires en relief.
On pense que les inscriptions qu'on y avait gravées et qui rappellent le nom d'un certain Mertorix, Aquitain, et celui de Tétricus, ont été ajoutées par un burin moderne. Ce vase est antique. »
(1) L'abbé Cochet, « La Normandie souterraine, » Ire édit., p. 115; 2e édit., p. 131, et pl. VI, fig. 21.
Ceci est la note de M. Deville et nous avons voulu la respecter. Mais nous avouons concevoir encore plus de doutes sur l'authenticité du vase lui-même que notre confrère n'en avait sur l'inscription. En d'autres termes nous ne croyons pas cette pièce digne de figurer dans un Musée archéologique.
70. Grand PITHOS (Dolium) cannelé, provenant des fouilles de Cervetri. Il faisait partie de la collection Campana.
Sur une frise circulaire de ce vase on voit une rangée de chevaux. Cette pièce appartient à la haute antiquité.
Dans l'embrasure de la cheminée on a logé une masse de tuiles de toutes les formes. Ce sont d'abord des tuiles à rebords et des faîtières destinées à former les toitures des maisons romaines. On remarqqera surtout un échantillon de ces tuiles embriquées l'une dans l'autre et formant un spécimen de toit antique. Ceci n'est pas une œuvre d'imagination, mais un agencement rencontré, en 1843, dans une cave de la grande villa de la forêt de Brotonne.
Viennent ensuite des piles de briques carrées, provenant de pavages et surtout de piliers d'hypocaustes. C'est avec ces briques qu'étaient faits les hypocaustes de Rouen, de Lillebonne, de Sainte-Marguerite, du bois des Loges, de Brotonne, de Saint-André-sur-Cailly, etc.
Comme accompagnement naturel, on a rapproché des tuiles creuses destinées à former les conduits de chaleur et les tuyaux de l'hypocauste.
Au-dessus de ces produits céramiques bien conservés, on trouvera un fond de Dolium à pointe très-prononcée et destiné sans doute à fixer le vase dans le sol. Ce morceau vient de Caudebec-lès-Elbeuf, où il a été trouvé, en 1861, dans un cimetière antique placé au bord de la rue de Louviers.
Enfin il y a aussi des goulots et des anses d'amphores à deux anses, dont quelques-uns portent la marque c. MELISSI.
71. VASES antiques, en marbre, de la forme des Amphores.
Hauteur 0 m. 50
72. LINGOT antique, en plomb, découvert à Lillebonne, en 1840, au pied de la muraille extérieure du théâtre romain, vers l'Ouest. — Il pèse 43 kilog. 5.
On y distingue les lettres suivantes, qui sont tracées en relief : .NACIS. AVG. PA.
Ce lingot a été coupé en deux ; d'où il suit que nous n'avons que la moitié de l'inscription. Malgré cela, notre habile épigraphiste, M. Léon Renier, a pu lui rendre un sens. Il l'attribue à Septime Sévère (197-211), et il l'interprète ainsi : « (IMP. L. SEVERI PERTI) NACIS AVG. PA. »
Notre savant confrère est convaincu qu'après le nom de l'empereur se trouvait celui du fonctionnaire chargé de l'exploitation de la mine. Ce plomb, selon nous, vient de la Grande-Bretagne, des mines de la Cambrie si riches et si largement exploitées au temps des Romains (1).
73. ENCLUME antique, en fer, trouvée dans le grand couloir de l'Est, du théâtre romain de Lillebonne, au milieu des débris d'une forge.
74. CERCUEIL en plomb, du ive ou du ve siècle, découvert en -1831, dans la rue Saint-Gervais, à Rouen.
(1) D'autres lingots de plomb ont été également trouvés dans les Gaules.
Le premier que nous connaissions a été rencontré par M. Bonnin dans ses fouilles du « Vieil-Evreux, » le Mediolanum Aulercorum. L'autre a été recueilli, en 1855, à Sassenay (Saône-et-Loire), entre Châlon et Langres, sur le bord d'une voie romaine. Il est déposé au Musée de Châlon et il porte une inscription. M. Canat, « Mém. de la Société d'hist. et d'archéol.
de Châlon-sur-Saône. » t. m, p. 242-44, 271, pl. xi, fig. 10. — Un troisième saumon a été rencontré à Lyon ou aux environs. Celui-là pèse 49 kilogrammes et porte pour inscription : SEGVSIAVI c (Segusiavi cuderunt?) M. A. Bernard croit ce lingot originaire du Lyonnais où il y a, en effet, des mines de plomb. (A. Bernard, « Descript. du pays des Ségusiaves, » et A. Jacobs, « Revue des Soc. sav., » 2e série, t. ier, p. 380.) — Nous croyons que notre saumon de Lillebonne vient d'Angleterre et des mines de plomb du pays de Galles. Ces mines étaient très-exploitées au temps des Romains. Outre des instruments de mineurs rencontrés avec des tuiles et des monnaies antiques, on a recueilli plusieurs lingots présentant la marque impériale. Il y en a de Néron, de Britannicus, d'Adrien, de Septime Sévère, etc. — Les Musées anglais possèdent environ quarante lingots marqués du nom des Césars. Plusieurs antiquaires de ce pays ont fait de cette matière l'objet de leurs études. Voyez : Thomas Wright, « The Celt, the Roman and the Saxon, » p. 237-38 ; Albert Way, « Archaeological Journal, Il t. xvi ; Roach Smith, « Collectanea antiqua, » vol. ni, p. 258. — En France, M. Egger a cru devoir entretenir, de cet intéressant sujet, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : c'était à l'occasion d'un saumon antique possédé par notre Cabinet des Médailles.
Ce dernier vient d'Espagne, où l'on en rencontre aussi un certain nombre.
Le savant académicien a bien voulu citer les notes que nous avons publiées sur ce sujet dans le « Bulletin monumental, » t. xxn, p. 409, et la « Revue archéologique, » lre série, t. xm, p. 548-50. — Voir « Journal général de l'Inst. publique, » du 1er janvier 1862, p. 8, vol. 31, no 1.
Il renfermait des ossements de femme, des fragments d'un gobelet en verre et deux médailles à l'effigie de Tétricus.
Donné par M. Deville, directeur du Musée.
Hauteur 0 m. 28 Longueur. 1 66
75. CERCUEIL romain, en plomb, du ive ou du ve siècle, trouvé à Rouen, en mai 1867.
Ce sarcophage d'enfant a été rencontré rue Impériale, dans l'enceinte de la Gendarmerie, ancienne enclave du couvent de Saint-Louis. Ce quartier était un vaste cimetière gallo-romain, allant depuis les Gaulois jusqu'à Honorius. En 1856 et en 1861 il y a été rencontré bon nombre d'urnes gauloises ou romaines, remplies d'ossements brûlés. M. Thaurin en possède quelques-unes dans sa collection. — Le cercueil, qui nous occupe, long de 1 m. 6 c., haut de 18 c. et large de 25 c., ne contenait que les os verdis d'un tout jeune sujet. — Il a été donné par l'administration de la Gendarmerie impériale.
76. TÊTE DE CHIEN : bas-relief antique, en marbre blanc, trouvé dans les fondations de l'ancienne salle de Guillaume-le-Conquérant, au château de Lillebonne, lors de la démolition de cette même salle, en 1833.
Cette pièce a été donnée par MM. Levesque frères, de Lillebonne.
77. MEULES à broyer, à usage domestique, entières ou à l'état de fragments.
On ne compte pas moins d'une trentaine de meules, de matière et de formes différentes. Vingt-cinq sont en poudingue, deux ou trois sont en pierre meulière, une est en grès. On y voit aussi plusieurs réceptacles, soit en poudingue, soit en brèche, soit en pierre volcanique. Dans cet ensemble nous signalerons plus spécialement une meule à broyer en grès, avec son réceptacle en pierre meulière, celle-là provient d'une sépulture gauloise découverte dans la basse forêt d'Eu, en juin 1865 (1). Cette pièce, qui doit remonter jusqu'au berceau de l'ère chrétienne, a été donnée au Musée par M. de Girancourt, conseiller général de Blangy.
En général, l'usage des meules à bras, qui parait avoir commencé chez les Gaulois, a duré parmi nous jusqu'au xiie siècle.
(1) L'abbé Cochet, « Notice sur une Sépulture gauloise trouvée dans la basse forêt d'Eu, en juin 1865, » p. 19-20, in-8o. Rouen, 1866. — Id., « Ibid., » p. 15 et 16, in-8o. Imprimerie impériale, 1867. — « Revue de la Normandie, » t. vi, p. 296-297.
1
Notre pays possédait plusieurs fabriques de meules en poudingue. Nous en avons reconnu aux Fosses-Faisières dans le bois des Hogues, près Fécamp, et à Saint-Saëns, dans les bois de l'Abbaye.
Les meules que possède le Musée proviennent de Rouen, de Lillebonne, de Caudebec-lès-Elbeuf, de la forêt de Brotonne, d'Épinay-Sainte-Beuve, près Neufchâtel, de Duclair, de Varengeville-sur-Mer (Seine-Inférieure), de Louviers, de RomillJ., de Sainte-Croix-sur-Aizier (Eure).
Plusieurs ont été données par MM. Houel, Quévremont, Chéruel, Cottard, etc.
78. Deux MORCEAUX DE GRÈS creusés par suite d'un long frottement et d'un affûtage continu.
Ces deux pièces proviennent d'Amfreville-Ia-Mi-Voie et ont été données par M. le curé qui les a recueillies vers 1868.
79. Sous ce numéro sont désignés de nombreux FRAGMENTS de sculpture romaine, venant de Rouen, de Lillebonne, de Caudebec-lès-Elbeuf, etc.
Dans cet ensemble on remarque des têtes, des mains, des bras et des jambes de statues antiques, mais surtout un grand nombre de moulures en marbre et en pierre de liais.
80. Anciens CREUSETS en terre cuite.
Deux de ces creusets ont été trouvés à Angers, vers 1840; les autres proviennent des grands travaux exécutés à Rouen, de 1862 à 1866. Ils ont été recueillis à l'angle de la rue Étoupée et de la rue de l'Hôtel-de-Ville.
Presque tous possèdent encore des traces du métal qui y fut fondu (1).
81. Deux GRANDES BRIQUES antiques, provenant de Pitres, près le Pont-de-l'Arche (Eure).
Ces deux briques, épaisses de 6 à 7 c., mesurent 88 c. en carré. Elles proviennent de Pitres où elles ont été trouvées dans les fouilles pratiquées par M. Lebert, de 1854 à 1860 (2). Je considère le monument découvert alors comme une villa romaine qui, au ue siècle, était devenue le palais de Charles-le-Chauve, et où cet empereur tint les diètes ou conciles, de 861,
(1) M. Thaurin a recueilli et possède, dans son Cabinet, un grand nombre de creusets anciens recueillis par lui dans le sol de Rouen.
(2) L'abbé Cochet, « Note sur les restes d'un Palais de Charles-leChauve (861-869) retrouvés à Pitres. » — Id., « Une nouvelle Visite à Pitres, » dans les « Mém. de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. xxiv, p. 156-165, 398-402.
de 864 et de 869. C'est pour cela que je donne à ces briques le nom, peut-être impropre, de Carlovingiennes.
Je sais, d'ailleurs, que l'on en trouve de pareilles à Saint-André-surCailly, où je place le palais de Vetera-Domus de Charles-le-Chauve.
82. CLAVEAUX antiques, en terre cuite, découverts à Rouen, en 1834, à l'angle de la rue des Boucheries-Saint-Ouen, lors des fouilles faites pour la construction d'un aqueduc.
Ils devaient faire partie d'une porte de l'enceinte militaire de Rotomagus. Il y avait ici la porte dite de Saint-Léonard.
83. Deux BRIQUES rondes, trouvées à Sainte-Marguerite-surMer, près Dieppe.
Ces deux briques, trouvées dans une fouille que j'ai pratiquée en 1862, faisaient partie d'une colonne funèbre placée dans le cimetière romain de la villa. Elles avaient été autrefois recouvertes de mortier formant stuc.
Ces briques, épaisses de 4 centimètres, ont 34 centimètres de diamètre.
Au pied de la colonne étaient logées des urnes. On m'assure que ce genre de monument funéraire se retrouve en Italie, notamment à Pompéïa.
84. AUTEL romain, en pierre de Vergelé ou de Saint-Leu, trouvé à Liffremont, près Forges-lès-Eaux, vers 1846.
Cet autel païen, haut de 1 m. 4 c. et large de 40 c., présente, sur trois de ses faces, des personnages sculptés à haut relief. Sur la face principale est figurée Vénus tenant de la main droite un miroir circulaire et relevant de la gauche le voile qui couvre ses reins. Des tresses de cheveux descendent sur ses épaules. A ses pieds est un coffre ouvert et un enfant qui lui présente un peigne à deux fins. Sur la base de l'autel, on voit courir des lièvres ou des lapins sauvages.
A droite et à gauche de la déesse sont figurés deux personnages. Dans celui qui est le mieux conservé, on croit reconnaître Hercule tenant d'une main sa massue, et de l'autre une cantharre. L'autre personnage semble Mars tenant sa lance, et en habit militaire.
Le revers de l'autel a été rayé par la charrue qui l'a talonné pendant des siècles.
Suivant M. de Longpérier, ce côté a pu contenir une inscription votive ou dédicatoire. D'autre part, il n'est pas impossible qu'il y ait eu là un quatrième personnage. Cela se voit sur des autels qui existent à Amiens et à Melun.
Au sommet de l'autel on remarque la piscine disposée pour recevoir les libations des idolâtres.
Cet autel a été trouvé vers 1846, par M. Marcadé, cultivateur à Liffremont, commune de Roncherolles-en-Bray (canton de Forges), dans un champ tout rempli de débris romains. Après l'avoir gardé quelque temps chez lui, M. Marcadé l'apporta à Rouen et l'offrit à M. F. Deroque, son propriétaire, qui demeure rue de Lenôtre, 18.
En 1868, sur la demande de M. l'abbé Cochet, directeur du Musée d'Antiquités, M. Deroque a bien voulu confier à cet établissement l'objet qu'il possède, afin de faire profiter le public de ce curieux monument, le seul de son genre que l'on ait découvert jusqu'ici dans la Seine-Inférieure.
M. le préfet s'est empressé de remercier M. Deroque d'un procédé aussi bienveillant.
85. Tambour de COLONNE en pierre, orné de masques et de vases suspendus à des draperies.
Cette pièce provient de Lillebonne comme celle qu'elle supporte.
86. Montre contenant des SILEX taillés des temps préhistoriques.
La majeure partie de ces silex provient du bassin de la Somme et a été offerte par M. Boucher de Perthes, d'Abbeville. Toutefois, deux de ces HACHETTES ont été rapportées de Saint-Acheul, en 1860, par M. l'abbé Cochet (1), et deux autres proviennent des sablonnières de Sotteville-lèsRouen; elles ont les mêmes caractères que celles de Saint-Acheul.
On remarquera dans cette montre un charmant assortiment de silex travaillés avec un soin tout particulier. Ce sont des pointes de flèches trouvées par M. l'abbé Cérès, de Rodez, sous les dolmens de l'Aveyron, notamment à Peyro-Lebado (la Pierre-Levée) (2). Ces pointes de flèches, admirablement taillées, sont accompagnées d'un collier composé de perles en pierre, en os et en coquillages. Tous ces objets celtiques ont été offerts au Musée par M. l'abbé Cérès, en 1868.
87. Montre contenant des HACHETTES, des MARTEAUX et des LANCES de pierre, appartenant à l'époque gauloise.
(1) L'abbé Cochet, « Archéogéologie. — Hachettes diluviennes du bassin de la Somme, » in-8o de 17 p. Abbeville, 1860.
(2) Les dolmens fouillés par M. l'abbé Cérès, 1866 et 1867, sont ceux de Malviès et de Salles-la-Source. On consultera avec utilité le « Rapport sur quelques Dolmens et Tumuli des environs de Rodez, lu à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, » le 15 février 1866, par M. l'abbé Cérès, in-8° de 13 p. Rodez, 1866.
Dans cette catégorie, que nous appellerons de la pierre polie, nous citerons : Quatre MARTEAUX en grès fin; une HACHE, que l'on dit en porphyre; douze HACHES en silex très-lisse, dont la plus belle vient de Cocherel. (Il est probable qu'elle faisait partie de la curieuse sépulture celtique trouvée en 1685.) Une autre vient d'Illeville (Eure), et a été donnée par M. Botté.
Quinze ou seize HACHETTES en serpentine fines et polies, mais sans provenance connue.
Plusieurs HACHETTES en grès poli, dont une venant de Romilly (Eure), a été donnée par MM. Desporte et Chérie.
Des SILEX préparés pour hachettes, trouvés à Fréauville, à Bon-Secours, au Mont-aux-Malades, etc.
Un EMMANCHEMENT de hachette de pierre, préparé dans un bois de cerf, trouvé, en 1856, dans le lit de la Somme et donné par M. Boucher de Perthes. Enfin, des pointes de LANCES en silex, scandinaves ou gauloises, données par MM. Lesueur, Limare et Lézurier de la Martel.
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GALERIE LANGLOIS.
Cette Galerie, prise à même l'ancien cloître des Visitandines, se compose de six travées voûtées, en pierre, dans le style du XVIIe siècle. Elle est éclairée par quatre fenêtres entièrement garnies de VITRAUX PEINTS. Ces vitraux, tous du xvie siècle, proviennent, comme les précédents, des églises de Rouen et des environs. Nous en donnons la description.
PREMIÈRE FENÊTRE.
Le centre de la fenêtre est occupé par un vitrail peint en grisaille, du xvie siècle, de l'ancienne chapelle du cimetière de l'Hôtel-Dieu à Rouen, dite de Saint-Maur ou des Saints-Morts. Il représente une vision d'Ezéchiel.
Il est entouré de médaillons, parmi lesquels on remarque trois scènes de la vie de Y Enfant prodigue, peintes dans le genre flamand, du commencement du XVIIe siècle; une Sainte Clotilde à la fontaine, du xve siècle, donnée par M. Louis Bérard; un Saint Mathieu, donné par M. Delaquérière; un Saint Jacques-le-Majeur, un Saint Jean-Baptiste, le Gloria in Excelsis, et la Vierge dans sa Gloire.
Les cartouches qui encadrent ces médaillons, ont été tirés de l'église de Saint-Martin-sur-Renelle. M. Gauvain, fabricant de voitures à Rouen, en a fait don au Musée.
Dans le couronnement de la fenêtre sont trois Anges sur un fond étoilé; celui du milieu soutient un écusson armorié.
DEUXIÈME FENÊTRE.
A la partie centrale, la Vierge et le Père Éternel assis sur un banc à dossier. Des anges prennent part à cette scène, et couronnent la mère de Dieu.
Au-dessus, en deux tableaux, l'Annonciation et une Notre-Dame-de-
Pitié, du XVIe siècle. (Du cabinet de M. Langlois.) Ces sujets sont encadrés par des cartouches contenant des abbés, des moines et autres personnages, parmi lesquels on croit reconnaître Louis XI.
Dans l'amortissement de la fenêtre, réunion de têtes groupées, empruntées à plusieurs vitraux de diverses églises de Rouen supprimées.
Le bas de la fenêtre est occupé par des groupes de personnages, qui ont fait partie d'un vaste sujet relatif au privilége de Saint-Romain, qui fut exécuté en 1460, par Guillaume Barbe, maître verrier de la Cathédrale de Rouen. Cette verrière lui fut payée à raison de quinze sous le pied.
(Comptes manuscrits de la fabrique de la Cathédrale.) TROISIÈME FENÊTRE.
Dans le corps de la fenêtre, Trait de la Vie de Saint Nicolas. Le saint personnage ressuscite un jeune clerc..
Ce tableau, exécuté dans la première moitié du xvie siècle, faisait autrefois partie de la vitrerie justement célèbre de l'église de Saint-Godard de Rouen. La fenêtre dans laquelle il y était encadré, représentait deux autres traits analogues de la légende du même saint; aussi lisait-on, au bas, dans un cartouche, cette inscription : COMME SAINT NICOLLAS RESSUSCITA LES TROYS CLERZ.
Cette verrière était désignée, à l'église de Saint-Godard, sous le nom de la Vitre Saint-Nicolas. Elle fut réparée en 1547, par le maître verrier Jehan de Parys. (Comptes mss. de la fabrique.) Les ornements arabesques, ainsi que les armoiries qui complètent la décoration de cette riche fenêtre, proviennent de l'ancienne église des Augustins à Rouen, et ont été donnés par M. Nicolle, de Paris.
QUATRIÈME FENÊTRE.
Sous un pavillon, dont un ange soulève le rideau, Famille agenouillée et en prières, composée du père et de ses trois fils, de la mère et de ses cinq filles. Saint Jean-Baptiste patron du père, semble leur servir d'intercesseur. Deux anges assistent à cette scène.
Ce tableau, du xvie siècle, a dû faire partie d'une vitre votive.
La fenêtre est complétée par des anges, peints en grisaille, dans diverses positions, et par des armoiries monastiques (de l'ancienne église des Augustins). Le tout a été donné par M. Nicolle, de Paris.
En joignant aux vitraux de cette Galerie ceux des dix fenêtres de la Galerie Cochet et du Vestibule d'entrée, les vitres peintes du Musée de Rouen présentent, réunies, un développement de 75 mètres carrés.
« Il n'existe pas, en France, dit M. Deville, sans en ex-
cepter la capitale, un Musée ou un Cabinet particulier qui offre une collection aussi importante (1). »
Tous ces vitraux ont été restaurés et mis en place par M. You-Renaud, maître vitrier, de Rouen, sous la direction de M. Deville.
1. Grande ARMOIRE contenant la série des poids et mesures d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, de Troyes ; une suite de timbres et cachets révolutionnaires de diverses communes de la Seine-Inférieure; des boulets en fer, des épées modernes, des presses à timbrer, des coins à frapper des jetons et une foule d'objets de curiosité dont nous allons essayer de donner le détail.
Les mesures normandes se divisent en trois catégories : la première, par ordre de dignité, est celle d'Arques. Ce bourg, on ne l'ignore pas, possédait autrefois le privilége des poids et mesures pour la HauteNormandie, et peut-être aussi pour toute la province. A ce point de vue, Rouen lui-même relevait de cette humble localité (2).
Chose assez étonnante, c'était au fief de Lardenière (3) que ce privilége s'exerçait ou était attaché. C'était à tel point que l'étalon même de la jauge portait le nom de Lardenière ou mesure d'Arqués.
La première série des mesures d'Arques se compose de huit vases tous en cuivre et du xvie siècle. Les armes de France sont gravées en creux sur la panse de chacun d'eux : sur l'anse on voit l'indication de la capacité.
Sur le premier on lit :
LARDENIÈRE.
GAVGE. ET. MESVRE. DARQVES.
Cette inscription se retrouve sur toutes les divisions. « Le demy pot d'Arques » est double. Un exemplaire porte la date de 1713.
La seconde série des mesures est celle de la vicomté de l'Eau de Rouen.
Elle est également complète : mais elle ne date que de 1750. Bien des habitants de Rouen seront surpris d'apprendre que les mesures de leurs pères étaient entièrement calquées sur celles d'Arques.
La suite de ces mesures se compose de huit pièces en cuivre marquées
(1) M. Deville écrivait ceci en 1848; mais nous pensons que depuis ce temps le Musée de Cluny, à Paris, a dépassé celui de Rouen.
(2) Le Havre, bien que de fondation récente, relevait également d'Arques pour les poids et mesures. Le Musée de cette ville renferme encore les étalons en usage dans ce grand port, en 1687 et en 1740. Sur trois des plus importants on lit gravée l'inscription suivante : Hôtel-de- Ville du Havre. — Jauge et mesure d'Arques.
(3) Lardenière ou Lardenières n'est plus aujourd'hui qu'une simple ferme placée sous le vieux château d'Arques.
de l'écu de France. Sur chacune d'elles la capacité est indiquée. On lit sur la plus grande : « Étalon pot Darque de la viconté de l'Eau, vériffié sur l'étalon Darque, 1750. » Toutes les autres pièces sont aussi de 1750, et se subdivisent ainsi : « Étalon, chopine d'Arques. — Étalon demion. —
Demiard. — 16e de pot. — 32e de pot. — 64e de pot. — 128e de pot. »
La troisième série est celle de l'abbaye de Saint-Wandrille. Elle est également calquée sur la mesure d'Arques. Elle se compose de cinq étalons de cuivre portant l'écu de France surmonté d'une crosse. On lit sur ces vases : LARDENIÈRE. — JAVGE DE St WANDRILLE.
Ces cinq vases ont été donnés au Musée par la mairie de Caudebecen-Caux.
Enfin il existe pour la ville de Rouen une série de mesures qui est celle de Paris. Cette suite se compose également de huit pièces ou vases sur lesquels on lit, en caractères du XVIIIe siècle : « Pot tenant deux pintes de Paris. — Pinte de Paris. — 128 de pot de Paris, etc. » Ce qui prouve que cette série de mesures était bien à l'usage de Rouen, c'est qu'on y voit gravées les armes de cette ville.
Nous signalerons à l'attention des visiteurs un joli étalon, du poids de Troyes, à l'usage de Rouen. C'est un beau travail en cuivre de la fin du xvie siècle ou du commencement du XVIIC. Le réceptacle, très-soigné, renferme une série de douze poids. On lit sur la panse, moulées en relief: C'EST POVR LE POIS DV ROY EN LA VICON TÉ DE LEAVE A ROVAN.
Autour du couvercle on lit, gravé en creux : « Étalon poisant seize livres en son entier av marc de Troye. » Cette série, qui provient de l'ancienne vicomté de Rouen, a été déposée ici par l'administration départementale.
II existe encore au Musée un poids-étalon de Troyes, entièrement pareil.
Celui-là était à usage de négociant, tandis que l'autre était à l'usage du public. Comme le premier, il renferme les douze divisions.
Sur une jolie petite mesure en cuivre fondu, servant aussi à la vicomté de Rouen, on lit : DEMY. QVART. DE. LITRON. A. SEL.
PAR. DECLARATION. DV. ROY. DV. 25.
NOV. 1687.
Viennent ensuite : une romaine en fer, du siècle dernier. — Un pied de Roi, aussi en fer. — Deux presses en fer, pour timbrer. Ce sont : 1° la matrice du sceau du prieur de Saint-Wandrille; 2o la matrice du sceau du prieur de la Madeleine de Rouen. Ces deux pièces ont été données par M. Barabé, ancien archiviste du département. — Une écuelle renfermant des fragments du poinçon de la flèche de la Cathédrale de Rouen, donnés par M. Deschamps.
Nous appelons l'attention des curieux sur quatre ÉPÉES recommandables
à des titres divers. La première est une petite épée d'enfant, du temps de Louis XIII, à poignée de fer damasquiné, trouvée, en 1841, dans les démolitions de la tour Bigot, et donnée par M. Berrurier, sellier à Rouen.
— La seconde est celle de E.-H. Langlois, antiquaire normand, dont cette Galerie porte le nom. C'était l'épée des élèves de l'École de Mars, dont 1.
M. Langlois fit autrefois partie. Le dessin en avait été donné par le célèbre 1 peintre David. — La troisième est une épée de théâtre, que l'on dit avoir servi à Talma. — La quatrième est celle de P.-Th.-Alex. Ricœur, né à Rouen, paroisse Saint-Vivien, en 1767, entré au service comme simple soldat en 1792 et sorti chef de bataillon en 1815. Cette épée est accompagnée de la croix d'honneur que ce brave officier reçut, sur le champ de bataille, des mains de l'empereur Napoléon 1er. Ces deux reliques ont été offertes par sa famille, en 1849. <. ",,-, Une pièce, également très-curieuse, c'est la LAME A DOUBLE POIGNARD avec laquelle Roland de la Platière, ministre de Louis XVI et de la République, mit fin à ses jours, le 10 novembre 1793, sur le territoire de la j commune de Radepont (Eure). Cette pièce, conservée par M. Mauchrétien, juge de paix à Pont-Saint-Pierre, rédacteur du procès-verbal de la levée du corps, a été cédée par M. Mauchrétien, son fils, demeurant à Rouen, rue des Charettes, 153.
La monture, incrustée d'ivoire, d'une arquebuse à rouet, du XVIe siècle, donnée par M. Frère.
Un ciseau et un coin en bois, trouvés dans la maçonnerie de la tourelle de la façade du portail de la Cathédrale de Rouen, la plus voisine de la Tour-de-Beurre (XIIIe siècle?). Donnés par M. A. Grimaux, entrepreneur.
Le moulage, en plâtre, d'une sonnette romane.
Deux dessus de bassinoires en cuivre, du xviie siècle.
Une boîte carrée, en plomb, provenant de l'abbaye du Bec.
Trois mortiers en bronze, dont un grand et deux petits. Tous trois sont du xvie siècle. Le grand est décoré de reliefs. L'un des petits est orné en style Renaissance. On lit sur l'autre : IE FVS FAIT POVR E. FAFIN, 1582.
Deux vases, en bois de chêne, tournés avec du bois des piles de la fondation de l'ancien pont de Rouen ; donnés par M. l'abbé Paumier.
Dans la montre, qui est au bas de l'armoire, on remarquera trente-cinq timbres et cachets des comités révolutionnaires et de salut public de diverses communes de la Seine-Inférieure. Toutefois la majeure partie vient de l'arrondissement du Havre, ancien district de Brutus-Villiers (Montivilliers). Cette curieuse collection a été donnée au Musée, en 1842, par l'administration départementale (1). Voici les noms des communes avec le nombre des cachets : Bréauté, 1; Buchy, 2; Cailly, 2; Cretot, 1 (dit alors la Hauteur ci-devant Cretot); Dampierre, 1 (dit alors Dampierre-laSource); Dieppe, 1 ; Drosay, 1 ; Écrainville, 1 (dit alors la Carmagnole, ci-devant Écrainville) ; Foucarmont, 1 ; Gerville, 1 ; Goderville, 1 ; le
(1) Deux de ces cachets ont été donnés par M. Brianchon, et deux par M. Fourcin, de Sommery.
Havre, 4; le Herteley, 1 ; Ingouville, 2 (aujourd'hui section du Havre) ; Le Yalasse-les-Bois, dit de Brutus, 1; Lisieux (Calvados), 1; Longueville, 1; Montivilliers, 3 (dit alors Brutus-Villiers); Mautheville, 1; Norville, 1; Préaux, 1; Rolleville, 1; Rouen, 1; Sainte-Adresse, 1 (dit alors Porte chef de Caux) ; Brutus-en-Plaine, 1 (inconnu) ; QuatreCommunes affranchies, 1 (inconnu).
Deux presses à timbrer, de la vicomté de Rouen, offertes aussi par le département.
Deux coins en fer, destinés à frapper des jetons de corporation (XVIIIe siècle).
Deux boîtes de balances, avec leurs poids, du xvie ou du XVIIe siècle, données au Musée par M. Dubuc, ancien pharmacien.
Un trébuchet pour peser la monnaie.
Dans l'armoire inférieure : Deux bottes de postillon du temps de Louis XIV.
Trois beaux poids en cuivre, des xve et xvie siècles. Sur l'un on lit : Estalon pesant XXV livres et llll marc de Troye. M. Deville les définit ainsi dans le Catalogue de 1845 : « Étalon royal de 23 livres au marc de Troyes (12 kil. 261).
» Étalon royal de 50 livres dito (24 kil. 528).
» Autre dito dito » Ces poids, en cuivre, sont des xve et xvie siècles. »
Poids carré en fer, de 6 livres. — Donné par M. Tribout.
Fragment de la CLOCHE, dite Georges d'Amboise, de la Cathédrale de Rouen. — Donné par M. Lamy.
Cette cloche célèbre, qui pesait 18,000 kilogrammes, et qui était placée dans la tour dite Tour-de-Beurre, avait été fondue, à Rouen, en 1501, par Jean Lemachon, fondeur de Chartres. Elle fut brisée en 1793. Ce fragment est le seul morceau qui ait échappé au creuset, avec le battant de la cloche. Ce battant se voit à la porte d'un ancien serrurier à Déville, auprès de Rouen.
Trois BOULETS en fer, venant du combat naval du cap de la Hougue (1691), donnés par M. Lesueur et M. Lévêque, de Rouen.
Platine ou batterie d'un fusil à mèche, du xvie ou du XVIIe siècle.
Deux carreaux ou flèches, du Moyen-Age, provenant des châteaux d'Arques et de Mortemer-sur-Eaulne.
Crâne percé d'une broche de fer, trouvé vers 1835, au bas de l'un des bastions de la citadelle du Havre (1). — Donné par M. Frissard, ancien ingénieur des ponts et chaussées et historien du port du Havre.
(1) Cette tête est celle de l'un des six soldats qui, en 1652, firent au Havre une conspiration contre Mazarin en faveur du prince de Condé, qui avait été prisonnier au Havre. Après avoir pendu les corps on coupa les têtes et on les exposa sur les portes et bastions de la ville. On les y fixa avec un fort clou et c'est une de ces six têtes qui a été trouvée, vers 1835, dans les travaux de l'avant-port. — (Morlent, « Le Havre ancien et moderne, » t. Ier, p. 81. — Labutte, « Le Havre et son arrond., » t. ier, p. 65-67.)
2. BUFFET en bois de chêne sculpté, en style Henri IVLouis XIII, avec incrustations en marbre noir.
3. BAHUT en bois de chêne sculpté, du xvie siècle, avec jolie serrure du temps.
4. BAHUT en bois de chêne sculpté, de la Renaissance. Il est décoré de cinq bas-reliefs et d'une jolie serrure.
5. BUFFET en bois de chêne sculpté, dans le style de la fin du XVIe siècle. Il est orné de marbres et de bas-reliefs.
6. Grand BAHUT en bois de chêne, de la Renaissance, avec soubassement orné d'arabesques et serrure du temps.
Sur ce meuble on a figuré, en relief, la Sainte-Vierge escortée de Vertus théologales et cardinales. Ces sculptures, dit avec raison M. Deville, rappellent, sinon par le style, du moins par les attributs, les figures allégoriques de la base du tombeau des Amboise.
7. MEUBLE en chêne, à colonnes, et sculpté dans le style Louis XIII.
8. BAHUT en bois, de la fin du xvie siècle.
9. BAHUT en bois de chêne, de la fin du xvie siècle.
10. MEUBLE en bois sculpté, offrant deux médaillons dans le style Louis XIII.
11. BAHUT en bois de chêne, d'une décoration fort simple, ayant au milieu une image de Diane.
12. Grand COFFRE en bois de cèdre, décoré d'incrustations.
A l'intérieur du couvercle on voit figuré un sujet allégorique. L'homme de science et de génie, entouré de richesses et de puissance, est menacé par la mort. Il se tourne vers la Religion qui apparaît montrant une pluie de tiares, de mitres, de trônes, de sceptres, de harpes, de sphères, etc., qui descend du ciel.
13. CHAISE OU CHAIRE en bois de chêne et à coffre.
Sur le dossier sont représentés le Christ et les deux Larrons en croix.
14. RÉTABLE en bois sculpté et en grande partie doré.
M. Pottier le croit italien et de la fin du xve siècle.
Il représente la Vierge assise tenant l'Enfant-Jésus : elle est accompagnée de deux anges dont un joue du violon et l'autre de la guitare.
La sculpture est en ronde-bosse et de forte proportion.
15. TRIPTYQVE en bois sculpté et doré, du xvie siècle.
On y voit figurée la Sainte-Vierge accompagnée de deux religieuses ou femmes en deuil, dont une tient un seau à l'eau bénite avec la croix et l'autre un pain.
16. FIGURINE de la Vierge portant l'Enfant-Jésus, en albâtre peint, avec socle et dais gothiques à jour, en bois doré; le tout appliqué sur un panneau en bois étoilé et finement sculpté. (Fin du xve siècle.) Ce joli morceau provient de l'aître de Saint-Maclou, à Rouen.
17. CONTRE-TABLE d'autel en bois sculpté, peinte et dorée, du xve ou du XVIe siècle.
Tout porte à croire que ce beau rétable provient d'un autel de la SainteVierge, car il représente, à haut-relief, trois scènes de la vie de Marie : L'Adoration des Bergers, l'Adoration des Mages et la Purification.
Sur les portes ou volets qui ferment ce rétable, on voit, peintes aussi dans le style du XVIe siècle, le Mariage de la Sainte-Vierge, Y Annonciation, la Fuite en Égypte et Jésus au milieu des Docteurs.
Dans le haut sont représentés de saints personnages, parmi lesquels on croit distinguer un roi et une reine.
Cette pièce est soutenue par deux consoles en plâtre, représentant des anges.
48. CONTRE-TABLE, en bois doré, du commencement du xvie siècle.
On y voit représentées, en six compartiments ou tableaux, des scènes de la vie de Jésus-Christ et de la Sainte-Vierge. On y distingue notamment Y Annonciation, l'Adoration des Bergers, l'Adoration des Mages, la Mort de Marie. Les figures sont en plâtre mastiqué, et rehaussées de dorure et de couleurs.
Sur la plinthe est tracée cette inscription : « MARTIN ROBERT et MICHEL HAPPE trésoriers de ceste eglise » ont faict faire ceste table des deniers du trésor d'icelle lan » mil cinq cens trente. »
(Église de Catelon, arrondissement de Pont-Audemer). — Cette contretable est supportée par trois TÊTES sculptées, du XIIIE siècle.
19. CONTRE-TABLE, en bois sculpté, de la fin du xve ou du commencement du XVIe siècle.
C'est une ancienne Passion encadrée sous des dais gothiques à fenestrages et à jour. On y reconnaît le Baiser de Judas, Jésus à la Colonne ou la Flagellation, Jésus portant sa Croix; au sommet est le Crucifiement, Jésus descendu de la Croix et Jésus mis au Tombeau.
Deux anges de plâtre, sous forme de console, soutiennent ce grand tableau.
20. SUPPORTS en bois de chêne sculpté, représentant des cerfs au cou desquels pend un écusson armorié, rehaussé de ses émaux (1).
Ces supports faisaient partie de la charpente d'une maison située à Rouen, rue Saint-Nicolas. Ils ont été donnés, en 1836, par M. Delavigne jeune.
Au-dessus de ces supports, on a placé un magnifique BAS-RELIEF de la Renaissance, provenant de la salle d'un ancien hôtel démoli dans la rue des Maillots pour le percement de la rue de l'Hôtel-de-Ville. Ce superbe travail en bois et en terre cuite offre plusieurs sujets à reliefs encadrés dans de charmants pilastres. Les scènes reproduites sont empruntées à l'histoire sainte. Généralement ce sont des combats ou des triomphes. On y reconnaît plusieurs actes du drame de Débora raconté dans le IVe chapitre du Livre des Juges. Nos ancêtres, qui commençaient à être initiés à la connaissance de l'antiquité, ont affublé les Hébreux des costumes grecs et romains. Dans un cartouche on lit : « ln manu mulieris traditur Sisara. » Judic. 4. — Découvert en 1825, ce bas-relief fut décrit par M. Delaquérière et gravé par M. Langlois (2).
21. Montre contenant des matrices de SCEAUX en cuivre et des BULLES en plomb de papes, d'évêque et de Concile.
Ces sceaux sont au nombre de vingt-six. Beaucoup sont du xme siècle.
On y remarquera par dessus tout « le SCEAU original en cuivre de saint Bernard, exécuté en 1181. Saint Bernard y est représenté assis sur un pliant, la tête tonsurée et nue; de la main droite il tient une crosse, de la main gauche une paix. Sur la frange du sceau sont inscrits ces mots :
(1) Dans ces armes, M. de Merval a reconnu des écartellements de la famille Paviot.
(2) « Description hist. des Maisons de Rouen, » t. u, p. 188-87 et pl. 7.
t SIGILLVM : BERNARDI : ABBATIS : CLARA : VALLIS (1). M. Deville a publié, en 1837, une Notice historique sur ce précieux cachet dont il a fait don au Musée, et qui provient de l'ancienne collégiale de Saint-Cyr d'Issoudun affiliée à l'abbaye de Clairvaux.) » (2).
On distingue ensuite le SCEAU-MÉDAILLON de Louis XII qu'on croit avoir été attribué par ce prince à la chancellerie de Rouen; puis les SCEAUX de François 1er, des villes d'Aire et de Lambesc, donnés par M. Gustave Morin; de Geoffroy de Gonneville, de l'abbaye du Mont-SaintMichel, de l'abbaye du Bec-Hellouin, de Robert Taverni, aux armes des Montmorency, d'un chanoine de Rouen, de François de Caradas, de Jehanne de Ferrières, dame de Saint-Martin-le-Gaillard et épouse de Nicolas de Hautot (trouvé au château de Bellencombre, en 1840) ; de Jéhanne d'Oudale (XIIIe siècle, trouvé à Aufray, en 1863), etc.
Les BULLES en plomb, au nombre de vingt-huit, appartiennent aux papes suivants :
Innocent II, élu en. 1130 Eugène III. 1153 Alexandre III. 1159 Célestin III. 1191 Honorius III. 1216 Innocent IV 1243 Nicolas IV 1288 Clément V. 1305 Clément VI. 1342 Grégoire XI. 1378 Clément VII. 1378 Alexandre V. 1409 Jean XXIII. 1410 Eugène IV 1431
Paul II. 1464 Sixte IV 1471 Innocent VIII. 1484 Jules II. 1503 Léon X 1513 Clément VII. 1523 Paul III. 1534 Grégoire XIII. 1572 Sixte V 1585 Urbain VII. 1590 Clément VIII. 1592 Paul V. 1605 Urbain VIII. 1623 Benoît XIV. 1758
Toutes ces bulles, ou sceaux, représentent, d'un côté, les têtes affrontées de saint Pierre et de saint Paul plus ou moins grossièrement figurées, avec leurs initiales S. PA — S. PE, et, de l'autre, le nom du pape régnant; une seule fait exception, c'est celle de Paul II, élu en 1464 :
(1) L'indication relative au sceau de saint Bernard que nous avons guillemetée, est celle de M. Deville; nous lui en laissons le mérite et la responsabilité. Toutefois nous ne devons pas omettre de dire que M. G. Demay, archiviste aux Archives de l'Empire, chargé par M. le marquis L. de la Borde de relever, dans les divers dépôts des départements, les empreintes de sceaux du Moyen-Age, n'a pas pris celle du sceau de saint Bernard parce qu'il n'y ajoutait pas autant foi que M. Deville.
(2) Saint Bernard lui-même, dans une lettre adressée en 1151, au pape Eugène III, son disciple et son ami, parle d'un sceau qu'il venait de faire fabriquer et dont la description s'adapte parfaitement au nôtre : « Multæ litterœ falsatae sub falsato sigillo nostro in manus multorum exierunt et quod cernitis, de novo utimur continente et imaginem nostram et nomen. »
sur cette bulle, on voit d'un côté, les deux apôtres, en pied ; au revers, le pape est assis dans sa chaire pontificale.
Ces sceaux en plomb étaient suspendus, aux bulles écrites, par une ficelle de chanvre, un petit nombre par un cordon de soie.
On voit de plus le sceau en plomb de Philippe, archevêque de Lyon, élu en 1254, et la bulle en plomb du Concile de Bâle (1431-1438) sur laquelle on lit : « Sacro-sancta generalis synodus Basileensis. »
22. Montre contenant des SCEAUX en cire verte et rouge.
— Tous appartiennent à la Normandie.
M. Deville, qui a formé la collection, nous a laissé la liste suivante :
De l'abbaye du Bec (XIIC siècle).
De Raoul, évêque de Lisieux, de 1182.
De Robert Poulain, archevêque de Rouen, de 1208.
Du chapitre de Rouen, de 1233.
De Pierre de Collemieu, archevêque de Rouen, de 1236.
De Robert Levilein, bourgeois de Rouen, de 1241.
D'Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, de 1248-1256.
De l'officialité de Rouen, de 1250.
De Jean, évêque de Coutances, de 1251.
De Nicolas de Beauvais, abbé de Saint-Ouen, de 1254, 1266.
De Jean, abbé du Mont-Sainte-Catherine de Rouen, de 1254.
D'Agnès, abbesse de Gomerfontaine, de 1264.
De la commune de Rouen (aux armes du lion passant), du xme siècle.
De la collégiale de Beaulieu, du XlUe siècle.
De la prévôté de Rouen, de 1271.
De l'abbaye de Saint-Wandrille, du xme siècle.
De Guillaume de Flavacourt, archevêque de Rouen, de 1275 et de 1286.
De Pierre des Loges, chanoine de Rouen, de 1290.
De la Cour (Curiœ) de l'abbaye du Vallasse, du XIIIe siècle.
De l'abbaye de Bonne-Nouvelle de Rouen, du xme siècle.
De Jeanne, veuve de Jean de Brienne, comtesse d'Eu, de 1302.
De Robert d'Estouteville, sire de Valmont, de 1303.
De Pierre de Préaux, de 1303.
De Bernard de Farges, archevêque de Rouen, de 1306.
De l'abbaye de Jumiéges, ad causas, du xive siècle.
Du roi Jean, comme duc de Normandie, de 1330 à 1350.
De la commune de Rouen (aux armes de l'agneau portant le guidon), de 1370.
De Guillaume VI, de Flavacourt, archevêque de Rouen, de 1389 et de 1395.
De Simon Dubosc, abbé de Jumiéges, de 1391, 1397.
Du bailliage de Tancarville, du xive siècle.
Du bailliage de Rouen, du xive siècle.
De la vicomté de Rouen, du xive siècle.
Du prieuré de Saint-Gervais de Rouen (aux armes de l'abbaye de Fécamp), du xive siècle.
De Branda de Castillon, archidiacre de Rouen, de 1420.
De l'Échiquier de Rouen, de 1426.
De la vicomté de Rouen, de 1407, 1427, 1437, 1486 et 1496.
De la prévôté de Vernon, du XIIIe siècle.
Du bailliage de Notre-Dame de Rouen, de 1432, 1437.
De l'abbaye de Fécamp, de 1467.
De Georges d'Amboise, archevêque de Rouen, de 1494.
De l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
Le sceau de la commune de Meulan avec charte de 1190. — Sur le sceau sont les portraits des douze pairs.
Enfin les sceaux des rois saint Louis et Philippe-le-Bel.
23. Montre contenant des SERRURES des xive, xve et XVIe siècles. — La plus belle de toutes vient de l'abbaye du Bec.
24. Montre contenant des VERROUX, en fer repoussé, et autres OBJETS DE FERRONNERIE, des xvie et XVIIe siècles.
Dans cette montre on. a transporté les verroux du château d'Écouen qui étaient dans l'armoire no 25 de la Galerie Cochet.
25. PUPITRE en bois de chêne sculpté, de la fin du xvie siècle.
Ce pupitre soutient un LECTIONNAIRE manuscrit, du xive siècle, donné par M. l'abbé Gossier. Ce bel in-folio, couvert d'ais, est revêtu d'une peau de vélin et armaturé de clous de cuivre à tête bombée.
A droite et à gauche de ce pupitre sont placés huit BAS-RELIEFS en bois de chêne, du xvie siècle; les quatre plus grands représentent VAnnonciation, la Visitation, V Adoration des Bergers et Y Adoration des Mages.
Les quatre plus petits, qui sont couverts de peinture, représentent un Ecce homo, un Noli me tangere, le Jardin des Oliviers et Jésus devant Caïphe.
26. MASQUE en plâtre, de Henri IV.
Ce masque, qui provient du cabinet de feu E.-H. Langlois, a été trouvé, en 1793, au garde-meuble de la couronne. Il avait été moulé à la mort de Henri IV.
Ce plâtre précieux a servi à la reproduction de tous les masques de ce prince qu'on trouve dans le commerce.
27. BAS-RELIEF en terre cuite, représentant le Triomphe de Galathée, d'après le tableau de Raphaël (XVIIIe siècle).
28. BAS-RELIEF sculpté, en bois de chêne, du xve ou du xvie siècle.
Il représente l'Entrée de Jéms-Christ dans Jérusalem.
29. LAME de cuivre sur laquelle sont gravés les noms et marques des orfèvres de Rouen au xvie siècle.
On lit au haut de cette liste :
« L'an de grâce 1562, le 26e jour d'octobre fut prinse ceste ville de Rouen et fure(n)t pillez toutes les exte(n)cilles de la maiso(n) des orfebures et po(u)r tenir l'ordre de l'ordonnance du Roy, il estoit nécessaire de faire ceste 1 présente pour marquer les merqz des orfebures ainsy que de coustume et fut commencée le 27e jour de ianvier 1563 au temps des gardes Charles Dumont, Jacques de Tourny et Lo Ducloz po(ur) le decedz de Guille Poullai(n) po(ur) jeune garde, Adam Desrecques et Pierres Roussel, clerc dudict estât. »
Suivent sur quatre colonnes cent trente-huit noms d'orfèvres avec leur marque ou poinçon ; tous au mouton couronné de Rouen avec différents.
De l'autre côté de la lame de cuivre, continuent, sur trois colonnes, cent vingt-sept noms accompagnés de marques.
Une autre table de cuivre, contenant les marques et poinçons des orfèvres de Rouen du xve siècle, pendant l'époque anglaise, se voit à présent au Musée des Thermes et de l'hôtel Cluny qui l'a acquise il y quelques années pour la somme de 1,000 fr.
Cette plaque est intitulée : « La table où sont escripts les noms des ouvriers de mestier d'orfavrerie à Rouen. » Elle fut « faicte et commencée le vegille de Nouel l'an de grâce mil quatre cens et huit, Jehan Tavel estant garde du merc des marcs de Rouen et de ceste table à cause dudit mestier, et Jehan Poitevin lesné, Jehan Courtoys et Jeban Potard, gardes d'icellui mestier (1). »
Cette lame contient cent quarante-six noms : le premier est celui de Pitement, le dernier celui de Leforestier. Les noms de chaque orfèvre sont accompagnés du contre-seing et de la marque de chacun « lesquels contre-seings sont frappés entre le nom et le surnom d'iceulx (2). »
Enfin une troisième plaque, a peu près semblable aux précédentes et remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles, se trouve maintenant à l'Hôtel-deVille de Rouen.
Toutes ces plaques proviennent de l'ancienne maison des orfèvres de Rouen, qui se voit encore au no 2 de la rue de la Grosse-Horloge.
(1) Thomas, « Rulletin de la Soc. des Antiq. de Norm., » t. iv, p. 87.
(2) Une épreuve de cette planche tirée sur papier, et à deux exemplaires seulement, vient d'être offerte au Musée de Rouen par M. Billiard.
30. Cadre contenant d'anciens BIJOUX normands, en or et en argent. Généralement ces pièces sont des parures de femme, appartenant au XVIIe siècle.
On y remarque une croix d'or à bosses avec son coulant filigrané en forme de cœur. — Une autre croix en vermeil, découpée à jour, et ornée de petites pierres blanches dites jargon : elle est accompagnée de son coulant du même métal et du même travail. — Un Saint-Esprit en vermeil, travaillé de la même manière que la croix précédente (1). — Deux croix de mariée, en argent et à pierres. — Deux agrafes de mantelet, en argent, et deux colliers de bijouterie aussi en argent montés en pierres blanches dites strass ou cailloux d'Alençon. Ces pièces se terminent par une croix décorée des mêmes pierres.
31. Quatre EMAUX de Limoges, du xvie siècle.
Ces quatre plaques émaillées représentent Jésus au jardin des Olives, le Baiser de Judas, la Flagellation et l'Ecce homo.
Ces pièces sont enfermées dans un joli cadre de bois parfaitement exécuté dans le style du temps des derniers Valois, par M. Bernier, ébéniste à Rouen.
32. Trois corps de BONNETS de Cauchoise, deux fonds de BOURSE en tapisserie du temps de Louis XIV. L'un d'eux est aux armes des Paviot, famille parlementaire importante, des XVIIe et XVIIIe siècles (2).
33. MÉDAILLON en bronze, de Henri II (xvie siècle).
34. BUSTE de moine, vu de profil.
Ce médaillon est en fer repoussé. Est-ce saint Bernard, saint Bruno ou un autre?
35. BAS-RELIEF en bois de chêne (époque Louis XIII) représentant sainte Austreberte de Pavilly avec sa crosse et le loup vert.
36. BAS-RELIEF en bois, style Louis XIII, représentant une Assomption de la Vierge par les Anges.
(1) C'est un travail rouennais du XVIIIe siècle. — On assure que dans l'emploi de ces deux genres de parures la Croix était portée par les catholiques et le Saint-Esprit par les protestantes.
(2) Les armes des Paviot sont : Ecartelé au 1 et 2 d'azur, au griffon d'or, à la bordure de sable chargée de neuf besants d'or, au 2 et 3 pallé et contre-pallé d'or et d'azur.
Ces deux pièces proviennent des portes d'un meuble venant de Pavilly et qui aura peut-être appartenu à l'abbaye.
37. Grand TABLEAU en stuc, gravé et rechampi de mastic noir, de l'espèce des graffito, d'un travail qui rappelle celui des pavages à grands ramages en stuc coloré, du xviie siècle, très-fréquents autrefois à Rouen.
Ce tableau qui représente le Christ aux Anges, est une imitation du tableau de Lebrun, gravé par Edelinck. Il paraît être le chef-d'œuvre de maîtrise de quelqu'un des stucateurs dont nous venons de citer les travaux.
Hauteur. 1 m. 30
38. Petit BAS-RELIEF en cuivre, du XVIIe ou du XVIIIe siècle, représentant la Vierge, tenant l'Enfant Jésus accompagné de saint Jean.
Il provient de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen.
39. TÊTE de femme auréolée.
Peinture à fresque, du commencement du xvie siècle. L'enduit sur lequel a été exécutée cette peinture, est étendu sur une brique ayant 0 m. 46 de hauteur, sur 0 m. 297 de large.
La grâce du dessin et la rareté de semblables peintures en France, donnent un haut prix à ce fragment. (Du cabinet de E.-Il. Langlois.)
40. Deux petits BAS-RELIEFS en bronze, du xvie siècle, représentant des sujets mythologiques, tels que les Noces de Thétis ou le Festin des Dieux et une Bacchanale.
41. Deux MÉDAILLONS ronds en cuivre fondu, ciselé et doré, représentant le Sauveur et sa Mère, dans le style du XVIIe siècle. On lit autour de la tête de Jésus : Ego svm via, veritas et vila. Autour de la tête de Marie : Fecit mihi magna qui potens est.
Ces deux médaillons portent : p. GORET F. 1628.
42. Deux TABLEAUX de la Renaissance, ornés de bordures dorées, à arabesques , contenant deux petits BASRELIEFS en albâtre, représentant : l'un (à gauche) les
Noces de Cana; l'autre (à droite) la Conversion de saint Paul. Au bas de ce dernier est la signature : IVH.
Donnés par M. Valois, du Petit-Quevilly.
43. BAS-RELIEF en albâtre, représentant les Trois Grâces.
Hauteur 0 m. 44 Largeur 0 33
Ce joli bas-relief, réminiscence antique qui paraît appartenir à un ciseau du xvie siècle, décorait l'autel matutinal de l'abbaye de Bon-Port, destination au moins singalière. Il provient du cabinet de M. E.-H. Langlois.
44. Six BAS-RELIEFS en pierre très-fine, du xvie siècle.
Ces bas-reliefs, vrais médaillons de style italien, représentent au centre d'un encadrement formé d'oves, de feuilles d'eau ou d'autres ornements divers sujets de la vie de Notre-Seigneur tels que la Fuite en Égypte, la Présentation au Temple, Jésus au milieu des Docteurs, Jésus en Croix, la Descente de la Croix et enfin la Mise au Tombeau.
45. Grand MÉDAILLON de François 1er, d'après le bronze conservé dans le cabinet de M. Gustave Reiset.
Donné par M. G. Reiset.
46. MÉDAILLON en terre cuite, de M. E.-H. Langlois, représentant l'antiquaire normand, né au Pont-de-l'Arche en 1777, mort à Rouen en 1837.
On lit au bas « A II. Langlois, du Pont-de-l'Arche, peintre, graveur, archéologue, son ami David, 1838. »
Donné au Musée par David (d'Angers) lui-même.
47. TÊTE en marbre statuaire, du cardinal de Richelieu.
Elle est du temps et provient d'un buste ou d'une statue de grandeur naturelle.
48. BUSTES, en marbre, d'Annius Vérus et de Commode enfants, d'après l'antique.
Donnés par M. Deville.
49. TÊTE, en marbre blanc, qu'on croit offrir le portrait du duc d'Épernon (XVIIe siècle).
50. Deux STATUES d'enfants endormis, en marbre blanc.
Elles faisaient partie de la décoration d'un tombeau du xviie siècle dans une des églises deïlouen.
51. Deux LIONS accroupis, en marbre blanc.
Ils faisaient partie d'un tombeau du XVIIC siècle, placé dans une des églises de Rouen.
52. MASQUE d'enfant, en marbre blanc, rehaussé de couleurs, ayant servi à une vasque du château de Gaillon.
Donné par M. Houel, de Louviers.
53. Faisceau D'ÉPÉES en fer. Cinq pièces des xvie et XVIIC siècles.
Deux de ces épées ont été données par MM. Valois, du Petit-Quevilly' et Deville, directeur du Musée.
Sur l'appui de la quatrième fenêtre sont placés cinq CASQUES en fer.
54. COTTE DE MAILLES d'Enguerrand de Marigny, que ce personnage célèbre donna à l'église collégiale d'Écouis, fondée par lui en 1310, et où son corps fut inhumé, après avoir été mis au gibet.
Cette cotte de mailles était déposée, avec le heaume d'Enguerrand, dans le trésor de cette église. Elle est surmontée d'un écu moderne peint aux armes des Marigny.
55. Faisceau D'ÉPÉES, composé de cinq pièces presque toutes du XVIC siècle.
56. Faisceau D'ÉPÉES normandes, en fer.
Six de ces pièces paraissent appartenir au XIIIO siècle. La septième pourrait bien remonter jusqu'au xe siècle.
57. Faisceau D'ÉPÉES et de POIGNARDS en fer.
Ces sept pièces sont du xvie et du xvne siècle.
L'une d'elles a appartenu au célèbre amiral Brancas de Villars qui soutint le siége de Rouen contre Henri [V, en 1591. Ces armes avaient été données par Brancas de Villars à Gentien Thomas Du Fossé qui avait servi sous ses ordres, et elles étaient religieusement conservées dans la famille de ce dernier.
Mme Frey, née Thomas Du Fossé, en a fait don au Musée, en 1835.
« On sait, dit M. Deville, que l'amiral Brancas de Villars a été enterré dans la Cathédrale de Rouen (chapelle de la Vierge). »
58. Faisceau de cinq ARMES à feu.
On y remarque un grand fusil de rempart long de 2 m. 70 c.
Derrière ce faisceau est un fragment d'ARÊTIER en pierre surmonté d'un ange aux ailes éployées et d'une figure grimaçante. Tous deux proviennent du grand portail de la Cathédrale de Rouen. Ces fragments ont été déposés ici par M. Alavoine, architecte de la Cathédrale et auteur de la flèche en fonte.
A côté est une plaque en fonte pour cheminée.
Sur l'appui de la fenêtre, qui est la quatrième de la galerie, sont cinq casques en fer dont deux me paraissent remonter au temps de la Ligue et trois autres semblent des casques de travailleurs.
59. Faisceau composé de deux FUSILS à rouet et d'une grande EPÉE à deux mains.
60. Faisceau de PIQUES et de HALLEBARDES, au bas duquel figure une cuirasse en fer.
61. Autre faisceau de PIQUES et de HALLEBARDES.
62. Faisceau de six HALLEBARDES, du xvie siècle.
Entre les nos 62 et 63, sur l'appui de la fenêtre qui est la première de la galerie, on voit deux casques en fer dont un, à abat-joues et à gardecou, vient du château de Dieppe, et a été donné par M. Sciaux, de Rouen.
63. Faisceau de six HALLEBARDES, du xvie siècle.
Dans le groupe se voit la pertuisane ou pique de l'amiral Brancas de Villars, gouverneur de Rouen pour la Ligue pendant le siège de 1591.
64. ARMURE en fer d'un soldat, du xvie siècle.
Entre les nos 64 et 65, sur l'appui de la fenêtre qui est la deuxième de la galerie, on voit cinq CASQUES en fer avec visière; un de ces cas-
ques vient du château de Villequier et trois autres de l'ancienne Tour François 1er au Havre, tour qui a été démolie en 1861.
65. ARMURE de l'époque de Henri IV.
Cette armure, qui existait à l'hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen, a été donnée par M. Matheus.
66. GILET OU CORSELET de fer, du temps de Henri II.
67. Trois ARBALÈTES dont deux sont accompagnées des treuils qui servaient à les bander. Le plus petit des trois vient du château de Tancarville.
68. PIÈCE d'artillerie en fer, à pivot, provenant du château de Folleville, près Bernay.
Elle se chargeait par son échancrure, au moyen d'une boite munie de poudre. Le boulet était, préalablement, introduit dans l'âme de la pièce.
Ces canons étaient encore en usage au commencement du XVIIIe siècle.
Longueur 2 m. 10
69. Deux petits CANONS en fer forgé, cerclés et à culasse ouverte.
On assure qu'ils viennent de Lisieux. M. Pottier les croit du xve siècle.
Longueur de chacun. 0 m. 80
70. BOITE en fer pour chargement de canon par la culasse.
71. PLAQUES de cheminée, en fonte, dont une du xvie siècle et une autre du XVIIe siècle.
72. Deux CHENETS ou LANDIERS à trois crans terminés par un plateau creux pour recevoir une assiette.
73. CHENETS ou LANDIERS, en fer forgé, ornés de trois écussons et terminés au haut par un fond creux pour recevoir une assiette.
74. CHENET ou LANDIER, en fer fondu, en forme de caryatide, du xvie ou du xviie siècle.
75. Deux CHENETS ou LANDIERS, en fer fondu, avec mascarons et armoiries, du XVIe siècle.
76. Deux CHENETS ou LANDIERS, en fonte, avec mascarons, du XVIe siècle.
77. CHENETS en fer, dits LANDIERS, ornés de figures. Un d'eux porte trois fleurs de lis (XIVe siècle).
Donné par M. Lesourd, de Rouen.
78. CHENET ou LANDIER, en fer fondu, très-intéressant. Il représente un singe ou un homme velu, tenant d'une main un écusson fleurdelisé et de l'autre un sceptre ou une massue.
79. Beau LANDIER de la Renaissance, en fer fondu. Il est marqué aux armes de France et de la ville de Rouen.
80. BAS-RELIEF en pierre, de la Renaissance.
On voit au sommet une femme presque nue portant dans sa main une vergue où flotte une voile enflée par le vent. Ses pieds posent sur une conque que traînent sur les ondes des chevaux marins ailés. C'est l'enseigne de la Fortune qui décorait autrefois une maison de pierre placée rue de l'Hôpital, no 2, à l'angle de la place Saint-Ouen. Les baies de cette maison ayant été modifiées en 1834, on transporta alors l'enseigne au Musée dont elle est aujourd'hui un des ornements. M. Delaquérière, qui a décrit ce bas-relief dans ses Maisons de Rouen, l'a reproduit dans ses Enseignes (1).
81. STATUE en bois, représentant saint Michel terrassant le dragon.
82. STATUES mutilées de Saint-Étienne, diacre; de Dieu le Père, de Jésus-Christ assis dans sa gloire, et d'un Soldat romain.
Ces images, en terre cuite, proviennent d'un ancien rétable qui décorait
(1) Delaquérière « Description hist. des Maisons de Rouen, » t. ier, p. 145-46; t. II, p. 183. — Id., « Recherches hist. sur les Enseignes, » p. 41 et 42.
la chapelle de Saint-Étienne-La-Grande-Église à la Cathédrale de Rouen.
Ce tableau, à haut relief, portait la date de 1584; il était très-mutilé quand il fut détruit en 1866 lors de la restauration de la chapelle (1).
83. PYRAMIDE quadrangulaire, en pierre, ornée, sur les trois faces de sa base, de bas-reliefs historiques et allégoriques relatifs au règne de Louis XIII.
Cette pyramide, qui provient de Rouen, est surmontée du moulage en plâtre d'une tête d'Ecce homo. L'original de cet homme de douleurs est aujourd'hui dans l'église d'Eu, à la chapelle du Saint-Sépulcre. Il provient, ainsi que l'inscription rimée qui l'accompagne, de l'ancienne maladerie du Gland, située au faubourg de la Chaussée, à Eu (2).
Cette tête a été donnée par M. H. Charles, d'Eu.
84. Deux grands PLATS à décors hispano-moresques, du xve ou du xvie siècle.
Ces deux beaux vases à reflets métalliques rouges présentent au fond, l'un un quadrupède courant et l'autre un écusson.
85. PLAT italien de la fabrique de Pesaro, du xve ou du XVIe siècle.
Ce vase est décoré de bleu à reliefs d'azur très-luisants. Un portrait de femme occupe le fond.
86. Beau et grand TABLEAU de la fabrique de Faënza, représentant Moïse donnant au peuple hébreu les deux Tables de la Loi.
Cette belle pièce, encadrée dans du chêne sculpté, est longue de 82 c.
et haute de 50 c.
87. Grande armoire contenant quelques VASES HISPANOMORESQUES , mais principalement consacrée aux FAÏENCES ITALIENNES , dont plusieurs sont connues sous le nom de Majoliques.
Nous allons essayer de donner une idée des pièces que renferme cette belle armoire. Le lecteur excusera notre ignorance sur une matière étran-
(1) Voir « La Revue de la Normandie, » de décembre 1866, t. vi, D. 786-791. -
(2) Voyez « Les Églises de l'arrond. de Dieppe, » t. 1er, p. 153-154.
gère à nos études. Pour en parler d'une façon moins imparfaite, nous avons demandé l'avis des personnes compétentes.
Cette armoire, qui se compose de trois étages et d'une montre inférieure, ne renferme pas moins de soixante-deux pièces, dont une statuette, douze pots ou aiguières et quarar.te-neuf plats et assiettes.
Dans ce nombre, trois ou quatre peuvent être revendiqués par la famille hispano-moresque ; tous les autres appartiennent à l'Italie, notamment aux fabriques si renommées de Faënza, de Pesaro, du Gubbio, de Castel-Durante et d'Urbino.
Onze de ces majoliques proviennent de la collection Campana. Deux belles assiettes ont été données par M. le marquis de Martainville, ancien maire de Rouen. Une assiette et une aiguière ont été offertes par M. Fritz Reiset, conservateur au Musée du Louvre; le reste a été acquis par le Musée, qui, pour cet ensemble, n'a pas dépensé moins de 2,000 fr.
Le premier rang (celui du haut) se compose de neuf pièces dont cinq plats, une buire et trois vases à pharmacie. — Le buire à deux anses provient de la fabrique de Pesaro, les vases à pharmacie sont de la fabrique d'Urbino. Sur l'un, qui est décoré d'une image d'Amphytrite voguant sur la mer à l'aide d'une voile et d'un dauphin (1), on lit : FAR.
DOROBI. Sur l'autre, qui a deux anses, on lit : MINIO. Sur le troisième, muni d'une anse et d'un goulot, on lit : s. D'OGLICIRRHISA.
Derrière ces vases s'étalent cinq grands plateaux du xve et du xvie siècle dont un est de la fabrique de Pesaro et les quatre autres de celle de Faënza. — Le plat de Pesaro, de la fin du xve siècle, présente sur un enfoncement circulaire et central, la tête casquée d'un guerrier. Un plat que M. Pottier croyait italien ou espagnol, de la fin du xvie siècle, présente sur un fond bleu-jaunâtre une peinture largement esquissée et coloriée de jaune, de bleu, de vert et de brun représentant le Sauveur sortant du tombeau et escorté de quatre personnages; sur le troisième plat est un magnifique tableau des Blasphémateurs lapidés dans le camp d'Israël.
Le quatrième présente une procession à Venise passant devant SaintMarc. On est porté à croire qu'il appartient à la fabrique de Chaffagiolo, qui était celle des ducs de Florence. Le cinquième enfin, d'une fabrication très-ancienne et très-primitive, présente la cérémonie des fiançailles ou de l'embaguement. On y voit deux personnages placés face à face et séparés l'un de l'autre par un arbre qu'enlace un serpent. « Ce plat, dit M. Darcel, est le plus ancien que je connaisse. Il rappelle le style oriental et persan par les animaux qui courent sur son bord. Je le cite dans mon Introduction aux faïences du Louvre. »
Le second rang (celui du milieu) se compose d'une aiguière donnée par M. F. Reiset et de cinq pots dont quatre à pharmacie, de la fabrique
(1) cc Ce vase me semble faire partie d'une suite dont le Louvre possède onze pièces. Cette suite est de Castel-Durante qui est un village non loin d'Urbino où commença la fabrique. Ceux du Louvre sont datés de 1579 à 1580. » Note de M. A. Darcel.
de Castel-Durante; les quatre vases à pharmacie présentent, sur un côté de la panse, Amphytrite voguant sur les flots à l'aide d'une voile et d'un dauphin, tandis que le reste est décoré de trophées d'armes. On lit sur ces vases : G. DE CAVAILO. — AUREA. AL. — AL. DE. AMATRA. — JUSTINO. —
Le cinquième, qui n'a rien d'écrit, offre un portrait de femme, du xve siècle.
Les assiettes ou petits plats sont au nombre de treize. Les plus remarquables sont : le Jugement de Pâris, de la fabrique d'Urbino, de 1534.
On lit au dos : 1534, Paris intento al grand judicio di belle, in Urbino.
— L'enfance de Bacchus, de la fabrique d'Urbino, marquée aux armes du connétable de Montmorency. Derrière cette pièce, donnée par M. de Martainville, on lit : Fabula di Bacco e sue nutrice in botega di M0 Guido Durantino, in Urbino, 1535.
Le même a donné l'assiette sur laquelle on voit trois personnages : une femme debout, un vieillard couché tenant l'urne d'un fleuve, au-dessus voltige un amour ou génie ailé. Est-ce la fable d'Alphée et d'Aréthuse?
La collection Campana a fourni un petit plat portant le no 240, décoré d'un portrait de jeune femme avec une inscription sur bandelette indiquant son nom : IEROLIMA BELLA. Ce plat, de la fabrique de Gubbio, est attribué au maëstro Giorgio Andreoli ou à des artistes de son école. —
Un petit plat, festonné, représentant Samuel qui tue le roi des Amalécites. Cette pièce est attribuée à Orazio Fontana, d'Urbino. — Un petit plat, de même fabrique, portant le no 98, et représentant Deucalion et Pyrra repeuplant la terre après le déluge. On lit au dos : De Ochallione et Pirro. - Un plat à reflets avec sujet en relief, représentant un religieux en prière. Il porte le no 86 et est de la fabrique de Deruta. — Un petit plat à reflets métalliques venant de la collection Campana et portant le no 131. Il représente un Fleuve couché et est sorti de la fabrique de maestro Giorgio Andreoli, de Gubbio. C'est un rare et précieux spécimen de ce rouge à lustre métallique, dont le secret, découvert par cet artiste, valut à son auteur des lettres d'anoblissement en 1498.
Les autres pièces sont une Vierge avec l'Enfant Jésus, du xve siècle.
— Une scène de Vendangeurs. — Diane et ses Nymphes. — Un Amour debout. — Un personnage nu tenant un couteau ou une faucille et semblant menacer un jeune enfant qui porte un fagot sur le dos. Peut-être dans cette pièce, de la fabrique de Faënza, a-t-on voulu représenter le Sacrifice d'Abraham?
Au troisième rang on remarque la statuette de David vainqueur de Goliath, de l'école de Lucca della Robbia ; puis dix-sept plats ou assiettes.
Deux de ces dernières ont été offertes au Musée. La première, donnée par M. de Martainville, représente la Fable d'Hyacinthe tué par Apollon et changé en fleur. Au sommet sont des armoiries contournées et derrière on lit : Il Jacinto in fiore. La seconde, offerte par M. F. Reiset, reproduit la Chasse au sanglier Calydon comme l'indique l'inscription dorsale : De porco Calidonio. Les autres sont une assiette de Faënza, ronde, creuse et godronnée, couverte en totalité par une peinture reproduisant la Présentation de Jésus-Christ au Temple. — Une assiette de
Faënza ou de Rimini montre un roi à table accompagné de trois personnages, dont un présente au prince deux têtes dans un plat. On croit que cette scène figure un trait de la vie du roi Phalaris. On lit au dos Phalerre re. Cette peinture est sèche et froide de ton. — Un petit plat de la fabrique de Castel-Durante représente Apollon et Mars. Il porte le no 404 et vient de la collection Campana. — Une belle assiette de Gubbio, portant la date de 1537, est probablement l'oeuvre de maëstro Giorgio.
Les bords sont coloriés d'un beau bleu et sur le fond est un personnage nu tournant le dos. — Un petit plat en forme de compotier, de la fabrique d'Urbino. Le fond en bleu-clair présente au centre une figure d'enfant ailé ou de génie. — Petit plat rond et creux, orné d'arabesques, au centre duquel est une Chimère. — Une assiette, de Faënza, décorée de bleu offrant au centre un enfant assis sur un globe. — Un plateau et deux assiettes ornées de trophées, de la fabrique de Castel-Durante. — Deux assiettes à pied et un plateau ovale de la fabrique d'Urbino. Ils présentent, au milieu d'un large encadrement d'arabesques à figures grotesques et dans un médaillon rond, un génie ailé tenant à la main une branche de feuillage.
La montre inférieure renferme seize pièces, dont cinq grands plats, neuf assiettes et deux pots. Les deux pots à anses, de fabrique hispanomoresque, du XV siècle, sont rehaussés d'une teinte métallique cuivreuse.
Cette montre contient encore un plat à reflets métalliques, de même fabrique, présentant au centre un château et sur les bords une inscription pseudo-arabe. Nous serions également porté à lui attribuer le grand plateau à bossages et à reflets métalliques. — Un autre plat à reflets également métalliques présente sur les bords cette inscription du xvie siècle : AVE MARIA GRA. PLENA. — Un grand plat à engobe gravé, de la fabrique de Castello, en Italie, présente une figure de musicienne. Un autre à engobe blanc sur fond jaune, offre un Amour ou un Mercure monté sur un char et poursuivant de ses traits une femme debout sur les chevaux. Sur une assiette on voit, sous une couronne, deux mains enlacées avec l'inscription : CONJURAFE. — Sur une assiette, de Deruta, décorée d'ornements rayonnants, à reflets nacrés, on lit: MANNA. B. Celle-ci provient de la collection Campana et elle porte le no 459. — Sur une assiette est un cheval harnaché surmonté d'une fleur de lis. — Sur une autre est un portrait de femme devant une fleur.
Enfin il y a encore quatre assiettes d'un ton bleu nacré et à ornements rayonnants, que l'on doit attribuer aux fabriques de Pesaro et surtout de .Deruta.
Au-dessus de cette remarquable armoire se trouvent encore six grandes pièces de faïence appartenant à la fabrication italienne du xvie siècle.
D'abord ce sont deux grands pots à pharmacie, munis de deux anses, sur lesquels on lit : VIOLE. SECH. — CASSIA. COM.
Puis appliqués sur le mur deux grands plats d'apparat, de la fabrique de Deruta, provenant de la collection Campana. Le premier (à droite) à reflets nacrés est décoré d'un buste de guerrier en costume antique. —
Le second (à gauche) est décoré d'un buste de jeune femme avec cette
inscription galante, en mauvais italien, sur une bouteille : TV SE CHO LEI CHE MAI ROBATO E TOLTO. (Tu sais qui m'a dérobé et ravi. Il faut sans doute sous entendre : mon cœur).
Sur l'armoire elle-même est un fronton d'autel composé de trois pièces de faïence émaillée, du xvie siècle, de la fabrique de Lucca della Robbia.
Ce sujet représente l'Enfant Jésus accompagné de deux Anges agenouillés en adoration. L'Enfant jest nu, debout, bénit de la droite et tient de la gauche une couronne d'épines et trois clous. Les couleurs dominantes sont le blanc, le bleu, le jaune, le violet et le vert.
Enfin au-dessus de tout est un bas-relief du même Lucca della Robbia, représentant la Vierge agenouillée en adoration devant l'Enfant Jésus. Le support détaché en forme de console est de la même matière et du même temps. Cette pièce appartient au xve siècle et à la fabrication primitive.
88. Plaque de FAÏENCE ITALIENNE, du xvie siècle, de la fabrique d'Urbino, représentant la chaste Suzanne surprise par les deux vieillards.
89. Petit PLAT ITALIEN, de Pesaro, à décors squammés, au fond duquel on lit : URBANA.
90. PORTES en fer forgé, du XIIIe siècle.
La porte qui met en communication la Galerie Langlois avec la Salle Deville, est ainsi définie dans le Catalogue de 1845 : « Porte en fer forgé, à deux ventaux, travaillée à jour, dans le style de la fin du XIIIe siècle.
Hauteur. 2 m. 13 Largeur totale. 1 40
» On croit, dit M. Deville, que cette belle porte a fait partie des grilles du chœur de la Cathédrale de Rouen, qui furent supprimées en 1480, comme étant trop antiques, disent les registres capitulaires (1). Elle était conservée dans une ancienne maison canoniale. »
La maison dont il s'agit ici est le no 4 de la rue de la Croiæ-de-Fer, où l'on voit une belle salle de la Renaissance et une cheminée sur laquelle est représentélla Sancta Casa de Notre-Dame-de-Lorrelte. La donation a été faite, en 1835, par M. Romé, propriétaire.
L'autre porte qui met en communication la Galerie Langlois avec la Salle de la lJfosaïque, est du même temps et de même matière que la précédente. Comme elle, elle provient de la Cathédrale de Rouen. Elle n'est entrée au Musée qu'en 1866, et a été heureusement retrouvée dans un jardin de la rue du Nord, où elle servait de clôture.
(1) Voir le no 164 du relevé des registres capitulaires. Mss.
91. Petit VITRAIL ovale, de la fin du xvie siècle, représentant une scène du ravage des Calvinistes à Rouen, en 1562 (f).
Ce vitrail historique qui a été acheté à M. Delaquérière, en 1854, a été gravé par M. H. Langlois, en 1821.
Farin raconte, dans son Histoire de Rouen, qu'en 1562, les hérétiques apportèrent la châsse de saint Cande dans la rue aux Ours, près l'église Saint-Victor, afin de la détruire par les flammes. Mais pendant que le bûcher était allumé, la châsse monta en l'air et resta suspendue au milieu de la fumée et des flammes. Cette conservation merveilleuse fit grand bruit. On en adressa un rapport au souverain Pontife, qui, pour en conserver la mémoire, ordonna de donner le nom de Saint-Cande à la chapelle Saint-Victor. De là les dénominations de Saint-Cande-le-Jeune et de Saint-Cande-le-Vieux, pour les deux églises de Rouen, dédiées au saint évêque de Maëstricht (2).
Ce fut pour conserver la mémoire de ce miracle que l'on fit exécuter le médaillon dont nous parlons (3).
92. Deux petits MÉDAILLONS ovales, en terre cuite.
Sur chacun d'eux on voit un ange dont l'un porte la croix et l'autre la colonne. Ces deux jolis bas-reliefs, de la fin du XVIIe siècle, proviennent de l'abbaye de Saint-Wandrille.
93. BALUSTRADE en fer forgé, du XVIIIe siècle.
Cette grille de fer a été donnée, en 1860, par M. Filleul, maître serrurier à Rouen, qui l'avait achetée au Mesnil-Esnard. Il est probable qu'elle provient d'une des églises de Rouen supprimées à la Révolution.
94. Deux INSCRIPTIONS sur plomb, provenant de l'ancien cimetière des Ursulines du Havre, où s'élève aujourd'hui la Gendarmerie de cette ville.
En 1865, lorsque l'on creusa les fondations de cet établissement qui remplace l'ancien monastère, on trouva un certain nombre de corps de religieuses sur lesquelles était une plaque en plomb portant les années de la naissance, de la mort et de la profession de chacune d'elles. J'ai réclamé deux de ces inscriptions pour le Musée départemental. Elles portent les dates de 1734 et de 1789. Les autres sont restées au Havre dans le couvent actuel des Ursulines.
(1) Cette pièce est momentanément placée dans le Musée céramique.
(2) Farin, « Histoire de la ville de Rouen, » t. iv, p. 188, édit. de 1731.
— Delaquérière, « Descript. hist. des Maisons de Rouen, 1) t. ier, n. 166.
(3) Voir sur le vitrail et sur l'église Saint-Cande-le-Jeune, M. Delaquérière, « Desc. hist. des Maisons de Rouen, » t. ier, p. 165-66 et pl. 5.
Il faut convenir que cette coutume était excellente et l'archéologie la verrait avec plaisir adopter pour tous les morts d'aujourd'hui.
95. INSCRIPTION sur plaque de plomb, provenant évidemment des fondations d'un moulin à l'eau qui était la propriété de l'ancien prieuré de Bonne-Nouvelle-lèsRouen. 1
Nous présumons que ce moulin devait exister dans la ville de Rouen ou aux environs. On lit sur cette plaque de forme carrée : « Cette tanpanne (sic) a été rédifiée en neuf sous le R. P. D. P. Lenfant, prieur et D. P. Doutreleau, procureur de Bonne-Nouvelle en 1730. »
96. PLAQUE de cuivre, de 1806, destinée à consacrer le souvenir de la première pierre de la galerie qui devait orner le quai de Rouen dans sa partie comprise entre la porte du Pont et la porte du Bac.
Quatre colonnes longtemps restées en place, entre la rue Grand-Pont et la rue du Bac, indiquaient cette construction qui ne fut pas continuée.
La pierre fut posée par MM. Savoye-Rollin, préfet, et Demadières, maire; M. Lemasson étant ingénieur.
97. Grande PLAQUE de cuivre, provenant des fondations de l'ancien couvent de Saint-Louis, place de la Rougemare.
Il est probable qu'elle a été découverte en I856 lors de l'établissement de la Gendarmerie, ou en 1861 lors de la construction de la Caisse d'épargnes.
Voici cette inscription : « Monument de piété sous le règne de Louis XV.
» Prieuré royal de Saint-Louis.
Il Noble dame de Planterose ) Messire Marye de Blosseville.
» Noble dame Madeleine de Planterose (1), prieure de ce Prieuré royal, dont les soins attentifs et vigilants ont toujours été ceux de contribuer au bien et embellissement d'une maison confiée à ses soins. Pour laisser à la postérité des marques de son zèle, ce bâtiment, qui en est la vive image, renferma sous la première pierre cette épitaphe, laquelle a été déposée en sa présence, accompagnée de toutes ses dames religieuses, par messire Philippe Marye, écuyer, vicomte de Blossevillc, seigneur patron, haut justicier du dit lieu, de Saint-Nicolas du Port de Veulles et autres lieux, sous la conduite et direction du sieur Lequeu, qui en a dressé les plans. Bâti par les sieurs Delafosse, maçon, et Lescanne, charpentier, tous entrepreneurs à Rouen, le 25 juillet 1772. »
(1) La signature de cette prieure porte De Planteroze.
98. PLAQUE en plomb, contenant, sur ses deux côtés, une longue INSCRIPTION latine de 4724.
Cette inscription était destinée à conserver le souvenir de la pose des portes en bois sculpté, de l'église de Saint-Ouen, faites en 1724. Ces portes ont disparu lors de l'achèvement du grand portail, qui eut lieu de 1846 à 1851.
On y relate la fondation du monastère, ainsi que les principaux événements qui ont marqué son histoire. L'inscription se termine par la liste des moines existants à l'époque du placement des portes.
Cette plaque de plomb a été trouvée, en 1846, sous le seuil de la grande porte de l'église.
Les détails de cette découverte et le texte entier de l'inscription ont été publiés, par M. Pottier, dans la Revue de Rouen, numéro de mars 1846, lre série, p. 178-186.
Hauteur, 44 c.; largeur, 34 c.; épaisseur, 7 millim.
99. PLAQUE supérieure d'une boîte en cuivre, en forme de COEUR, contenant une inscription de 4789.
Cette enveloppe, en forme de cœur, a été donnée au Musée en 1843 par Mme Charles Martin, de Rouen. Nous pensons qu'elle provient de l'hôpital de Grainville-la-Teinturière (1). Sur cette plaque de métal on lit l'inscription suivante : « Cy git le cœur de très-haut et très-puissant seigneur Anne-LouisRoger de Becdelièvre, marquis de Cany, de Quevilly et d'Hocqueville, châtelain de Grainville-la-Teinturière et autres lieux, brigadier des armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, décédé en son hôtel à Paris, le 26 juin 1789, rue Neuve-dcs-Bons-Enfants, paroisse Saint-Eustache, où il a été inhumé, âgé de cinquante ans passés. Priez Dieu pour le repos de son âme. »
L'encadrement a été donné au Musée par Mme la comtesse de la Châtre, en souvenir de son grand-père.
(1) Nous tenons des papiers de famille de Mme la comtesse de la Châtre, déposés au château de Quevilly, les renseignements suivants : « Extrait du testament d'Anne-Louis-Roger de Becdelièvre, marquis de Cany et de Quevilly, maréchal de camp des armées du Roy, daté du 2 novembre 1785. « Je veux être enterré dans le cimetière public de la paroisse sur laquelle je décéderai, et que mon cœur soit porté dans l'église de l'hôpital de la Charité de Grainville pour être placé à côté de ceux de mes père et mère. » M. le marquis de Cany est mort à Paris dans son hôtel de la rue Neuve-dcs-Bons-Enfants, le vendredi 26 juin 1789, âgé de cinquante ans. et a été inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Eustache, comme les registres en font foi. Après la cérémonie des funérailles son cœur a été porté à Grainville-la-Teinturière au diocèse de Rouen. »
TABLEAU
DES NOMS DE POTIERS ROMAINS
Qui se xoient dans le Musée de Rouen,
AVEC INDICATION DE PROVENANCE LORSQU'ELLE EST CONNUE.
ADVOCISI (forêt de Brotonne).
A. E. F.
AI.
AMIOR (Lillebonne).
ANSVETI (ÉpinayprèsNeufchâtel) ANTICVI (Neuville-Ie-Pollet, 1845).
ATILIANIO (Lillebonne et le Landin).
BENNICCI (environs de Dieppe).
BIEVISI.
CACARI OF.
CACAVA (forêt de Maulévrier).
CARATILI M (Saint-Martin-en-Campagne, 1856).
CASTVS (le Landin).
CATILTRI (sur une lampe).
CIISIANI.
CIMAT1 M.
CITSIANI F (Neuville-le-Pollet, 1845).
CORVF (Amiens, 1866.) ces. (Sainte-Beuve-Épinay).
cos. RV. F.
CRACISA F ( Caudebcc-lès-Elbeuf, Rouen)
DA Mi.
DAMINI F.
DAMINI M (Les Loges, 1851; Orival, près Fécamp, 1864).
DAMONI.
DASAVL (sur une lampe).
DEM. (Amiens, 1866).
DISETOFE (Amiens, 1866).
.ERDO.
FORTIS (sur un moule).
FSIANIE (IlleYille, Eure).
GENITORIS (forêt de Brotonne).
GRANIVS (sur un moule en forme de roulette)
IATRINI (Rouen).
iicci (le Landin).
INDECELVS F.
IOIIIIAM (Archelles, 1863).
IVNI M(EL)ISSI (Bracby, sur une anse d'amphore).
LAXSINCIS F (Rouen, 1867).
LIBERI M (Barentin, 1858).
L. MOSCRI (sur une lampe).
LVPPA. F.
MACCIVS (sur un moule).
MACER.
MACRINV (Fécamp, 1852).
MALLIA (forêt de Brotonne).
MANSVETI o (Sainte-Beuve-Épinay).
MARIVS.
MATET.
MAXIMINI (Maulévrier, Soissons).
MEBBIRIVS (Vannes), ou MERRINVS.
MSSI(D)IOR (Rouen, sur une anse d'amphore)
NEPOTIS (le Loiret).
NEPPIN.
OF. BVRRI (Maulévrier).
OFCFI (Lillebonne).
OF. PBIMI (Amiens, 1866).
OF. SEVER.
OF. SEVERI (Orival, près Fécamp, 1864).
OF. SEVERPVD (Rouen).
OF. VITALIS (Amiens, 1866).
o. R. E. (sur une tuile).
.ORINV.
OSBMAI (Fécamp, 1852).
o. SEVERI (le Landin, Fécamp, 1852).
PATERCLINI. OF (Rouen).
PAVP. O.
PERUINN. PIIILO. L. TITI.
PRIMVS (Cany, 1849).
PRISCILLIMA (Lillebonne).
PRVBCVS (forêt de Maulévrier).
QVIAISSA M (forêt de Maulévrier).
RE. (le Landin).
REGINI (forêt de Maulévrier).
RVFI (le Landin).
SAECVL (sur une lampe).
SARMI (sur une lampe).
SECVN M (forêt de Maulévrier).
SENECA M (le Landin).
SENILA M (le Landin).
SENILIS F.
SENITA M (forêt de Brotonnc).
SILVANI (le Landin).
SINATAS (le Landin).
SIRVN.
SOLINI OF (Saint-Martin-en-Campagne, 1856).
SVARTI M (le Landin).
TACITVS (Lillebonne).
TAVDA.
TOCCA F (N euville-Ic-Pollet).
TVLLVS (Lillebonne).
VEC.
VENERAN. (forêt de Maulévrier).
VERECVNDI (Neuville-le-Pollet).
VERO(¡-')ISSA (Fécamp, 1852).
VICTORINVS (sur un moule).
VOLVS, ou VVLVS.
TABLEAU DES NOMS OU MARQUES DE VERRIERS ROMAINS Qui se voient dans le Musée de Rouen.
AMARANVS (Autun et Brotonne).
DACCIVS F (Neuvillc-Ie-Pollct).
D. R.
F. (NeuvilIe-le-Polle!).
F. p. FRONT (le bois des Loges).
FRO (Lillebonne, Eslcttes, Cany, le Mcsnil-sous-Lillebonne (Sne-Inf.), Vicillc-Lyrcet Élurqueraie (Eure).
FRONINO (Boulogne-sur-Mer).
FRONIO Boulogne-sur-Mer).
FRONTINIANA S. C. (Eslettes).
FRONT. s. C. F. (Eslctles, Lillebonne, le bois des Loges).
FROTO (Neuville-le-Pollet).
LVSTITVLOLIS ( Cam ille - les deux-Églises).
SUPPLÉMENT.
ADDITIONS ET CORRECTIONS.
Dans ce chapitre de notre Catalogue nous plaçons tous les objets qui sont entrés au Musée depuis que l'impression de ce livre est commencée ; nous y ajoutons également tous les renseignements qui nous sont survenus sur les monuments déjà inscrits. Enfin nous rectifions toutes les erreurs qui nous sont échappées et dont nous avons eu le bonheur de nous apercevoir. — Dans le Supplément nous observons le même ordre que dans le Catalogue.
VESTIBULE ET COUR.
21. — A propos de l'inscription, sur marbre noir, de Robert Leroux de Tilly, conseiller au Parlement de Rouen, nous devons dire que Farin, , dans son Histoire de Rouen, en donne le texte intégralement (1). Il y ajoute même l'inscription de Marie de Bellièvre, veuve de R. Leroux de Tilly, que nous avons le regret de ne plus posséder.
Ces deux inscriptions étaient autrefois dans l'église des Célestins de Rouen, religieux supprimés en 1778. Elles accompagnaient le corps des personnages renfermés dans des cercueils de plomb et déposés dans le caveau d'une des chapelles de la nef. Sur le pavé les défunts étaient représentés « de grandeur naturelle à demi-corps en marbre blanc avec ornements de marbre noir. »
Comment donc ce marbre, donné au Musée en 1843, lui est-il venu de Louviers? Nous avons l'explication de ce fait dans une translation de sépultures dont il est resté trace aux archives de l'Eure et de la SeineInférieure.
L'ordre des Célestins ayant été supprimé en France, en 1778 (2), la
(1) Farin, « Hist. de la ville de Rouen, » vie partie, p. 93-94, édit. in-40, de 1738. Article Célestins.
(2) « Recueil général des anciennes lois françaises, » t. xxv, p. 257; t. xxvi, p. 86.
maison de Rouen fut sécularisée, en 1779, ainsi que son église (1). Plusieurs grandes familles enlevèrent alors les sépultures de leurs ancêtres pour les transporter ailleurs. C'est ainsi que les descendants de Groulard firent porter son corps, sa statue et ses inscriptions dans l'église de SaintAubin-le-Cauf (2).
M. d'Acquigny, si pieux et si libéral, lui qui avait fondé cinq églises pendant sa belle et longue carrière, fit transporter dans l'église d'Acquigny onze cercueils de ses parents qui avaient été inhumés dans l'église de Notre-Dame-du-Val de la ville de Rouen. Autorisation en fut donnée par ordonnance du cardinal de la Rochefoucauld, archevêque de Rouen, le 2 mars 1779, et la translation solennelle en fut faite à Acquigny, le 6 du même mois.
Parmi les cercueils qui furent transférés alors, le procès-verbal signale nommément celui de « Robert Le Roux, escuyer, seigneur des terres de Tilly, du Mesnil-Jourdain, Villette, Decdal, Cambremont, de Vironvey, Folleville et autres lieux, conseiller du Roy, en son Parlement de Normandie, décédé le 24 mai 1638. âgé de 61 ans. » Et aussi celui de son épouse « Marie de Bellièvre, fille de messire Pompone de Bellièvre, ambassadeur en Suisse, Pologne, Angleterre, plénipotentiaire de la paix de Venins, chancelier de France (3). »
Il est bien évident que l'inscription vient d'Acquigny où la Révolution aura détruit, comme partout, les monuments funèbres.
Voici, du reste, cette inscription dont nous venons de raconter l'histoire: ROBERTO RVFO TILLYO, SENATORI ROTHOMAGENSI, SENATORV(M) FILIO, NEPOTI, PRONEPOTI PIETATE, FIDE ET OBSEQVIO ERGA REGEM, ERVDITIONE, PRVDENTIA, MO RV(M) CANDORE INSIGNI QUI VOTA REIPVBLI CiE ET PRIVATIS CIVIV (JU;UTILITATIB(US) DIV ET LIBERALITER COMMODATA, MVTVA(M) EORV M) BENEVOLEINTIA(M; EXPERTVS JVDICIO Q(VE) PRINCIPIS, AMICORV(M) CONSILIlS, OMNIV(M) VOTIS AD MAJORA VOCAT(VS) OTIV(M) ET CJSLESTIS SAPIENTIiE STVDIO CONSTANTISSIME PRjE TVLIT IN IISQVE ANIMA(M) DE PATRIA OPTI ME MERITA (M) DEO REDDIDÏT, VERISSIMIS CVNCTORV(M) ORDINV(M) LACRIMIS ELATUS, M. DC. XXXVIII. XXIIII MAII ANNO iETATIS LXI.
MARIA BELLEVR/EA YXOR, ROBERTUS, POMPONIUS CLAUDIUS FILII MOKRENTES POSCÊRE.
(1) Belaquérière, « Notice sur un ancien Mss. relatif au cours des Fontaines de la ville de Rouen, » p. 21. — Id., « Notice sur les Vues de Rouen, par Bachelcy, » p. 9.
(2) Floquet, Il Revue de Rouen, » année 1841, 1er sem., p. 292-303.
(3) L'abbé Lebeurier, « Notice sur la commune d'Acquigny, » dans « l'Annuaire administratif, statist. et hist. de l'Eure, » pour l'année 1862, p. 84, 85, 150, 151.
31. — L'inscription tumulaire de Jean-Louis Faucon de Ris et de Bonne Royer a été achetée par M. Deville, en 1846. Nous ignorons si elle vient des Carmes de Rouen ou des Chartreux de Paris, car on lit au bas: 1 « Ambo apud Cartusianos Paris. (ienses) sacello sepulti. » Nous savons par un épitaphier manuscrit conservé à l'nôtel-de-Ville de Paris, que dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste des Chartreux de Paris, il existait au siècle dernier, une à grande tombe de pierre de marbre noir à dextre de l'autel de la dite chapelle, sur laquelle sont gravées des armes, » et une inscription latine : (c Felici mémorisé illustrissimi D. D. Joan. Lud.
de Faucon, equitis, D. D. de Riz, comitis de Basqueville, marchionis de Chaiieval, etc. (1). »
Enfin une note qui nous a été communiquée par M. de Merval, vient également confirmer le fait de la sépulture parisienne. Cette note qui se trouve textuellement dans les procès-verbaux de la recherche de noblesse de 1666, déposés aux archives de la Seine-Inférieure, est ainsi conçue : « Jean Louis de Faucon, chevalier, seigneur de Rys et d'Oranges, marquis de Charleval, conseiller aux requestes du Pallais à Rouen en 1631, intendant à Lyon, puis premier président à Rouen apres la mort de son père. Il deceda le 17 mars 1663. Son cœur est aux Carmes de Rouen et son corps aux Chartreux de Paris. Lcd. Sr avoit espousé Bonne Royer d'Orleans. »
Nous donnons, ici, l'inscription du Musée : HEIC DEPOSITA SVNT PRÆCORDIA V(IR)) ILLVST JO. LVDOVICI FALCONII RISII MARCHIONIS DE CHARLEVAL, COMITIS DE BASQVEVILLÊ SENATVS ROTHOMAGENSIS PRINCIPIS CUI POST CAROLVM PATREM, ALEXANDRVM PATRUUM, CLAVDIUM AVUM ET IPSOS SENATUS PRINCIPES DIGNISSIMOS CLARESCERE DIFFICILE iKQCE FUIT ET GLORIOSUM : ILLVSTRISS. BONNA ROYERA COLENDISSIMO CONJUGI CONJUX INDIVIDUA NOBILITATEM GENERIS, VIRTUTIBUS SUPERGRESSA, NE AB EO VEL MORTE DIVELLERETUR VISCERA, COR, AMORES HOC UNO MARMORE CONTUMULARI VOLUIT.
COELO, UT SPECTAMUS, REDDITI, ILLE 1° MARTIS 1663 ÆT. 57 HiEC 5o FEB. 1680 MT. 67 AMBO APUD CARTUSIANOS PARIS. SACELLO SEPVLTI.
(1) « Épitaphier de MM. de la Ville de Paris, » t. ier, p. 240.
66. — La croix de fer du clocher d'Écalles-Villers est du XIIIe siècle et non du xvie.
69. — L'écusson sculpté sur pierre, venant de Bonne-Nouvelle, a été reconnu par M. de Merval pour appartenir à la famille des Riboust, seigneurs du Mesnil-Baucamp et du Bos-Benard-Commin.
93. — La mesure de pierre de Jumiéges est semée de lys et d'hermines, ce qui indiquerait le règne de Louis XII.
96. TABLETTE de pierre contenant une longue inscription qui provient des anciens Jacobins ou Dominicains de Rouen, dont la maison est devenue la Préfecture actuelle.
Cette pièce, donnée par M. le Sénateur-Préfet de la Seine-Inférieure, est haute de 80 c., large de 64 et épaisse de 5. L'inscription, qui la recouvre, est de la fin du xve siècle; mais elle contient la mention de sept inhumations dont quelques-unes remontent au xive et même au xme siècle.
Lorsqu'en février 1868 nous avons enlevé cette pierre pour la transporter au Musée, elle se trouvait encastrée dans l'ancien cloître des Dominicains. Au XVIIe siècle, au contraire, elle était dans l'église de ce monastère. Farin, qui l'a reproduite inexactement, l'avait vue dans l'ancienne chapelle de Notrc-Dame-de-Liesse (1).
Voici de quelle manière nous avons lu cette inscription : Cy deva(n)t gist madame Jehanne de Lindebeuf Jadis fam(m)e de messyre Nicolle de Boissay, cher., qui trespassa L'a(n) mil ne mp la vegille de la mi-aoust. Cy gist messyre Nicolle de Boissay, cher., qui trespassa l'a(n) mil IIIC et VIII le xvie Jour de dece(m)bre. Cy gist Jehan de Boissay, cher., qui trespassa L'a(n) de grâce mil mc xxxv, la veille de la Candeleur. Cy gist ma Dame Isabcau de Saint Martin, fille de mestre Vatier de Saint Martin le Gaillard, qui trespassa l'an de grâce mil IIIC XL Le XIIIc jour de mars. Cy gist messyre Colibeaux de Boissay, Chevalier, qui trespassa l'an mil IIIc mi le vue jour d'octobre.
Cy gist madame Alyenor de Crouy jadis famé de Messyre Colibeaulx de Boyssay qui trespassa l'an mil une et lui la veille Saint-Blayse. Cy gist madame Alyenor de Buliire Fille et héritière de messyre Regnier du Buliire jadis cher. et De madame Cateline de Boissay famé de messire Ber Tault de Fontaines le Gaillard cher. sgr dudit Fontaines le Gaillard et depuis fame de messire Jehan du Fontenil, cher. et seigneur du dit lieu de Fontenil et Après le fust de Thomas de Sanne, escuyer Seigneur de Baudribosc laquelle décéda l'an De grâce mil cccc. (1498). Priez Dieu pour eulx.
(1) Farin, « Hist. de la ville de Rouen, » p. 44, Ille partie, édit. in-4o.
97. INSCRIPTION sur pierre, du xvie siècle, destinée à perpétuer le souvenir de la dédicace ou consécration de l'église Sainte-Croix-des-Pelletiers de Rouen.
Cette pierre, haute de 47 c., large de 36 et épaisse de Õ, provient de l'ancienne église Sainte-Croix-des-Pelletiers, devenue un entrepôt de vins.
Farin dit que cette église fut dédiée, le 8 mai 1533, par l'évêque d'Yppone suffragant de Mgr d'Amboise. (Hist. de la ville de Rouen, t. il, ive partie, p. 91, édit. in-4°.) Voici, au contraire, ce que nous lisons sur la pierre : « L'a(n) de grâce mil vcc xxxvi, le dimence XXVIIle jor de may, Révérend Père en Dieu Jehan par la permission divine, evesque d'Yponence et docteur en théologie (1), suffragant de Monsr Georges d'Amboise, archevesque de Rouen, dédia ceste église en lone(u)r de Dieu et de sa vraye croix, sainct Marcial et ste Hélène : le jor de la dédicasse, ledit sieur evesque ordonna et institua estre sélébré et solemnizer le jor ste Hélène, IIIE jor dudit moys de may, et doné à tous fidelles xprétiens (chrétiens) qui depuis les premières vespres de la dédicasse jusques aux secondes inclusivement visiteront ceste dite église et donneront de leurs bie(n)s.
XL jors de vray pardo(n) esta(n)t lors thésauriers Jehan Gre(n)te, Michel Heurtault et Xptofle (Christophe) Delahaye. »
98. DALLE tumulaire, du XVIIe siècle, en pierre de schiste ou ardoise.
Cette pierre, épaisse de 18 c., est bisautée sur chacun de ses bords inférieur et supérieur. Longue de 2 m. 2 c. et large de 1 m. 16 c., elle dut posséder sur sa surface deux statues couchées ou peut-être agenouillées comme celle du président Groulard ou celles des Becdelièvre que l'on voit à l'église de Saint-Godard de Rouen. Sur les lèvres de cette pierre on lit l'inscription suivante : « Cy git haut et puissant seigneur messire Jacques sgr de Manneuille et de plusieurs autres terres et seigneuries, cheualier, mestre de camp d'infanterie et de caualerie, décédé en 1636. — Cy git madame Caterine de Guillebert, marquise de Charlemesnil, son espouse, et en secondes nopces de messire Henri Martel de Baqueuille, décédée l'an 16(7)7. —
Messire François-Bonauenture marquis et comte de Manneuille, cheualier, leur fils a fait construire (ce) tombeau an (sic) leur mémoire, auprès duquel, du côté de cette chapelle, il a destiné sa sépulture aussy bien que celle de madame Marguerite d'Aligre, son épouse, lorsqu'il plaira à Dieu les retirer de ce monde. Priez Dieu pour eux. (Le dit sei)gncur marquis (est) décédé le 18 mars 1684. »
(1) « Jehan, evesque d'Yponence, M est messire Jehan de la Massonnaye, religieux augustin de Rouen, évéque d'Hippone, inparlibus, décédé à Rouen, le 6 février 1533. Il a été inhumé dans l'église conventuelle des Augustins de la rue Malpalu. (Farin, « Ilist. de la ville de Rouen, » t. vi, p. 247.)
Cette pierre tumulaire provient de l'ancienne collégiale de Sauqueville, près Dieppe, dont l'église, supprimée à la Révolution, a été démolie en 1827. Après être restée long-temps derrière une chaumière de Sauqueville, elle a été donnée, en 1868, par M. Larible, filateur audit lieu.
99. DALLE tumulaire, du XVIIIe siècle, en pierre de schiste ou ardoise, imitant le marbre noir.
Cette pierre, longue de 1 m. 95 c., large de 1 m. 3 c. et épaisse de 10 c., provient, ainsi que la précédente, de l'ancienne collégiale de Sauqueville, sépulture ordinaire des Manneville-Charlesmenil. Comme la précédente, elle a été donnée au Musée, en 1868, par M. Larible, filateur et tisseur à Sauqueville. Sous l'écusson des Manneville on lit l'inscription suivante • D. O. M.
CY GIST TRÈS HAUT ET TRÈS PUISSANT SEIGNEUR ESTIENNE JOSEPH DE MANNEVILLE, COMTE DU DIT LIEU, ANCIEN GOUVERNEUR DES VILLE ET CHATEAU DE DIEPPE, MARQUIS DE CHARLESMESNIL, SEIGNEUR DES PAROISSES DU THIL, DE COLMÉNIL, AUPEGARD, BERTREVILLE, MANOUVILLE, ANNEVILLE, SAUQUEVILLE ET EN PARTIE DE FRANVILLE ET DU BRUMESNIL (1), MORT EN LA 69e ANNÉE DE SON AAGE, LE 16 SEPTEMBRE DE L'ANNÉE 1729.
PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON AME.
100. DALLE tumulaire, de la Renaissance, donnée, en 1868, par la fabrique de l'église Saint-Sever.
Cette grande et belle pierre, longue de 2 m. 60, large de 1 m. 30 et épaisse de 12 c., provient, en dernier lieu, de l'ancienne église SaintSever, démolie en 1860, où elle avait sans doute été transportée à l'époque du Concordat. Avant la Révolution elle était dans l'église de SaintEtienne-des-Tonneliers. Farin, qui la mentionne dans son Histoire de Rouen, l'a connue dans cette église (2). Sur cette dalle, richement décorée dans le style de la Renaissance, on voit figurer une grande dame couchée, mains jointes. La tête et les mains sont en marbre blanc; aux angles sont gravées les armes des Le Roux et des Callenge. On lit, autour cette
(1) Manouville, pour Manéhouville ; le FranviIle, pour Offranville ; le Brumesnil, pour Ambrumesnil.
(2) Farin, « Hist. de la ville de Rouen, » t. iv, p. 237, édit. in-8o, de 1731.
inscription : « Cy gist damoiselle Jehanne Callenge, en son vivant femme de noble home maistre Claude Le Roux, conseiller du Roy en son Parlement de Rouen, seigneur de Bourgtheroulde, de Tilly et de Sainte-Beuve, laquelle decéda l'an de grâce mil cinq cent trente et ung, le premier jour de décembre. Priez Dieu pour qu'il lui fache pardon à l'âme. »
101. FRAGMENT de l'inscription tumulaire d'une religieuse Bénédictine de l'abbaye de Saint-Amand de Rouen.
Il ne nous a pas été possible de retrouver le nom de cette religieuse, décédée le 20 décembre 1675, à l'âge de 57 ans, après quarante et un ans de profession. Sa pierre tumulaire, retrouvée sur le parcours de la rue Impériale, a été donnée, au Musée, par M. G. Gouellain, du Mont-auxMalades.
GALERIE COCHET.
21. — A propos du beau plat du xve siècle, qui porte la devise vive mieux vaut tard que jamais, M. Pottier croit que cela s'appliquait à Charles VII, désigné sous la qualification de mieux vaut tard que jamais.
(Procès-verbaux de la Commission des Antiquités, t. n, p. 323.) — L'épi,du XVIC siècle, qui surmonte cette armoire no 21 se termine par un personnage qui tient à la main, non une massue, mais une arquebuse.
24. — Autour d'une enseigne de pélérinage de saint Jean-Baptiste, M. Deville a lu : HIC EST SIGHNVM BEATI JOHANIS BAVTISTJÏ AMEN. —
Cette pièce curieuse a été donnée par M. Delaquérière, en 1836.
25. — Parmi les serrures que contient cette armoire, nous en signalerons une donnée par M. le docteur Hérondelle, médecin au Bourg-Achard.
On lit dessus : NOEL HARAN AV BEC, 1693.
27. — Au-dessus de cette grande armoire on remarque, appliqué sur le mur, l'écusson des Bigot, seigneurs de Monville, de Sassetot, de Somménil, etc.
29. — Dans cette armoire nous avons signalé un plateau en cuivre couvert d'émaux champlevés, du XlIIC siècle. Ce plateau, peu commun et d'une bonne conservation, est du genre de ceux qu'on nomme gémellions. ,
Ses bords sont semés d'armoiries.
31. — Cette armoire qui contient des ivoires anciens, exige, plus que les autres, quelques développements qui ont été omis.
D'abord la boite circulaire, en ivoire, que l'on croit avoir été une pixyde
ou custode à hosties dans l'église primitive, se trouvait autrefois chez les Jésuites de Luxembourg.
Le Père Wiltheim l'avait dessinée avec quelques autres. Dans ces derniers temps le manuscrit du Père Wiltheim a été imprimé ou gravé.
C'est ainsi que nous avons connu une des dernières étapes de cette curieuse pièce (1). — En janvier 1868, le R. P. Raphaël Garrucci, est venu tout exprès à Rouen pour en prendre une empreinte, et la Société des Antiquaires du Rhin, qui siège à Bonn, a demandé un moulage de cette pièce précieuse.
Ce que j'ai désigné comme un couvert de livre du XIIe siècle, est au contraire carlovingien et peut-être mérovingien. Le sujet représente le Christ dans sa gloire.
Ce ne sont pas trois triptyques que nous possédons, mais bien deux triptyques et un diptyque.
L'un des deux triptyques est roman, et quand il est fermé il présente une statue de la Vierge à grand relief.
Parmi les quatre statues de Vierge dont nous avons parlé, il y en a trois du xvie siècle et une du XIIIC, Cette dernière est rare.
Enfin ce que nous avons désigné sous le nom de plaquettes représentant un Ecce homo et le Martyre de Saint-Sébastien, sont deux anciens instruments de paix dont un a dû servir à une confrérie de Saint-Sébastien.
33. — Sur la plaque commémorative de la pose de la première pierre de la maison Bigot, en 1645, il faut lire : D. de la Tvrgère, au lieu de : de Harangère.
33. — Nous avons dit que les médaillons de Louis XIV et du maréchal de Saxe avaient été donnés par M. Combert, ancien avoué à Rouen : c'est Lambert qu'il faut lire.
Dans cette armoire nous avons omis de signaler une pièce en bois sur laquelle on a gravé, en creux, sous une seule couronne, les armes accolées d'Adrien-Marie de Rouen, seigneur de Bermonville, président à la cour des comptes, aides et finances de Normandie, et de Madeleine-Marguerite Caillot de Coquereaumont, mariés le 6 juin 1772. On pense que cet objet était un meuble de cuisine ou d'officier pour marquer les choses aux armes de la maison.
43. — Dans cette montre on a ajouté le beau médaillon en cuivre de Marie de Médicis, gravé par G. Dupré, en 1624. On lit autour de l'image de la Reine : MARIA AVGVSTA GALLIAE ET NAVARAE UEGINA.
45. — Les carreaux émaillés que renferme ce cadre proviennent du château de Clères où ils décoraient une belle salle lambrissée, du xvie siècle. Sur quelques-uns de ces payés on voit les armes des de Clères isolées ; sur quelques autres elles sont accolées aux armes des Brézé. Ces
(1) Le Musée des Thermes et de l'hôtel Cluny en possède deux de la même matière et de la même époque.
dernières doivent appartenir à Georges baron de Clères et à son épouse Anne de Brézé, décédée le 8 juillet 1505. Georges de Clères s'étant remarié avant 1510, il semble que ces carreaux doivent dater de la fin du xve siècle ou du commencement du xvie.
74. — Les deux rosaces de pierre peintes, provenant de l'église SaintÉtienne des Tonneliers, étaient des clefs de voûte présentant les écussons des Le Roux du Bourgtheroulde, de Tilly d'Esneval, d'Acquigny, etc.
Farin nous apprend que les Leroux de Tilly « avoient fait construire la voûte de l'église et donné quelques vitres, et que pour cela leurs armoiries sont en plusieurs endroits. » Histoire de Rouen, t. iv, p. 237.
99. — Le chapiteau de Saint-Georges-de-Bocherville, représentant des musiciens faisant danser une jongleresse, a été décrit par M. de Coussemaker dans un Essai sur les Instruments de Musique au Moyen-Age, in-; séré dans les Annales archéologiques, t. vi, p. 314. Dans le même volume on trouve le chapiteau et son développement, gravés au burin par M. Gaucherel, d'après un dessin de M. Fichot.
110. — Les armes qui décorent cette plaque de cheminée sont celles des Voysin sieurs de Quenouville, de Champ-Héroult, de Neufbosc, du Bourgtheroulde et de la Viardière. — Ici elles sont peintes avec des cou- leurs fausses.
112. ÉPI en terre vernissée, dite faïence polychrome, de la fin du xvie siècle, provenant de l'ancien hôpital civil de Cherbourg, démoli en 1866.
M. Bonet, sculpteur, qui l'a apporté à Rouen, en 1864, l'a offert au Musée, en 1868.
Hauteur totale de la pièce 0 m. 96
Sur les épis de faîtage, fabriqués en terre cuite au xvie et au xvue siècles, pour les manoirs normands, il est bon de consulter un article du Magasin pittoresque, année 1864, t. xxxn, p. 148-149. L'auteur de la note les attribue, comme nous, aux fabriques de Manerbe et de Préd'Auge, près Lisieux. Le Magasin reproduit un épi venant de Falaise, qui ressemble beaucoup au nôtre. Il affirme que M. Pottier attribuait une partie de ces épis à un fabricant, nommé dans une Chronique de 1549, Maclou Abaquesne, Figulus. — Toutefois on en fabriquait sur tous les points de la Normandie.
SALLE DEVILLE.
8. — A propos du casque gaulois, en bronze, trouvé près Falaise, nous dirons que deux de ses pareils, provenant de la même découverte, ont été t
exposés à Paris, en 1867, dans la Galerie de l'Histoire du Travail. L'un appartient au Musée de Falaise et l'autre à M. de Glanville, de Rouen.
Ils portaient les nos 396 et 397. Voici comment les définit le Catalogue dressé par M. de Longpérier : « Casques, de forme conique, avec cimier aigu. Sur les côtés sont deux appendices destinés à recevoir des ornements. » (P. 41.)
SALLE DE LA MOSAÏQUE.
1. — Au lieu de Karnak (en Egypte), lisez Karnac.
GALERIE LANGLOIS.
1. - (P. 109). - Nous mentionnons dans cet article une épée de l'École de Mars, ayant appartenu à notre célèbre antiquaire Hyacinthe Langlois.
— Comme beaucoup de personnes ignorent aujourd'hui ce que fut cette École éphémère qui porta le nom pompeux de Mars, nous avons cru devoir donner ici quelques renseignements puisés aux meilleures sources. —
L'École de Mars fut fondée par décret de la Convention, du 13 prairial an II (1er juin 1794). Son but était de donner des officiers aux armées républicaines. L'École se composa de jeunes gens d'élite, de 16 à 17 ans, appelés de tous les points de la France afin d'être exercés aux manœuvres d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie. Chaque district devant fournir six élèves, M. Langlois, comme il le dit lui-même, fut trouvé bon et idoine par le procureur-syndic et le directoire du district de Louviers. Le nombre total des élèves s'éleva de 3,300 à 4,000. Jamais ils ne furent casernés.
Le décret portant que les élèves de Mars seraient instruits sous la tente, un camp fut dressé, pour leur usage, dans la plaine des Sablons, près Paris. Il dura depuis les premiers jours de messidor jusqu'au commencement de brumaire de la même année. (Juillet à novembre 1794.) M. Langlois a raconté lui-même cette curieuse époque de sa jeunesse dans une brochure pleine de verve et d'intérêt, intitulée : Souvenirs de l'École de Mars et de 1794, in-8o de 47 pages, avec planche, Rouen, F. Baudry, 1836, et Bulletins de la Société d'Émulation, année 1836.
— Dans le même article et même page, au lieu de : Lame à double poignard, lisez : Canne à double poignard.
LISTE DES PERSONNES QUI ONT DONNÉ AU MUSÉE DES OBJETS D'ART OU D'ANTIQUITÉ, DES MÉDAILLES, JETONS OU MONNAIES, ET DONT LES NOMS N'ONT PU ÊTRE INDIQUÉS AVEC L'OBJET LUI-MÊME.
MM. Alavoine, ancien architecte, à Rouen.
Anquetin, ancien receveur municipal, à Rouen.
Ansiaume, à Fontaine-sous-Préaux.
Aubé, à Valmont.
Augé, à Rouen.
Avril, à Rouen.
Ballin, ancien directeur du Mont-de-Piété, à Rouen.
Barabé, ancien archiviste du département, à Paris.
Barbet (Henry), député, ancien maire de Rouen.
Barthélemy, architecte, à Rouen.
Bénard, préparateur de chimie, à Rouen.
Bérard (Louis), ancien négociant.
Beauvet, ancien archiviste de la ville de Rouen.
Bellet, à Fécamp.
Berry (Mme la duchesse de).
Bertran, juge de paix, à Boos.
Bertrangles (de), à Saint-Crépin, près Lions-la-Forêt.
Betton, à Rouen.
Bidel, à Rouen.
Billiard, marchand d'antiquités, à Rouen.
Bossange (du cabinet de Mme la duchesse de Berry).
Bouclier, maître menuisier, à Rouen.
Boulen, maire de Sainte-Foy.
Bourgeois, place Saint-Sever, à Rouen.
Bourgois, maire d'Aumale.
Brébisson (Alphonse de), à Falaise.
Brevière, graveur, à Paris.
Brossard, à Lillebonne.
Cabanon, de Rouen.
Campart, à Rouen.
MM. Carrel, propriétaire, à Rouen.
Cartier, ancien sous-préfet du Havre.
Caumont (de), de l'Institut, à Caen.
Charlier, ancien inspecteur des eaux et forêts, à Caudebec.
Charmantray, relieur, à Rouen.
Chastelain, à Rouen.
Chesnel, orfèvre, à Rouen.
Cheval, herboriste, à Rouen.
Chrétien, à Rouen.
Clouet, graveur, à Rouen.
Cochet (l'abbé), directeur du Musée, à Rouen.
Codron, à Rouen.
Collin, à Compiègne.
Commissaires-Priseurs (les) de Rouen.
Coquet, juge au Tribunal de première instance, à Rouen.
Coste, employé à la Préfecture, à Rouen.
Couillard-Cocagne, à Rouen.
Courant, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées, à Rouen.
Coutelier, orfèvre, à Rouen.
Daufresne, route de Caen, à Rouen.
Darcel, à Rouen.
Debaude, à Rouen.
De Bimorel, à Imbieville.
Debonne, rue du Champ-des-Oiseaux, à Rouen.
Debouis, employé à la Préfecture, à Rouen.
De Cambry, ancien directeur de la Monnaie, à Rouen.
De Cambry fils, à Rouen.
Decamps fils, à Rouen.
Decaze, à Rouen.
Delahais, à Rouen.
Delahaye, président du Tribunal d'Yvetot.
Delamare fils, à Dieppe.
Delaporte, à Lillebonne.
Delaquenerie, à Saint-André-sur-Cailly.
Delaquérière lE.), archéologue, à Rouen.
De La Saussaye, recteur à Lyon.
Delassaux, entrepreneur de bâtiments, à Rouen.
Demachy, à Fontaine-sur-Somme.
De Néville (Hilaire), à Rouen.
Depaulis, graveur, à Paris.
Deportis, du Houlbec.
Desjardins, au Havre.
Desmoulins, ancien orfèvre, à Rouen.
De Stabenrath, à Rouen.
De Stassaërt, à Bruxelles.
MM. Destigny père, à Rouen.
Deville (Ach.), ancien directeur du Musée d'antiquités de Rouen.
Deville (Isidore), à Paris.
Deville (Jules), receveur particulier, à Neufchâtel.
Dieusy (Pierre), à Rouen.
Drouet (Mme), à Rouen.
Dubeau, à Rouen.
Dubois, antiquaire, à Paris.
Dubois, graveur, à Paris.
Duchemin (Pierre-Romain), à Rouen.
Duclos, professeur, à Lisieux.
Duhamel (Henri), ancien négociant, à Rouen.
Dumesnil, à Rouen.
Dumonteil, professeur au Séminaire, à Rouen.
Dumouchel, à Rouen.
Dumoustier, garde général des forêts, à Caudebec.
Dupont-Delporte, ancien préfet de la Seine-Inférieure.
Duquesnay, à Rouen.
Duval, à Rouen.
Estancelin, ancien député de la Somme, à Eu.
Fallue, archéologue, à Paris.
Feret-Després, ancien juge de paix de Buchy, à Blainville.
Feret-Dorival, propriétaire, aux Authieux.
Frère père, ancien libraire, à Rouen.
Frère (Edouard), libraire, à Rouen.
Floquet fils, de l'Institut, à Paris.
Frissard, ancien ingénieur en chef de la Seine-Inférieure.
Fourmont, inspecteur des forêts.
Gaillard (Emmanuel), archéologue, à Rouen.
Gastard, chimiste.
Gérente, peintre-verrier, à Paris.
Gérin, ancien notaire, à Gournay.
Gerville (de), de l'Institut, à Valognes.
Gilles, ébéniste, à Rouen.
Girardin, professeur de chimie, à Rouen.
Gobert, cafetier, à Rouen.
Gossier (l'abbé), chanoine honoraire, à Rouen.
Gouellain (G.), archéologue, au mont Saint-Aignan.
Grégoire, architecte départemental, à Rouen.
Grainville (Jeanne), à Rouen.
Grille, à Angers.
Grimaux (Adolphe), entrepreneur de bâtiments, à Rouen.
Grout, orfèvre, à Rouen.
Guaisnet, rue Eau-de-Robec, à Rouen.
MM. Guerard de la Quesnerie, à Rouen.
Guillemot fils, à la Rochelle.
Hardy, garde des rivières, à Rouen.
Ilarel, à Rouen.
Havas, conseiller, à Rouen.
Ilavet (Julien), employé à l'Hôtel-Dieu, à Rouen.
Ilellis, médecin en chef de l'Hôtel-Dieu, à Rouen.
Hérondelle (le docteur), à Bourg-Achard.
Hersan, instituteur à Vaudancourt, près Gisors.
Herval (l'abbé), au Havre.
Hodé, à Rouen.
Hudder, aide-de-camp du général Guilleminot, à Constantinople.
Joly, ancien pharmacien, à Rouen.
Joly (de), ancien payeur, à Rouen.
Jouannin, architecte, à Rouen.
Joubert (Mme), à Angers.
La Châtre-Montmorency (Mme la comtesse de), à Quevilly.
Lafosse (G.), Hôtel-Royal, Dieppe.
Lair, à Caen.
Lambert (Amédée), à Rouen.
Lambert, ancien avoué, à Rouen.
Lambert (Edouard), bibliothécaire, à Bayeux.
Lamy, ancien manufacturier.
Langlois (E.-IL), antiquaire, à Rouen.
Langlois, employé à la Préfecture, à Rouen.
Laplace, à Lillebonne.
Larible, filateur, à Sauqueville.
Laurent, instituteur, à Theuville.
Lebouvier-Leboursier, à Rouen.
Lebret, curé d'Alisay (Eure).
Léchaudé-d'Anisy, à Caen.
Leclerc (L.), à Rouen.
Leclerc-Baroche, chirurgien-dentiste, à Rouen.
Lacointe, propriétaire, aux Chartreux, près Rouen.
Lecointe (Gérosime), à Alençon.
Lecointe et Bouteiller, à Rouen.
Lecointe frères, à Rouen.
Lecointre-Dupont, numismate, à Poitiers.
Lédier, à Rouen.
Lefoyer, maître serrurier, à Rouen.
Lefrançois, place Beauvoisine, à Rouen.
Lefebure (Victor Elie), à Rouen.
Lelaumier, instituteur, à Fauville.
Lemarchand fils, à Rouen.
MM. Lemercier, rue du Panneret, à Rouen.
Leneuf de Tourneville, à Caudebec-lès-Elbeuf.
Le Prevost (Auguste), de l'Institut, à Paris.
Leriche, architecte, à Rouen.
Leroux, peintre en bâtiments, à Rouen.
Lesage, archéologue, à Caudebec.
Lesage, à Lillebonne.
Lesueur, à Paris.
Lévêque, à Saint-Waast.
Licquet (Th.), ancien bibliothécaire, à Rouen.
Liépard, concierge à Sainte-Marie, à Rouen.
Limare, négociant, à Rouen.
Locquet-Pinchon, serrurier, à Rouen.
Louis de Montjavoust, ancien juge de paix, à Rouen.
Lucq (Benoît), de Maubeuge, rue des Champs-Maillets. (Le nombre des médailles et jetons donnés par M. Lucq, s'élève à 230.) Mallet, ancien ingénieur en chef de la Seine-Inférieure.
Marette (César), propriétaire, à Clères.
Martainville (le marquis de), à Rouen.
Martin (Charles), à Rouen.
Martin (Mme Charles), à Rouen.
Mary, conseiller à la Cour royale, à Rouen.
Mathon, bibliothécaire, à Neufchâtel.
Mauduit, hôtel de Lisieux, à Rouen.
Mayer, graveur, à Rouen.
Mellerio, bijoutier, à Paris.
Michel, au Bose-le-Bard.
Mondeville, docteur-médecin, à Pavilly.
Monneret, à Rouen.
Monteaux, changeur, à Paris.
Morel, à Eu.
Morin, directeur du Musée de peinture de Rouen.
Moulin, entrepreneur de bâtiments, à Rouen.
Noppe (Mlle), à Rouen.
Oursel, à Étretat.
MM. Passy (Ant.), ancien préfet de l'Eure.
Paumier (l'abbé), à Rouen.
Pays, à Issoudun.
Périaux (Nicétas), à Rouen.
Philippe-Lemaître (Mme), à Illeville, près Montfort-sur-Risle.
Pimart, à Lillebonne.
Pinchon, architecte, à Rouen.
Pirch (baron de), à Avranches.
Piquefeu, à Rouen.
MM. Pot, à Rouen.
Pouchet (F.), de l'Institut, à Rouen.
Poulain (Louis), à Rouen.
Quénot (l'abbé), curé du Val-de-la-Haye.
Reiset, ancien receveur général de la Seine-Inférieure.
Reiset (le général).
Reiset (Frédéric), à Paris.
Reiset (Jacques), à Paris.
Reiset (Jules), de l'Institut, à Anneville-sur-Scie.
Reiset (Gustave).
Renault-Péré, à Caudebec-en-Caux.
Rever (feu M.).
Ribard père, à Rouen.
Richer, à Rouen.
Rodrigues, menuisier, à Rouen.
Roulland, banquier, à Rouen.
Sanderson, à Rouen.
Saulcy (de), de l'Institut, à Paris.
Ségard, doreur, à Rouen.
La Société libre d'Émulation, à Rouen.
La Société d'Horticulture, à Rouen.
Somiliana, à Rouen.
Soulès, maître carossier, à Rouen.
Stackler, manufacturier, à Rouen.
Stempel, vice-consul de Danemarck, à Rouen.
Talion (Edouard), à Rouen.
Thiélocque, à Rouen.
Thomas, juge de paix, à Pavilly.
Tousez, à Rouen.
Vacchiéri, pharmacien, à Dieppe.
Vallée, au Boisguillaume.
Vallois, au Petit-Quevilly.
Vannier, propriétaire, à Honfleur.
Verdé-Delille, D. M., à Paris.
Verreaux, à Paris.
Viau, à Harfleur.
Vincent, à Rouen.
Vingtrinier, médecin des prisons, à Rouen.
Wilder, à Ronport.
You, à Rouen.
You (Mme), à Rouen.
Yves jeune, au Boisguillaume.
TABLE CHRONOLOGIQUE DES OBJETS QUE RENFERME LE MUSÉE DE ROUEN, AVEC INDICATION DES SALLES ET DES NUMÉROS.
Antiquités préhistoriques : Salle de la Mosaïque, no 86.
Antiquités lacustres : Salle de la Mosaïque, no 3.
Antiquités égyptiennes : Salle de la Mosaïque, no 1er.
Antiquités étrusques : Salle Deville, no 1er, du no 17 au no 27. Salle de la Mosaïque, no 2.
Antiquités grecques : Salle Deville, nos 1er, 5, 6, 9, 18, 19, 23.
Antiquités mexicaines, péruviennes, océanniennes, arabes : Salle de la Mosaïque, no 13.
ÉPOQUE GAULOISE.
Antiquités celtiques ou gauloises : Galerie Cochet, nos 38 et 39. — Salle Deville, nos 8, 10, 11 et 16. — Salle de la Mosaïque, nos 3, 86, 87.
ÉPOQUE ROMAINE.
Antiquités romaines : Vestibule et Cour, no 10, du no 77 au no 85. —
Galerie Cochet, no 31. — Salle Deville, du no 1er au no 16. — Salle de la Mosaïque, du no 4 au no 12, du no 14 au no 85 ; puis pages 133-134.
ÉPOQUE FRANQUE OU MÉROVINGIENNE.
Antiquités franques ou mérovingiennes : Vestibule et Cour, nos 2, 3, 4, 5, 37. — Galerie Cochet, du no 1er au no 18 ; nos 29, 31, 40, 80, 81.
MOYEN-AGE, RENAISSANCE, ANCIEN RÉGIME.
Vestibule et Cour : nos 1er, 7, 8 et 9 ; du no 11 au no 75, du no 86 au no 101. — Galerie Cochet, du no 19 au no 37, du no 40 au no 79, du no 82 au no 112. — Galerie Langlois, toute la Galerie.
TABLE DES MATIÈRES.
A
Agrafes — franques — pour ceinturon, en bronze et fer damasquiné, 34-35, — du Moyen-Age — pour chapes, 40.
Aiguilles en bronze - romaines, 72, — franques, 36.
Ambre — (statuettes d'), 66, — (perles d'), — romaines, 63, — franques, 36.
Amphores — grecques, 78, — romaines, 96, — en marbre, 98.
Amulettes antiques, 68.
Angons francs, 34.
Anneaux-bagues — égyptiens, 78, — romains, 72, — francs, en or, argent et bronze, 36.
Antienne à la Sainte-Vierge sur terre cuite, 39.
Antimoine (coupe d'), 46.
Arbalètes avec leurs treuils, 123.
Armoire en ébène, 61.
Armures de fer, du xvie siècle, 122, 123.
Arquebuse à rouet, 109.
Arques - (poids et mesures d'), 107, 108, — privilège des poids et mesures, 107.
Assiettes en étain, 44.
Autel — romain en pierre, 102, 203, — (parements d'), 81.
B
Bagues-anneaux — égyptiennes, 78, romaines, 72, — franques, 36.
Bahuts en chêne, 111.
Balances — romaines, 68, — franques, 36.
Bâle (Concile de), 115.
Balustrade en fer, 130.
Baptistères — en pierre, 18, — en plomb, 18, — (couvercle de), 54, — (ornements de), 49.
Barillets en verre, 64, 65.
Bas-reliefs — grecs, 78, — romains, 100, — franc, 43, — du MoyenAge, 17, 26, 27, 38, 39, 42, 43, 49, 51, 54, 55, 56, 57, 58, 113, 116, 117, 118, 119, 120, — en pierre, marbre et albâtre, 16, 17, 26, 27, 38, 39, 49, 51, 54, 55, 56, 57, 58, 100, 119, 120, 124, — en bois, 16, 17, 39, 113, — en terre cuite, 78, 113, 116,117,118,124, 125, — en bronze, 119, — des Trois Grâces, 120, - de Débora, 113, - du camp du Drap-d'Or, 11,— (moulage de), 5, 11, 27, 38, 59, 77, 78.
Bassins de fontaine - en marbre, 19, - en plomb, 49.
Bassinoires en cuivre, 109.
Bénitier, 55.
Bernard (sceau de saint), 113, 114.
Bijoux normands, 118.
Billettes (miracle des), 31, 32, 33.
Bois de cerfs, 82.
Bois du pont de Mathilde, 109.
Boisseau étalon de Jumiéges, 55.
Bonnets de Cauchoise, 118.
Bottes de postillon, 110.
Boucles d'oreilles — romaines, 72, — franques, en or, argent et bronze, 36.
Boucliers francs, 34.
Boulets — en pierre, 17, — en fer, 110.
Boullier à compter, 82.
Bourses — en étoffe — du Moyen-Age, 38, 46, 118, - (fermoirs de), 36.
Boutons — romains, 72, — francs,
36, — en mosaïque, 36.
Bracelets — gaulois - en or, 71, — en bronze, 71, 72, — à ressort, 72, — égyptiens, 78, — romains — en or, 72, — en bronze, 72, — en émail, 72, — francs — en métal, 36, — en perles de verre, ambre, terre cuite, etc., 36.
Briques antiques — carrées, 101, — rondes, 102.
Brocs — en bronze, 43, — en étain, 44.
Bronzes antiques, 67.
Buffet en bois, 111.
Bulles en plomb — des papes, 113, 114, — du Concile de Bâle, 115, — d'évêque, 115.
Bustes — antiques, en marbre, 84, 85, 88, — du Moyen-Age et de la Renaissance, 6, 77, 118, 120.
c
Cachets — romains — en bronze, 68, 69, — monastiques, 108, — révolutionnaires, 109.
Cadenas — romains, 69, — du Moyen-Age, 38, 116.
Cadran solaire, 53.
Calices — en cristal, 44, — en métal, 40, 41.
Canne-poignard de Roland de la Platière, 109.
Canons, 23, 123.
Canopes égyptiennes, 78.
Carreaux émaillés — de maisons et d'églises, 39, — armoriés, 39, 49, - ayant formé dalles tumulaires, 39, — du château de Clères, 49, — de l'abbaye de Sainte-Catherine, 48, 49.
Carreaux ou flèches, 110.
Casques — gaulois, 67, — romain, 67, — du Moyen-Age, 121, 122.
Ceinturon des Francs, — agrafes, terminaisons, plaques, clous, ornements de, etc., 34, 35, 36.
Céramique — ethnographique, 82, — grecque et étrusque, 61, 62, 64, 65, 66, 74, 75, 76, 78, — lacustre, 79, — gauloise, 79, — romaine et gallo-romaine, 62, 63, 64, 65, 66, 79, 80, — franque, 36, — du Moyen-Age, 36, 37, 39, 44, 45, 48, 49.
Cercueils — romains — en marbre,
89, — en pierre, 22, 23, 89, — en plomb, 70, 89, 90, 100, — francs, en pierre, 4, 15, — du Moyen-Age, en moellon, 4.
Chaînettes franques en bronze et en fer, 36.
Chaise ou chaire — en pierre, 55, 56, — en bois, 111.
Chandeliers — d'église, 40, 42, — de maison, 43.
Chappes (agrafes de), 40.
Chapiteaux — romains, 57, 93, 94, — mérovingiens, 37, — du MoyenAge et de la Renaissance, 12,19, 56,57, 58, - de l'abbaye de SaintGeorges-de-Bocherville, 57, 58, — des musiciens ou de la jongleresse, 58.
Châsses — en cuivre émaillé, 40, — en bois, 41, 42, — en bois et argent, 50, 52, — de Saint-Sever, 50.
Chenets ou landiers, 123, 124.
Cheval en terre cuite, 79.
Christs — en plomb, 20, — en cuivre émaillé, 40.
Ciboires, 41, 42.
Cilice ou discipline, 38.
Cippes tumulaires — romains, — 21, 85, 86, 87, 88, 92, 93, — de Lillebonne, 85, 86, 87, — de Cassiola, à Rouen, 21.
Cippe d'ivoire, 43.
Ciseaux — francs, 35, — de maçon, 109.
Cité de Jérusalem (enseigne), 5.
Claveaux antiques, 102.
Clefs — romaines, en bronze, 70, — franques, en fer, 35.
Clefs de voûtes, 27, 55, 59, — de la Cathédrale, 27, 59.
Cloche de Georges d'Amboise (fragment de la), 110.
Clochettes antiques, 72.
Cœur en cuivre, 132.
Coffre en bois de cèdre, 111.
Coffrets (garnitures de), - romains, 72, — francs, 35.
Coiffure égyptienne, 78.
Coins pour jetons, 110.
Colliers - égyptiens, 78, —gaulois, en bronze, 71, 72, - romains, — en bronze, 71, 72, - en ambre, 63, 72, — en perles de verre, 63, 72, — francs, en perles de verre et autres, 36, — du Moyen-Age, 46, 118.
Colonnes (restes de) romaines, 93, 94, 103.
Conduits pour fontaines — en bois, 5, — en terre cuite, 20, — en plomb, 70.
Contre-plaques de ceinturon, 34, 35.
Contre-tables en bois, 112, 113.
Coqs en terre cuite, 79.
Coquilles percées sur les morts, 37.
Coquilles romaines, en bronze, 68.
Corneille (buste de), 16, — (maison de), 78, — (porte de), 16, — (statuette de), 45, 46.
Corniches (débris de) - romaines, 20, 21, 85, - du Moyen-Age, 25.
Corselet de fer, 123.
Cotte de mailles d'Enguerrand de Marigny, 121.
Couleuvrines, 23.
Coupes — de verre colorié, romaines, 66, — des gladiateurs, 64, — de verre, franques, 36, — d'antimoine, 46.
Couteaux - gaulois, 71, - romains, 63, — francs, 34, — (manches de), 63.
Couvertures de livres en ivoire, 43.
Crâne percé d'un clou, 110.
Crépis coloriés, 81.
Creusets antiques, 101.
Cristal — gravé — antique, 66, — du Bas-Empire, 41, — (cuillère en), 42, — (calice en), 44.
Croix — en pierre pour cimetières, 51, — en fer pour clochers, 19, 24, — en plomb pour absolution, 37, — en métal pour procession, 39, — en argent pour le cou, 42, 118.
Croix du Valasse, du xne siècle, 39.
Croix d'absolution en plomb, 37.
Crosses d'abbayes, 40, 43.
Croy (le cardinal prince de), 5.
Cuillères — romaines — en bronze et argent, 72, — en os, 63, — du Moyen-Age — en cuivre, 43, — en cristal et vermeil, 42.
Custodes — en ivoire sculpté, du vie siècle, 42, 43, — en cuivre émaillé, 40.
Cuves baptismales, F. Baptistères.
D
Dallage romain — en marbre, 93, en pierre, 93.
Dalles tumulaires, 9,10,13,14, 15,
— de Bon-Port, 9, — d'Etran, 13, — de Longueville, 10, 14, 15, — de Rouen, 7, 14, 15, — de Sauqueville, 139, 140.
Défenses de sanglier, 82.
Dés à coudre, 72.
Dés à jouer romains, 63.
Dolium en terre cuite, — grec, 98, — romain, 21, 81, 96, 97, 98.
Drogon de Trubleville, — sa dalle et son inscription, 15, — châsse de Saint-Sever, 50.
E
Ecumoire, 44.
Ecuelles en étain, 44.
Eglise Saint-Maclou (modèle de l'), 46.
Emaux — romains, 35, 66, 67, 72, — du Moyen-Age, 40, 41, 118.
Encensoirs, 42.
Enclume romaine en fer, 99.
Enseignes — de maisons, 5, 16, 17, 25, 124, — de pèlerinage, 38.
Entailles pour la tête dans les cercueils, 4.
Epées — gauloises, 71, — romaines, 71, 73, — franques, 34, — normandes et françaises, du MoyenAge, 121, 122.
Epées — en bronze, 71, — en fer, 34, 73, 121, 122, — ployées, 73, — (pommeaux d') damasquinés, 38, 108, — d'enfant, 109, — de Villars-Brancas, 121, - de l'Ecole de Mars, 109, 144, — de théâtre, 109, — d'oflicier français sous l'empire, 109.
Eperons, 35, 38.
Epingles - romaines en bronze, 72, — en os, 72, — à tête dorée, 72, franques, 35, — à cheveux, 35.
Epis pour maisons et châteaux, — en plomb, 19, — en terre cuite, 38, 60, 143.
Esprit (Saint-), bijou, 118.
Estampilles égyptiennes, 78.
Etriers, 38.
Etuves romaines, 98.
F
Faïences italiennes et moresques, 125-129.
Faucilles gauloises, 71.
Fenêtre romane, 24.
Ferronnerie — romaine, 73.
— franque, 33, 34, 35, — du Moyen-Age, 38, 39, 116.
Fers de flèches, F. Flèches.
Fers de lances, V. Lances.
Feuille de vigne en émail, 35.
Fibules — gauloises — en argent, 71, — en bronze, 71, 72, — romaines, en bronze et émail, 72, — franques, en bronze, argent et or, 35, 36.
Fils d'or pour tissus, 36.
Flambeaux — en cuivre, 40, 42, — en cuivre émaillé, 40, 42, — domestiques, 43.
Flèches — gauloises — en pierre, 103, — en bronze, 71, — franques, 35, — du Moyen-Age, 35, 110.
Flèche de la Cathédrale de Rouen — (fragment de la), 108, — (modèle de la), 47, — (croix de la), 24.
Flûtes en os, 63.
Fonderie de canons, 23.
Fonts baptismaux, 18. V. Baptistères.
Forces ou ciseaux — gaulois, 71, — francs, 35.
Fouilles — de Cany, 64, — de Fécamp, 63, 64.
Francisques, 33, 34.
Fuseaux — en os, 63,- (peson de), 79.
Fusils à rouet, 122.
G
Galathée (triomphe de), 116.
Gargouilles d'églises, 17, 20.
Gouge en bronze, 71.
Grelots antiques, 72.
H
Haches, hachettes, — en pierre, préhistoriques, 103, — gauloises, 103, — en bronze, — gauloises, 70, 71, — (moule de), 71, — en fer, — franques, 33, 34.
Hallebardes, 122, — de VillarsBrancas, 122.
Hameçons romains, en bronze, 72.
Hanap, 40.
Horloge, 45.
Henri IV (masque de), 116.
1
Inscriptions — grecques, 69, — romaines - tumulaires, 21, 81, 87,
88, 90, 93, 94, 95, 96, 97, — non tumulaires, 68, 69, 81, 95, 96, 99, — du Moyen-Age — tumulaires, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 52, 53, 130, 136,137,138,139,140, 141, — commémoratives, 3, 11, 131, 132, 139, — arabes, 82.
Inscriptions — sur plomb, — du Havre, 130, — de Rouen, 131, — sur cuivre, 131.
Inscriptions — d'Ayméric Guénent, archevêque, 8, — de Robert Le Roux de Tilly, 8, 136, — de Louis Faucon de Ris, 11, 137, — des MannevilIe-Charlesmesnil, 140, — de Drogon de Trubleville, 15.
Instruments de paix, — en métal, 41, 42, — en ivoire, 43.
Ivoires sculptés — romains, 43, 141, — du Moyen-Age, 42, 43..
J
Jauge et mesure d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, etc., 107,108.
Jetons, 48.
L
Lacrymatoires, 64.
Lames de cuivre portant les noms des orfèvres de Rouen, 117.
Lampes — grecques et romaines — en terre cuite, 80, — en bronze, 67, — du Moyen-Age, — en fer, 38, — en cuivre, 43, — portelampes antiques, 81.
Lances (pointes de) — gauloises — en pierre, 103, 104, — en bronze, 71, — gallo-romaines, en fer, 73, — franques, en fer, 34.
Landiers ou chenets, 123, 124.
Lardenière (mesure d'Arques), 107.
Lectionnaire du xive siècle, 116.
Lingots — gaulois, en argent, 72, — romains, en plomb, 98, 99.
Lions en marbre, 121.
Litron à sel, 108.
Livre en argent, 41.
Lutrin en bois, 47.
M
Maclou (modèle de l'église de Saint-), 46.
Majoliques, 125-129.
Manches de couteaux romains, 63.
Margelle de puits antique, 21.
Marigny (cotte de mailles d'Enguerrand de), 121.
Marmites en bronze, 44, 70.
Mars (Ecole de), épée, 109, 144.
Marteaux — en pierre, 103, 104, — en fer pour portes, 38.
Mascarons en pierre, 25, 26.
Masque — de Henri IV, 116, — d'enfant en marbre, 121.
Médailles, V. Monnaies.
Médaillons, 48, — de Henri II, 118, - de François 1er, 120, - de Marie de Médicis, 142, — de Ma- rin Le Pigny, 48, — de Jésus et de Marie, 119, — de H. Langlois, 120, — en terre cuite, 120, 130.
Mesures — en pierre, 24, — en bronze, 55, 107, — d'Arqués, de Rouen, de Saint-Wandrille, de Paris, de Troyes, 107, — (privilége des), 107.
Meubles — en bois sculpté, 111, — en ébène, 61.
Meules à broyer et réceptacles en grès, poudingue, pierre meulière, etc., 100.
Miroirs antiques en bronze, 68, 69.
Modèles — de la flèche de la Cathédrale, 47, — de l'église SaintMaclou, 46.
Monnaies et médailles — gauloises, 47, — romaines — consulaires, 72, — impériales, 72, 73, 81, — des Posthumes, 81, — mérovingiennes et carlovingiennes, 47, 48, — françaises, royales et baronales, 47, 48, — normandes, anglo-normandes et anglo-françaises, 48, — jetons français et étrangers,
48. Monnaies percées, 68.
Monstrances, 40, 42.
Montres, 45.
Mors de chevaux francs, 34.
Mortiers en bronze; 109.
Mosaïques — romaines, 25, 81, 82, 83, 84, — de Brotonne, 82, 83, — du Bas-Empire et du Moyen-Age, 56, — (bouton en), 36.
Moules — de hachettes de bronze, 71, — de vases à reliefs, 79, — de monnaies romaines, 79.
N
Navettes à encens — en cuivre, 41, — en émail, 41, — en argent, 41.
O
Orfèvres de Rouen — maison des, 117, - listc des - du xve au xviiie siècle, 117, — (lame de cuivre portant les noms des), 117.
Ornements de ceinturon, 35.
Ostensoirs ou monstrances, 40, 42.
Osseric antique, 63.
p
Palets ou tali, 63.
Parements d'autel, 51.
Passe-lacets romains, 72.
Passions — en bois, 39, 113, — en albâtre, 54, 56.
Passoires romaines en bronze, 68.
Pavé en marbre, à tête de Mercure, 81.
Peignes — francs, 35, — du MoyenAge, 43.
Peinture bleue romaine, 66.
Pélerinage (enseigne de), 38.
Pendants d'oreilles romains en or, 72.
Perles de verre, pâte de verre ou ambre, — pour colliers romains, 63, — pour colliers francs, 36, — pour colliers du Moyen-Age, 46.
Pertuisane de Villars-Brancas, 121.
Phallus en bronze et or, 63, 69, 72.
Pied à mesurer, romain, 69.
Pied de Roi, 108.
Pierres à aiguiser, 81.
Pierres tumulaires, F. Cippes et Dalles.
Pinces à épiler — romaines, 72, — franques, 36.
Pipes — en terre, 38, — en fer, 38.
Piques — du Moyen-Age, 122, — de Villars-Brancas, 122.
Plaques — en bronze, 34, 35, — en cuivre, 131, — en plomb, 70, 130, 131, 132, — en ivoire, 43, — en faïence italienne, 129, — en marbre indien, 82, — en fonte, 60, 122, 123, — en cristal de roche, 41.
Plaques de cheminées, 60, 122, 123.
Plaques et contre-plaques de ceinturon, 34, 35.
Plaques gravées en cristal de roche, 41.
Plaquettes — en os, 35, — en ivoire, 43.
Plats et assiettes en étain, du xme siècle, 44.
Plateaux — romains — en bronze, 70, — en verre, 64, 66, — francs — en bronze, 36, — du MoyenAge — en cuivre, 41, — en étain, 44, — en cuivre émaillé, 41, — en verre de Venise, 45, — en faïence, 125, 129.
Plomb — romain — (lingot de), 98, — (cercueils en), 70, 99, 100, — (urnes en), 70, — (tuyaux en), 70, — (plaque en), 70, — du MoyenAge - (croix en), 37, — (Christ en), 20, — (baptistère en), 18, — (fontaine en), 49.
Poids — romains — en terre cuite, en grès et en basalte, 79, — français — en cuivre et fer, 108,110.
Poids et mesures — d'Arques, de Rouen, de Saint-Wandrille, de Troyes, de Paris, 107-108 — (privilége des), 107.
Poignards - gaulois, en bronze, 71, franc, en fer, 34, — indien, en bois, 82, — de Rolland de la Platière, 109.
Portes — en fer forgé, du XIIIe siècle, 129, — de la maison de Corneille, 16.
Porte-lampes, 81.
Potiers romains (marques de), 62, 64, 80, 133, 134..
Poules en terre cuite, 79.
Presses à timbrer, 108, 110.
Pupitre en bois, 116.
Puits (margelle de), 21.
R
Réchaud, 44.
Reliquaires - en fer, 39, — en bois peint, 41-42, — en bois recouvert de lames de métal, 42, 50, — en cuivre émaillé, 40, — en forme de bras, 40, — de saint Sever, 50.
Rétables — en bois, 39, 112, — en marbre, albâtre ou pierre, 54, 56, 57.
Richard Cœur-de-Lion (poussière de son cœur), 45.
Rosaire ou chapelet, 38.
S
Sabres ou scramasaxes, 34.
Sarcophages, V. Cercueils.
Scarabées égyptiens, 78.
Sceaux — égyptiens, 78, — romains, 68, 69, —du Moyen-Age, — matrices en cuivre, 113, 114, — révolutionnaires, 108-110, — empreintes en cire verte et rouge, 115, 116, — de saint Louis et Philippe-le-Bel, 116, — en plomb, 113, 114, — des papes, 114, — de Concile, 115, — monastiques, 108, 114, 115, 116.
Sceau en cuivre — de saint Bernard, 113, 114, — des rois Louis XII et François 1er, 114.
Sculptures (fragments de), — romaines, 20, 25, 90, 91, 92, 93, 94, 101, — du Moyen-Age et de la Renaissance, 17, 19, 20, 24.
Seaux — romains, 70, 72, — du Moyen-Age, pour l'eau bénite, 41.
Serrures — romaines, 69, 70, 72, — du Moyen-Age, 38, 116.
Sever (châsse de saint), 50.
Spatules, 72.
Spirales en bronze gaulois, 71, 72.
Statues — romaines — en marbre, 84, 87, — en bronze, 67, — du Moyen-Age et de la Renaissance, — en bois et pierre, 5, 6, 17, 18, 49, 51, 53, 112, 124, — en terre cuite, 124, — en marbre, 120, — (moulages de - antiques), 85, — (chrétiennes), 6, 12.
Statue de Lillebonne, 84.
Statue de Muse, 84.
Statuettes — égyptiennes, 78, — romaines, — en terre cuite, 79, — en ambre, 66, — en bronze, 67, — d'Hercule, de Mercure, 67, 79, — de Vénus et de Latone, 79, — de gladiateurs, 67, — du Moyen-Age, — en albâtre, 112, — en marbre, en pierre, en bois, 38, 41, 43, 56, — en cuivre, 42, — en fer, 39, — en terre cuite, 46.
Styles — romains, 72, — francs, 36.
T
Tabernacle en bois, 46.
Tableaux - en stuc, du xvue siècle, 119, — en faïence italienne, 125, 129.
Tablettes à écrire, en marbre et en schiste, 81.
Tali ou palets, 63.
Tau ou crosse en ivoire, 43.
Taureau en bronze, 67.
Terminaisons de ceinturon, 35.
Têtes de statues — antiques, 79, 85, 88, 101, — en pierre et marbre, 79, 85, 88, 101, —en bronze, 67, — du Moyen-Age et de la Renaissance, 24, 25, 26, M9, 120, 121, 125, — d'Ecce homo, 125.
Têtes-médaillons, 88, 118, 119, 120.
Tête de Richelieu, 120.
Tête du duc d'Epernon, 121.
Teurts ou bagues, 46. Timbres ou cachets — de SaintWandrille, 108, — de la Madeleine de Rouen, 108, — de la Vicomté de Rouen, 110, — révolutionnaires, 109, 110.
Tire-lignes antiques, 72.
Tire-lires en terre cuite, 38.
Torches funéraires en cire, 70.
Trébuchet pour peser la monnaie, 110.
Triptyques — en métal, 40, — en ivoire, 43.
Trois Grâces (groupe des), 120.
Tuiles romaines, 98, — à rebords, faîtières, étuves, 98.
Tuyaux — en plomb, 70, — en terre cuite, 20. fl < , ■; U
Umbos de bouclier, 34.
Urnes — en terre et verre, 63, 64, 65, 66, 78, 80, — en plomb, 70, — en marbre, 87, 88.
Urnes — grecques et étrusques, 78,
— romaines — en terre et verre, 63, 64, 65, 66, 80, — en plomb, 70, — en marbre, 87, 88.
V
Vases — étrusques, 62, 74, 75, 76, 98, — grecs, 62, 74, 75, 76, 78, 98, — gaulois — en argent, 67, — en terre cuite, 79, — lacustres, 79, — romains — en bronze, 67,
69, 70, — en terre cuite, 21, 62, 63, 64, 66, 80, 81, 96, 97, - à reliefs, 62, 80, — (moule de), 79, — en verre, 64, 65, 66, — francs — en cuivre, 36, — en terre cuite, 36, — en verre, 36, — du MoyenAge — funéraires, 36, 37, — acoustiques, 37, — domestiques, — en métal, 40, 41, — en terre cuite, 37, 38, — en verre, 38, — avec inscriptions, 37, - péruviens et mexicains en obsidienne, 82, — océanien, 82.
Vases acoustiques des églises, 37.
Vase Barberini ou Portland, 64.
Verre à vitre antique, 66.
Verrerie — grecque, 65, 66, — romaine, 64, 65, — franque, 36, — du Moyen-Age, 38, — arabe, vénitienne, allemande, française, 44, 45.
Verriers (marques de), 65, 134.
Verrière du Juif et de l'Hostie ou du Miracle des Billettes, 31,32, 33.
Verrous — du Moyen-Age, 38, 116, — du château d'Ecouen, 116.
Vitraux, 3, 29, 30, 31, 32, 33, 105, 106, 107, 130.